Nos Adresses : Le Petit Comte, néo-brasserie conviviale à Boulogne-Billancourt

 


A Boulogne-Billancourt, Le Petit Comte déroule les nourritures affables d’une cuisine bistrotière généreuse. Dernier né de la galaxie Gemini family, le groupe des serial restaurateurs Julia et Julien Zanon, l’établissement a été inauguré en juillet 2021. En lieu et place d’une vieille institution boulonnaise « Au Comte de Bourgogne », cette néo-brasserie pimpante propose une carte simple, aux prix cléments. A l’ardoise, huit entrées, sept plats dont un plat du jour à 16,50 euros, six desserts, éclairent une envie de cuisine compréhensive, conviviale, sans esbroufe ni malice. Les compostions débarrassées des génuflexions gastronomiques du prédécesseur s’émancipent du passé. Le jeune chef Pierre-Adrien Schmidtke met en scène des assiettes gaillardes bien senties, belles viandes, suggestions végétariennes inspirées, poissons joliment troussés. Il navigue dans les eaux bienveillantes de la tradition, des produits frais et du fait maison. Les clins d’œil au répertoire régional, solides repères, se multiplient sur un air de ritournelle intemporelle. Mathias Lafeuil, directeur du Petit Comte, ancien du Petit Marguery, veille au grain dans une ambiance chaleureuse où prime la bonne humeur. Le service agile et complice, brasse, trotte et délivre presto. Tablées joyeuses entre amis ou en famille, moments calmes et tendres en amoureux, la clientèle épanouie se laisse aller au bonheur discret de ce lieu convivial. A découvrir d’urgence !










Le Petit Comte, tout frais ripoliné, oscille entre la brasserie tradi et le néo-bistrot. Petite terrasse charmante et véranda intime au décor faussement suranné sont aux premières loges. Les tables bistrots nappées, les banquettes de moleskine rouge, les rideaux à carreaux jouent la carte nostalgie. Aux murs, anciens menus et photographies chinées s’accumulent dans un bric-à-brac charmant. L’arrière-salle se rejoint en passant devant la cuisine ouverte où oeuvre la brigade. L’espace plus vaste sous verrière illustre le paradoxe des intentions esthétiques. Les cartes des régions vinicoles hexagonales, promesse de beaux flacons, peintes au mur à l’instar d’un monumentale blason très vieille France croisent le cliché moderniste hautement instagramable et plutôt discutable, des fleurs artificielles en cascade. Que voulez-vous, c’est la mode. Ce n’est pas ma faute. Une petite mezzanine privatisable réserve les surprises d’une intimité très cocooning.

Depuis octobre 2021, le chef Pierre-Adrien Schmidtke dispense au Petit Comte une cuisine bistrotière généreuse. Soucieux de la qualité des ingrédients, frais, en direct de Rungis, il exploite des produits simples valorisés par le travail des jus, des sauces, la maîtrise des cuissons. Il remonte les pistes sans turbulence du terroir, de l’enfance, expérience plaisante. L’authenticité des propositions, œuf mayo, terrine du chef, os à moelle et fricassée de champignons se teinte d’une tendre nostalgie. Les propositions désarmantes de sincérité, saucisse de l’Aveyron, faux-filet de bœuf et oignons grelot, magret de canard du Sud-Ouest et carottes des sables, lieu jaune et émulsion d’oursin, traduisent la limpidité du propos, humilité émouvante, douceur confondante. Et le savoureux pain de Jean-Luc Poujauran vient prolonger l’idée.

Une attention toute particulière a été portée sur la carte des vins dont les propositions alléchantes laissent rêveur. La Cuvée du Vieux Pressoir 2020 provient du domaine viticole de Paul Buisse situé à Saint Nicolas de Bourgueil, sur la rive droite de la Loire. Elaboré à partir du cépage Cabernet Franc, ce vin rouge frais et léger se révèle agréablement fruité. Au nez, il développe des parfums de bois de ronce et des notes de framboise. En bouche, il se distingue par la grande fraîcheur du fruit, une belle minéralité et une souplesse agréable. 












En entrée, les escargots de bourgogne fanfaronnent gentiment, porte-étendards de la tradition. Le velouté de potimarron au foie gras (en dés, cuit en terrine) huile d’olive de Camargue trouve les intonations exactes de la séduction. Plat végétarien intrigant, la jardinière de « Pierrot » se compose de neuf légumes chacun préparé de façon différente et servis ensemble dans un jus de légumes rôtis. Céleri rave en purée, oignon grelot, carotte des sables, épinards, poireaux fumés, choux de Bruxelles panés, pickles de légumes, endives rouges crues, la composition allègre aux couleurs d’un jardin anglais se balade, scansion enjouée, textures contrastées, associations goûteuses. Icône à la carte, l’épaule d’agneau confite à l’ail rose, sous-tendue par une onctueuse purée, déploie le murmure des aromates sur la tendreté d’une chair exquise. 

Les desserts ont de la tenue, douce idée, délice classique des profiteroles au chocolat, spectacle du chocolat chaud versé sur les choux glacés. Une invitée de marque rejoint la table, Notre fameuse île flottante, pléthorique et aérienne proposition présentée dans une casserole en cuivre Mauviel. Ah le contraste diabolique entre l’alangui de la crème, la mousse fondante des œufs à la neige et le croquant des amandes !

Cuisine simple et savoureuse, Le Petit Comte donne envie de passer de bonnes soirées en bande et de devenir un habitué au déjeuner ! 

Le Petit Comte 
89 Avenue Jean Baptiste Clément 92100 Boulogne-Billancourt
Tél : 01 41 03 51 19
Horaires : du mardi au samedi de midi à 14h30 et de 19h à 22h - Dimanche de midi à 14h30



Caroline Hauer, journaliste depuis le début des années 2000, a vécu à Londres, Berlin et Rome. De retour à Paris, son port d’attache, sa ville de prédilection, elle crée en 2011 un site culturel, prémices d’une nouvelle expérience en ligne. Cette première aventure s'achève en 2015. Elle fonde en 2016 le magazine Paris la douce, webzine dédié à la culture. Directrice de la publication, rédactrice en chef et ponctuellement photographe de la revue, elle signe des articles au sujet de l’art, du patrimoine, de la littérature, du théâtre, de la gastronomie.