La fresque signée Hervé Di Rosa située au 96 rue d’Alleray dans le XVème arrondissement, oeuvre intitulée la Terre, a été réalisée dans le cadre du projet, Les murs de l’an 2000. Tourbillon d’images et de couleurs, ce mur ultra coloré animé d’amusants personnages reflète l’univers narratif singulier d’un artiste prolifique, figure majeure de la Figuration libre. Hervé Di Rosa juxtapose les figures de personnages récurrents traçant sur le support des lignes de force qui impliquent le mouvement et la profondeur. Ce coloriste né joue sur les oppositions complémentaires dans une palette chromatique faussement primaire. En lien direct avec la réalité plastique de notre société de consommation, l’artiste détourne les images du quotidien en s’inspirant de la culture populaire, bande-dessinée, publicité, images produites par les mass media tout en assumant une filiation avec l’histoire de l’art, Matisse ou Picasso pour ne citer qu’eux. Il lance des ponts entre les rives de la production graphique avec un sens évident de la mise en scène, un goût certain de l’étrange et une facilité pour l’économie de moyens.
Fondateur de la Figuration libre née au début des années 1980, aux côtés de Robert Combas, Richard Di Rosa, son frère, Rémi Blanchard, François Boisrond, Louis Jammes et Catherine Viollet, Hervé Di Rosa fait partie d’un mouvement imaginé en réaction au minimalisme de l’art contemporain, hyper intellectualisé. Ancien élève des Arts Déco, grand voyageur, il a passé sa vie à explorer les imaginaires du monde. Fasciné par la diversité des productions de l’esprit et de la matière, mu par un profond humanisme, Hervé Di Rosa n’a eu de cesse d’aller à la rencontre les techniques de création artisanales ou industrielles, de la sophistication la plus extrême à la simplicité la plus évidente.
Cet accumulateur de trésors minuscules a fondé à Sète, en 2000, le Musée international des arts modestes, le MIAM, qui célèbre la création internationale, accessible à tous, sous toutes ses formes. Inlassable questionneur des frontières de l’art contemporain, ses oeuvres et l’ensemble de ses collections personnelles sont les témoignages de toutes ces rencontres.
En 1999, le projet Les murs de l’an 2000 voit le jour lorsque la Mairie de Paris décide d’octroyer les budgets dégagés grâce à un annonceur en échange d’espaces publicitaires à travers la ville, à la création contemporaine. L’objectif est de réserver de grands espaces publics aux artistes résidant à Paris. A cette occasion, une douzaine de peintres majeurs de la scène internationale sont contactés. Portant un regard inédit sur les murs de la cité, ils imaginent des maquettes de fresques destinées à orner les murs de la ville qui sera esthétisée sous un angle inattendu. L’exécution est confiée à des artisans muralistes qui interviennent sur les sites choisis, murs aveugles, pignons ingrats, ravalent les façades et réalisent les œuvres aux dimensions monumentales.
La fresque d’Hervé Di Rosa située rue d’Alleray, juste à côté d’une école, porte un message écologique d’espoir. Les enfants sont l’avenir, préservons la planète pour eux.
La Terre, une oeuvre d’Hervé Di Rosa
96 rue d’Alleray - Paris 15
Caroline Hauer, journaliste depuis le début des années 2000, a vécu à Londres, Berlin et Rome. De retour à Paris, son port d’attache, sa ville de prédilection, elle crée en 2011 un site culturel, prémices d’une nouvelle expérience en ligne. Cette première aventure s'achève en 2015. Elle fonde en 2016 le magazine Paris la douce, webzine dédié à la culture. Directrice de la publication, rédactrice en chef et ponctuellement photographe de la revue, elle signe des articles au sujet de l’art, du patrimoine, de la littérature, du théâtre, de la gastronomie.
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