Paris : Cheval Cabré, une sculpture de Camilo Otero - place Lucien Herr - Vème



Cheval Cabré, est oeuvre de Camilo Otero, sculpteur figuratif espagnol également peintre et graveur. L'insolite statue équestre qui date de 1980 se trouve le Vème arrondissement, place Lucien Herr. Frondeur, volontiers provocateur, la voix de Camilo Otero s’est souvent élevée contre l’institutionnalisation de l’art, n’hésitant pas à reprendre parfois certaines de ses œuvres pour en disposer à sa guise comme la statue d’un taureau qui orna longtemps l’entrée du Musée d’Art Moderne de Madrid avant que le sculpteur ne décide de l’offrir à la famille Bose. Personnalité à la fois simple et flamboyante, cet anarchiste dans l’âme est autant connu pour ses coups de gueule que pour son œuvre. Celle-ci s’articule autour de la représentation animale, un bestiaire fantastique, mythologie ironique, auquel se mêlent des scènes du quotidien, hommage aux plus modestes comme le motif récurrent de la femme à la criée rappelant sa mère. Un travail créatif dense, empreint de sensualité et d’humour qui flirte avec l’univers de l’absurde.
 




Né le 12 mai 1932, en Galice à Saint Jacques de Compostelle dans une famille modeste de pêcheurs, Camilo Otero étudie l’art tout d’abord dans sa ville natale puis à l’école des Beaux Arts de San Fernando en 1947 et ensuite à l’école San Jorge de Barcelone où il est l’élève du sculpteur Francisco Asorey. Il devient alors professeur de dessin à Sant Jordi.

Au milieu des années 60, il part à Rome puis s’installe à Paris. Il travaille durant trente ans dans un atelier proche de la place Lucien Herr. Son art mature, sa vision s’affûte grâce notamment à une rencontre importante avec le sculpteur français René Collamarini qui lui transmet son intérêt pour la taille directe, une approche de la pierre différente, une confrontation directe à la matière.

Camilo Otero reçoit le prestigieux prix Bourdelle en 1975, seul sculpteur ibérique lauréat à ce jour. En 1984, il participe au concours pour donner un nouveau visage au buste de Marianne. Dans les années 90, il retourne en Galice. Il vit alors retiré du monde tout à son œuvre et à sa famille. Il décède en 2004.





Camilo Otero cherche à révéler la beauté cachée du monde. Son intérêt pour l’art brut et l’art du néolithique marque durablement son approche personnelle. Son travail se pare de formes primitives et des volumes de la nature animale. Selon lui la création sincère en prise directe avec les éléments naturels et l’imaginaire donnent son caractère unique à l’œuvre, un caractère qui vient du cœur et de la passion de l’artiste. Par l’intermédiaire de ses sculptures, il ravive le souvenir de sa Galice natale racontant à travers ses souvenirs, une histoire à dimension universelle.

Cheval cabré de Camilo Otero - 1980
Place Lucien Herr - Paris 5