Délicieuse izakaya parisienne dans la grande tradition des bars à tapas japonais, le Marclee propose une expérience gourmande originale. Ce convivial repaire de poche, restaurant bonbonnière imaginé par un patron aux origines cosmopolites, entraîne ses visiteurs sur les chemins de la cuisine fusion. Elle s’y décline d’inspiration Nikkei, entre Japon et Amérique du Sud. A la tradition française des beaux produits s’ajoutent la précision des techniques japonaises, la quête de l’umami, la cinquième saveur nippone et la passion du sazòn péruvien, l’équilibre des parfums. Les nourritures métissées, partition vivante, saveurs dépaysantes, évoluent au gré du marché et de l’inspiration du chef vénézuélien Damian Dania, formé au Marclee par son propre frère, le chef Daniel Dania. La fraternité gourmande des bouchées asiatiques de type dim sum s’exprime généreusement en assiettes à partager de gyozas, les petits raviolis japonais, de baos brioches fourrées chinoises et autres spécialités savoureuses. Variations voluptueuses, l’allégresse colorée des ceviches côtoient les juxtapositions heureuses des bouddha bowls. Les cocktails inspirés complètent une belle cave de sakés, whiskies et rhums japonais. Avec les nouvelles mesures de précautions sanitaires, le Marclee a déployé une petite terrasse qui demeurera ouverte tout l’été. Il est nécessaire de réserver.
Racines aveyronnaises mais également chinoises, vietnamiennes et cambodgiennes, Marc Lee aka Marc Bretonnière, né à Casablanca, a passé une partie de son enfance au Japon. En hommage à ses origines, à ses voyages et sa passion pour l’Asie, il a souhaité créer un lieu à son image, multiple et enthousiaste. Le décor d’inspiration tokyoïte imaginé par l’architecte Aurélien Simon alterne éléments traditionnels de l’izakaya, matériaux nobles, tables hautes et chaises idoines, mâtinée de pop culture japonisante terriblement dynamique. La fresque signée Julien Toty, modernité vibrante, incarne cette contemporanéité joyeuse. Derrière le petit bar, une collection de jouets dérivés des plus célèbres mangas confirme la dimension ludique de ce lieu de partage.
L’équipe chaleureuse emmenée par Mahmoud Benayard fait vibrer le Marclee d’une convivialité heureuse sur le ton d’un accueil à la bonne franquette. Le restaurant à l’atmosphère intimiste compte une vingtaine de couverts en salle, quelques chaises supplémentaires au comptoir sur la cuisine ouverte. Cet espace est désormais complété par la nouvelle terrasse éphémère.
Le chef Daniel Dania du Venezuela, ancien de la prestigieuse institution de l’île Margarita au Venezuela, Escuela de Cocina, rêvait d’avoir sa propre cuisine à Paris. Au sein du Marclee, il a formé son frère, Damian Dania qui préside désormais aux fourneaux. Mus par une passion commune pour l’Asie et sa culture gastronomique multiple, ils travaillent sur le fil entre modernité et tradition. Cette saison, le chef invité Carlos Lopez également du Venezuela, après avoir fait ses classes en Australie, et avant de s’envoler pour New York, s’est joint à eux pour réinventer l’expérience de la carte à emporter.
L’inventivité des compositions, véritables tableaux gourmands, nous transporte ailleurs sur les ailes d’accords audacieux. Cuisine des sens, le plaisir des yeux est essentiel. L’attention portée aux détails, à la présentation, aux couleurs vient souligner le travail des jeux de textures, l’onctueux, le croquant, des contrastes des parfums, des justes équilibres, gras et acide. Luisant d’un légume, nacre d’un poisson, puissance d’une épice, subtilité d’une herbe aromatique. Entre vivacité et précision, l’irruption de saveurs véloces donne naissance à des assiettes d’un genre alternatif aux référence piochées avec allégresse aux quatre coins du monde. Au Marclee, à la fois par engagement environnemental et afin de satisfaire les nouveaux goûts de la clientèle, une importante offre vegan a été développée. La sincérité de la démarche confère aux propositions une gourmandise intense, une inventivité très appréciable.
Pour débuter la soirée, le cocktail signature de la maison le Yuzu Gin Tonic - shöshü, gin, ginger, tonic yuzu, citron - déploie des charmes délicatement décalés d’une belle fraîcheur. L’Amor amor - vodka, gingembre, fruit de la passion, citron - ne dépareille pas dans les accords fruités. L’assiette de Gyoza Vegan - farce carotte, chou blanc et champignon noir, gingembre, crème de coco, poivron grillé, citronnelle, pousses de radis pourpre - ronronne de bonheur, raviolis fondants et assaisonnement très inspiré. La Causa, plat traditionnel péruvien revisité, - poulpe grillé, olives de Kalamata, écrasé de pomme de terre, mayonnaise à l’ail noir, furikake latino (un condiment à base de graines de sésame et d’algues) - séduit par ses contrastes de saveurs ensoleillées.
Le très emblématique, Rainbow Ceviche - dorade et crevettes noires grillées, marinade de litchi et citron vert mexicain, oignon rouge mariné, crème de mangue, pousses de coriandre et citron caviar rouge croustilles de patate douce - ravit dans sa photogénie à laquelle répond une complexité aromatique exaltante, une fraîcheur divinement estivale. Autre star de la carte du Marclee, le Bouddha Bowl Vegan évolue en fonction du marché mais revendique ses qualités bio et locavore. Légumes de saison, brocolis, chou-fleur, poche de tofu fumé, marinade sauce soja, vermicelles, radis, coriandre, sur un lit de riz bio japonais et trio de quinoa, cette version goûteuse gambade alerte sur les papilles.
Au dessert, une sublime assiette de Gyoza Tatin - pomme cannelle, caramel beurre salé, crème fouettée à la vanille bourbon - assure le show pour un final métissé tout simplement délicieux. L’inventeur de cette recette est un magicien ! En terrasse, à emporter, en livraison à domicile, le Marclee saura vous enchanter par la fraîcheur et l'inventivité de ses propositions gourmandes.
Marclee
10 rue Saulnier - Paris 9
Tél : 01 47 70 50 88
Horaires : Sur place du mardi au samedi, de 18h à 22h00 (cuisine)
En livraison et Click & Collect 7/7 midi et soir
Caroline Hauer, journaliste depuis le début des années 2000, a vécu à Londres, Berlin et Rome. De retour à Paris, son port d’attache, sa ville de prédilection, elle crée en 2011 un site culturel, prémices d’une nouvelle expérience en ligne. Cette première aventure s'achève en 2015. Elle fonde en 2016 le magazine Paris la douce, webzine dédié à la culture. Directrice de la publication, rédactrice en chef et ponctuellement photographe de la revue, elle signe des articles au sujet de l’art, du patrimoine, de la littérature, du théâtre, de la gastronomie.
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