Purity - Jonathan Franzen : Purity Tyler, une californienne de vingt-quatre ans, qui déteste son nom et se fait appeler Pip, végète dans un petit boulot de démarchage téléphonique pour lequel elle n'a ni goût, ni talent. Totalement fauchée car elle a contracté un prêt de 130 000 dollars lors de ses études, la jeune femme habite dans un squat communautaire à Oakland entre un schizophrène à l'humour acide, un aimable simple d'esprit pour lequel elle a des attentions de grande sœur et un couple de néo-hippies dont le mari ne la laisse pas indifférente. Pip rêve de retrouver son père pour qu'il l'aide notamment à rembourser son emprunt. Mais Pénélope, sa mère fantasque voire un peu givrée, a changé d'identité pour fuir son ancienne vie et refuse de lui révéler son identité. Avec l'aide d'une militante anti-nucléaire, Pip est recrutée par le célèbre lanceur d'alerte berlinois Andreas Wolf. Fondateur réfugié en Bolivie de Sunshine Project, une organisation du type WikiLeaks, celui-ci lui promet de l'aider dans ses recherches si elle accepte de jouer les taupes auprès de Tom Aberrant, un journaliste d'investigation à l'ancienne qui dirige une agence de presse irréprochable.
Embrassant le monde moderne par le biais chaotique des destinées humaines individuelles, Jonathan Franzen déploie une fresque foisonnante, un roman d'apprentissage contemporain qui mêle l'intime et le collectif dans un tableau de l'époque. La puissance romanesque mise au service de la dimension sociale interroge une réalité soumise au consumérisme et aux nouvelles technologies. Ecartelés entre le désir de vivre en société dans une transparence absolue, nouvelle forme de tyrannie, et dans le secret des consciences, les individus cèdent à la culture de la surveillance, l'obsession de la révélation et les théories du complot. Véritable réflexion sur le totalitarisme à l'heure d'Internet et des réseaux sociaux, Purity dénonce la toute-puissance des nouveaux médias en opposant le journalisme d'investigation et le travail des lanceurs d'alerte pour ouvrir sur le sujet du statut de la presse contemporaine et de son avenir.
L'architecture sophistiquée composée par Jonathan Franzen repose sur la multiplicité des points de vue. Le réseau d'intrigues s'étend en ramifications narratives, arborescence complexe, épousant l'histoire de chaque personnage. Drames et archétypes se déploient prennent une dimension digne de Dickens à qui l'auteur a emprunté le surnom de son héroïne.
Les destins entrelacés dont les souvenirs sont traités en flash-backs apportent la matière émotionnelle, la profondeur de l'intimité. Jonathan Franzen explore à travers ses personnages la façon dont les jeunes idéalistes poussés par l'ambition se compromettent au contact de la réalité. Les nuances, les ambivalences révélées, entre fantasme de pureté morale et mystification, donnent un sens aux existences les plus ordinaires.
Franzen étudie avec une grande finesse psychologique la complexité des rapports entre les individus, les parents, les enfants, les hommes et les femmes. Mensonge, manipulation, perte d'innocence, amour, haine, culpabilité, folie, le récit emporte le lecteur dans le flot des relations humaines, là où les névroses se bercent d'illusion. Car chez Jonathan Franzen personne n'est jamais tout à fait mauvais ni tout à fait bon. Et si quelques longueurs savamment distillées font languir le lecteur, Purity est un roman d'envergure.
Franzen étudie avec une grande finesse psychologique la complexité des rapports entre les individus, les parents, les enfants, les hommes et les femmes. Mensonge, manipulation, perte d'innocence, amour, haine, culpabilité, folie, le récit emporte le lecteur dans le flot des relations humaines, là où les névroses se bercent d'illusion. Car chez Jonathan Franzen personne n'est jamais tout à fait mauvais ni tout à fait bon. Et si quelques longueurs savamment distillées font languir le lecteur, Purity est un roman d'envergure.
Purity de Jonathan Franzen - Traduction Olivier Deparis - Editions de L'Olivier - Edition de poche Points
Caroline Hauer, journaliste depuis le début des années 2000, a vécu à Londres, Berlin et Rome. De retour à Paris, son port d’attache, sa ville de prédilection, elle crée en 2011 un site culturel, prémices d’une nouvelle expérience en ligne. Cette première aventure s'achève en 2015. Elle fonde en 2016 le magazine Paris la douce, webzine dédié à la culture. Directrice de la publication, rédactrice en chef et ponctuellement photographe de la revue, elle signe des articles au sujet de l’art, du patrimoine, de la littérature, du théâtre, de la gastronomie.
Enregistrer un commentaire