Nos Adresses : Café Jacques, une nouvelle brasserie parisienne signée Ducasse Culture et Musiam au coeur du Musée du Quai Branly Jacques Chirac



Après deux mois de travaux et de mise en beauté, le grand café du musée du Quai Branly Jacques Chirac a rouvert début mars. Sous pavillon Ducasse Culture, filiale du groupe Alain Ducasse, le tout nouveau Café Jacques, en hommage à l’ancien président de la République, prolonge l’expérience d’un lieu de culture singulier. Au cœur du jardin dessiné par le paysagiste Gilles Clément et déployé au pied du bâtiment imaginé par l’architecte Jean Nouvel, l’établissement s’inscrit dans la lignée de la philosophie Musiam, contraction de musée et miam. Exigence de qualité, formules malines et prix serrés, du petit-déjeuner jusqu’au goûter tardif, cette charmante table décline de façon abordable l’idée de tradition bistrotière remise au goût du jour par Alain Ducasse. La terrasse du Café Jacques idéalement placée en face de la Tour Eiffel est l’un de ses plus beaux atouts. Elle offre le double avantage de la vue imprenable et d’une quiétude heureuse hors du murmure de la ville. En cette saison printanière, le jardin, enclave champêtre en pleine floraison, volerait presque la vedette à la vénérable dame de fer. 










L’allure résolument parisienne du Café Jacques a été pensée par Aliénor Béchu de l’agence Volume ABC, réputée pour son travail dans des lieux d’exception signés. Marbre blanc, laiton mat, cuir fauve marquent son identité visuelle de leur empreinte luxueuse, affirmant une élégance intemporelle. L’esthétique de ce café contemporain repose sur l’harmonie des courbes, l’écho des sensibilités architecturales entre l’imposant musée qui le surplombe et l’établissement. Et puis il y a bien sûr la spectaculaire terrasse qui n’a guère besoin de plus de mots. Le choc des photos !

Cuisine de marché, tendance locavore, saveurs respectées, évidence heureuse d’assiettes toutes simples, le Café Jacques présente une carte évolutive au gré des saisons des plus engageantes. Elle exalte naturalité et fraîcheur, fait la part belle aux produits avec un intérêt particulier pour les compositions légumières. La cuisine bistrotière revitalisée selon Alain Ducasse, c’est moins de gras, moins de sel, plus de goût. L’épure des assiettes atteint à la sincérité toute simple dans l’équilibre des assaisonnements, la limpidité des parfums. Les sauces légères s’expriment par le biais des herbes et condiments en abondance. 

Version moderne des plaisirs tradi, cette philosophie du bien manger est distillée de main de maître par le chef Aurelio de la Llave, dont la trajectoire au sein du groupe Alain Ducasse, Le Benoît à New York, le Rivea restaurant du Bulgari Hotel à Londres, La Bastide de Moustiers, est un bel exemple de parcours maison. Les créations gourmandes déclinaison brasserie convoquent les nostalgies classiques et jouent avec les codes. Propositions limpides, phrasé assuré, le bistrot parisien sait aussi se faire salon de thé avec son bar à desserts comblé de pâtisseries, flan, baba, tartelettes, et accessoirisé en grand par les célèbres créations chocolatées de la Manufacture de Chocolat











Au Café Jacques, les Grandes salades se déclinent en couleurs sur une base céréale. La Boulgour, guacamole, laitue romaine, agrumes, avocat, crevettes (21 euros), croque, craque au rythme de variations acides à la vivacité joyeuse. La salade Tartare de légumes, salade, poulet fermier, condiment noix, bacon croustillant (22 euros) assume sa générosité gourmande. Suggestion dans l’air du temps, la salade Duo de quinoa, salade, chou-fleur, curry, grenade, saumon fumé (23 euros) s’illustre par une fraîcheur printanière pimpante.

Incontournables du bistrot, Les œufs ne manquent pas d’aplomb. Bénédicte au saumon fumé (14 euros), ils sont aussi crémeux qu’aériens. Plus canailles en déclinaison Feuilleté brioché, œufs brouillés, bacon croustillant (13 euros), ils misent sur les contrastes de textures, croustillant du bacon, onctuosité de l’œuf et moelleux de la brioche.

Les Plats assument leur caractère aimable avec bonhomie. La Volaille en filet rôti, carottes aux agrumes, jus perlé (21 euros), composition réconfortante, n’est pas loin des parfums d’enfance. L’Onglet de bœuf, oignons doux aux raisins, polenta gratinée (22 euros) file droit, plaisirs carnés en majesté. Le Pavé de saumon, épeautre, lentilles vertes et coulis de persil plat (22 euros) souligne parfaitement la précision des cuissons. 








Les propositions sous la mention Seul ou à plusieurs, modernisent les grands classiques bistrotiers et sortent un peu plus des sentiers battus. Sandwich chaud généreux et parfaitement vegan, Le Jacques, pain brioché, galette végétarienne croustillante (lentille, maïs, haricots blancs, quinoa) salade verte (21 euros), louche du côté des veggie burgers.

Le Trio de tartinables, pois chiche, artichaut, sardine (15 euros) invite au partage tandis que le Croque-monsieur jambon de Paris, emmental, sucrine (17 euros) assume la gouaille parigote d’une tradition aimable. La Belle tartine, saumon fumé, artichaut, épinard (19 euros) joliment équilibrée triangule en compagnie de la gourmande Focaccia, sardine, piquillos, épices douces, chip de maïs, salade verte (18 euros) qui répond à des vibrations ensoleillées, lorgnant du côté de la Méditerranée. 










La farandole des Desserts et pâtisseries, du petit-déjeuner au goûter, est imparable. Le Flan pâtissier (9 euros) exceptionnel dans ses voluptés régressives tutoie le Viennois au chocolat de notre Manufacture (aka La Manufacture de Chocolat), Madeleine (11 euros) véritable tsunami chocolaté. La Tartelette au citron meringuée (11 euros) fait l’unanimité tandis que l’épatant Millefeuille vanille (12 euros) ravit mon cœur. La Tartelette profiteroles (12 euros) aussi chantournée que crémeuse et Le tout chocolat (10 euros) bombinette cacaotée ferment la parade des délices sucrés. 

Cherry on the cake, cerise sur le gâteau, Marie-Charlotte Desplaces, directrice de la salle, veille au grain auprès de ses équipes, service dynamique et souriant, précieux conseils à l’avenant.

Café Jacques
Musée du Quai Branly Jacques Chirac
27 quai Branly - Paris 7
Tél : 01 47 53 68 01
Horaires : Ouvert du mardi au dimanche ainsi que les lundis d'ouverture du musée de 9h30 à 19h00
Formule Entrée + Plat ou Plat + Dessert 27 euros



Caroline Hauer, journaliste depuis le début des années 2000, a vécu à Londres, Berlin et Rome. De retour à Paris, son port d’attache, sa ville de prédilection, elle crée en 2011 un site culturel, prémices d’une nouvelle expérience en ligne. Cette première aventure s'achève en 2015. Elle fonde en 2016 le magazine Paris la douce, webzine dédié à la culture. Directrice de la publication, rédactrice en chef et ponctuellement photographe de la revue, elle signe des articles au sujet de l’art, du patrimoine, de la littérature, du théâtre, de la gastronomie.