Comédie grave sur l’enfance en souffrance, « Les enfants du soleil » associe un discours social politique et récit d’aventure. Cette histoire de gamins des rues à la recherche d’un trésor, riche en suspense et rebondissements se révèle véritable plaidoyer pour l’éducation. Majid Majidi, premier réalisateur iranien nommé pour l’Oscar du meilleur film étranger en 1999, tourne à hauteur d’enfant. Son propos reflète un engagement jusque dans la distribution. Afin de trouver ses acteurs principaux, il a mené de longues auditions auprès de plus de quatre mille gamins des rues, réunissant un casting dont la justesse et le charisme crève l’écran. Le film lumineux évite l’écueil du misérabilisme. Dénué de pathos, sans faire l’impasse sur la cruauté de la réalité, le long-métrage traduit dans son énergie positive l’insouciance de l’enfance.
La forme originale porte une vision sociale, la dénonciation de l’exploitation des enfants, un problème à l’échelle planétaire. A travers le monde, ils sont cent-cinquante-deux millions à travailler, contraints à des vies d’adulte avant l’âge. En Iran, en Inde, en Afghanistan, en Syrie… A Téhéran, de nombreux enfants des rues sont des migrants afghans déconsidérés par la population. Leurs familles sont entrées, sans papier, dans l’illégalité sur le territoire iranien.
Bifurcation des destins brisés, manipulations sordides des adultes, courage et résilience des enfants, le réalisateur veille à n’être jamais larmoyant malgré l’émotion. Il dresse en creux un portrait de l’Iran contemporain, pays de contrastes, opulence des centres commerciaux dernier cri et indigence des enfants des rues, modernité du métro flambant neuf et ségrégation entre les sexes.
Majidi milite pour le droit des enfants de grandir dans de bonnes conditions afin de devenir des citoyens du monde. A peine âgés d’une douzaine d’années, les quatre gamins du film se trouvent sur une pente inquiétante, leur permettre d’aller à l’école, signifie leur laisser une chance d’échapper à leur destin. Dans « Les enfants du soleil », la connaissance, l’apprentissage, le savoir ouvrent aux enfants à la dérive des perspectives insoupçonnées, espoir de nouveaux horizons, d’un avenir meilleur. Eduquer et sauver.
Les enfants du soleil, de Majid MajidiAvec Rouhollah Zamani (Ali), Javad Ezzati (Vice-directeur d'école), Shamila Shirzad (Zahra), Ali Nassirian (Hashem), Tannaz Tabatabaie (la mère d'Ali), Safar Mohammadi (Monsieur Safar), Ali Ghabeshi (Directeur Amani), Mohammad Mahdi Mousavifar (Mamad), Abolfazl Shirzad (Abolfazl), Mani Ghafouri (Reza), Babak Lotfi Khajepasha (le professeur), Mohammadreza Vakili (Kaveh)
Sortie le 29 décembre 2021
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