Portrait de Parisien : Rencontre avec Arkin Demirel, artiste-peintre émergent



Une présence. Essentielle, explicite dans l’harmonie du rythme imposé à l’ensemble des lignes. La toile travaillée, grattée, scarifiée est une surface parcourue de griffures, d’aplats, de sillons nervurés dans un geste presque calligraphique où la maîtrise du vocabulaire plastique permet de se débarrasser du superflu. Arkin Demirel explore la distance entre le réel et le sens donné, reflet d’un rayonnement intérieur méditatif. Né à Izmir en Turquie, cet artiste vit et travaille à Paris. Très jeune, il se prend de passion pour l’origami qu’il découvre seul à travers une émission de télévision destinée aux enfants. Son approche picturale, sa faculté d’abstraction, son sens de la géométrie sensible traduisent les influences de cet art ancestral. Elégance asiatique, lumière de la Méditerranée, noirs des grandes villes européennes marquent son travail d’une esthétique singulière s’exprimant dans la vibration d’une énergie contenue.





© A. Demirel




Sa démarche artistique cathartique évoque la ville comme représentation de l’activité humaine - la série City, l’actualité - la série Gaza, le mysticisme et la spiritualité qui nourrissent l’âme - la série des vitraux. Espace et volume maîtrisés, il travaille l’incidence de la lumière et du point de vue en jouant sur les effets d’optique. Œuvres amples, sensuelles, Arkin Demirel éprouve l’émotion de la matière sondant reliefs et entailles, dominant le sentiment par la forme.

Alors que la géométrie innée de la série City qui procède d’une esthétique urbaine s’emploie à l’étude de visuels architecturaux, ses portraits à la fois figuratifs et abstraits basculent vers un travail chromatique plus organique offrant différents niveaux de lecture. Violence de l’écorchure et férocité du rose blessure sont contrebalancées malgré l’abstraction par l’expressivité d’un œil, le frémissement de la chair dans la douceur de la couleur, le jaillissement d’ombre et de lumière.




© A. Demirel



© A. Demirel


Arkin Demirel évoque volontiers l’héritage de Soulages et Matisse lorsqu’il parle de son travail. Exigeant et entier, la simultanéité de sa peinture trouve une voie à travers la radicalité du processus créatif. Sa faculté d’expression dans la simplicité se traduit par l’évidence et la qualité du graphisme. Correspondances des éléments, échos intérieurs mais également dialogues avec le spectateur procurent à cet art abstrait une dimension sensible vibrante.

Exposition - Portes ouvertes le samedi 20 et le dimanche 21 décembre 2014
65 rue Meslay - Paris 3
Horaires : de 10h à 20h