Mia Madre de Nanni Moretti
Avec Margherita Buy, John Turturro, Giulia Lazzarini et Nanni Moretti
Sortie dvd le 27 avril 2016
En plein tournage d’un film avec la star Barry Huggins, la réalisatrice Margherita doit composer avec la maladie de sa mère hospitalisée. La situation va vite devenir ingérable pour elle, entre ses démêlés avec l’acteur récalcitrant et l’annonce que sa mère vit probablement ses derniers jours. D’habitude au centre de ses fictions autobiographiques, Moretti se choisit ici un alter-ego féminin pour évoquer la douleur du deuil maternel. Mia Madre est un peu son Huit et Demi, récit d’une crise créatrice et existentielle traversée de rêves. A la différence que les excentricités baroques du style fellinien laissent la place à la sobriété, comme l’atteste la mise en scène troublante de réalisme des songes. D’un côté drame intimiste tout en retenue porté par une Margherita Buy admirable, Mia Madre offre aussi des scènes de comédie jubilatoires où brille un John Turturro déchaîné. Moretti équilibre ces deux pôles de main de maître, renforce l’émotion par leur rencontre imprévisible.
Cinéphile averti, Didier Flori est l’auteur de l’excellent blog consacré au cinéma Caméra Critique que je ne saurais trop vous conseiller. Egalement réalisateur et scénariste, c’est avec ferveur qu’il œuvre dans le cadre de l’association Arte Diem Millenium qui soutient les projets artistiques de diverses manières, réalisation, promotion, distribution… Style ciselé, plume inspirée et regard attentif, goûts éclectiques et pointus, ses chroniques cinéma révèlent avec énergie toute la passion pour le 7ème art qui l'anime.
Oups ! J'ai raté l'arche ! de Toby Genkel et Sean McCormack
Avec les voix de Emilie Guillaume, Marie Dubled, Sébastien Hebrant
Sortie dvd le 12 avril 2016
Avec les voix de Emilie Guillaume, Marie Dubled, Sébastien Hebrant
Sortie dvd le 12 avril 2016
Alors que le Grand Déluge est annoncé, toutes les espèces animales sont invitées à rejoindre l'Arche de Noé. Le jeune Finny et son père Dave sont les représentants des Nestrians, sympathiques bestioles colorées dotées de caractéristiques assez singulières. Dans la file d'attente du contrôle des passeports, Finny fait la connaissance de Leah, une petite Grimp, féroce carnivore pas très sociable. Lorsque l'administration animale rejette la candidature des Nestrians, Dave invente un subterfuge impliquant Leah et sa mère pour monter à bord. Mais Leah et Finny tombent par dessus bord et se retrouvent seuls dans un monde devenu hostile. Petite production européenne prenant modèle sur Pixar, Oups j'ai raté l'arche ! est une fable sur la différence et la tolérance qui renvoie à certains thèmes d'actualité. Si l'intrigue manque parfois un peu de fantaisie, la personnalité attachante des petits animaux ravira les très jeunes spectateurs à qui cette oeuvre est manifestement destinée. L'animation qui semble un peu datée a un côté vintage plutôt mignon. Colorée et vivante cette grande aventure ne boude pas ses gags, ce qui en fait un divertissement parfait pour les plus petits.
The Lobster de Yorgos Lanthimos
Avec Colin Farrell, Rachel Weisz, Jessica Barden
Sortie dvd le 8 avril 2016
Dans une société où le célibat n'est pas toléré, les contrevenants sont envoyés dans des résidences surveillées où ils ont quarante-cinq jours pour trouver l'amour ou tout du moins un partenaire. S'ils échouent, ils seront transformés en animal de leur choix. Quitté par sa femme, David rejoint une sorte de club-hôtel de luxe version concentrationnaire en compagnie d'un chien réincarnation de son propre frère. Lui-même a décidé qu'il deviendrait un homard, animal connu pour sa longévité si ses tentatives pour trouver l'âme sœur ne menaient à rien. Rituels grotesques, thés dansants flippants, séances de spa s'enchaînent. A la suite d'une expérience désastreuse avec une femme sans coeur, il s'enfuit dans la forêt pour rejoindre les Solitaires, dissidents rebelles, pas tellement mieux dans leur mode d'organisation. Très inventive sur le plan formel, cette oeuvre surréaliste hilarante autant qu'angoissante se révèle métaphore acide qui vise juste. Satire grinçante de la société de consommation où la déshumanisation des sentiments est le résultat d'une injonction au bonheur martelé par tous les medias, The Lobster est une sorte de fable sociale barrée. Porté par un épatant Colin Farrell bedonnant, deux de tension, ce film étrange s'interroge sur la difficulté de l'amour et l'impératif catégorique des contraintes normatives. Cruel, décalé, prenant.
Dans une société où le célibat n'est pas toléré, les contrevenants sont envoyés dans des résidences surveillées où ils ont quarante-cinq jours pour trouver l'amour ou tout du moins un partenaire. S'ils échouent, ils seront transformés en animal de leur choix. Quitté par sa femme, David rejoint une sorte de club-hôtel de luxe version concentrationnaire en compagnie d'un chien réincarnation de son propre frère. Lui-même a décidé qu'il deviendrait un homard, animal connu pour sa longévité si ses tentatives pour trouver l'âme sœur ne menaient à rien. Rituels grotesques, thés dansants flippants, séances de spa s'enchaînent. A la suite d'une expérience désastreuse avec une femme sans coeur, il s'enfuit dans la forêt pour rejoindre les Solitaires, dissidents rebelles, pas tellement mieux dans leur mode d'organisation. Très inventive sur le plan formel, cette oeuvre surréaliste hilarante autant qu'angoissante se révèle métaphore acide qui vise juste. Satire grinçante de la société de consommation où la déshumanisation des sentiments est le résultat d'une injonction au bonheur martelé par tous les medias, The Lobster est une sorte de fable sociale barrée. Porté par un épatant Colin Farrell bedonnant, deux de tension, ce film étrange s'interroge sur la difficulté de l'amour et l'impératif catégorique des contraintes normatives. Cruel, décalé, prenant.
Caroline Hauer, journaliste depuis le début des années 2000, a vécu à Londres, Berlin et Rome. De retour à Paris, son port d’attache, sa ville de prédilection, elle crée en 2011 un site culturel, prémices d’une nouvelle expérience en ligne. Cette première aventure s'achève en 2015. Elle fonde en 2016 le magazine Paris la douce, webzine dédié à la culture. Directrice de la publication, rédactrice en chef et ponctuellement photographe de la revue, elle signe des articles au sujet de l’art, du patrimoine, de la littérature, du théâtre, de la gastronomie.
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