Expo : Zach Harris - Purple Cloud - Galerie Perrotin - Jusqu'au 29 juillet 2017



Première exposition hors des Etats-Unis de l'artiste américain Zach Harris, Purple Clouds à la galerie Perrotin Paris dévoile l'univers singulier d'un peintre inspiré à la fois par l'histoire de l'art, notamment la peinture européenne, Pierre Bonnard ou encore Gustave Moreau, et par les univers spirituels du psychédélisme californien. Le large éventail de ses références s'étend jusqu'au symbolisme des miniaturistes, à la plasticité ludique de l'Op Art. Le geste abstrait et le mouvement narratif figuratif s'ordonnent dans une représentation du monde qui s'exprime par le biais d'un vocabulaire plastique idiosyncrasique très personnel. Comme des mandalas peints, Zach Harris, en quête d'une forme de sublime, ouvre les espaces spirituels de sa géographie mentale en cherchant à dépasser les limites physiques et psychiques.












Zach Harris valorise la lenteur d'un processus créatif à contrecourant d'une époque où tout s'accélère. Jeux de lumière et de couleurs, arabesques gracieuses et motifs géométriques, les tableaux de bois peint sont le résultat d'expérimentations plastiques entre techniques artisanales et modernes, gravure à la main ou au laser. Les modulations de la profondeur obtenues par découpes de la matière se combinent aux illusions d'optique traduisant des reliefs. L'artiste conçoit des cadres peints de motifs géométriques ou d'éléments naturels qui entrent dans la composition générale de l'oeuvre afin d'exalter les qualités de lumière ou les effets chromatiques particuliers.










Par des effets différenciés de superposition, la multiplication des strates lisibles, Zach Harris obtient un développement progressif de l'image. L'abstraction globale tend vers la narration dans les minuscules saynètes qui forment l'arrière-plan. Les dessins minuscules à l'encre sur toile de lin à la manière d'une toile de Jouy qui aurait été revisitée par Jérôme Bosch s'inspirent de l'imagerie érotique des miniatures perses, de motifs byzantins, de scènes de combats épiques. 

L'œil balance en permanence entre la vision de l'ensemble, l'harmonie générale et le détail, reflet d'un mystérieux travail obsessionnel. Les mondes intriqués dans les mondes composent un récit qui demande d'expérimenter les différentes surfaces afin de décrypter l'oeuvre. 

Certaines œuvres appartiennent à un cycle correspondant à l'étude des structures calendériques de l'année 2020. Celle-ci représente pour l'artiste un alignement de chiffres exemplaires, symbole d'un futur idéal. A partir du calendrier, il a formulé un algorithme de couleurs et de formes qu'il s'est efforcé de traduire plastiquement.











Les plans imaginaires rencontrent les scènes terrestres où la nature luxuriante, les soleils coruscants, les montagnes sacrées, mers et cieux mystiques, croisent des villes en suspension dans l'éther. Sans renier une déroutante dimension d'étrangeté, la vibration particulière de ces tableaux s'approche de l'idée apaisante de méditation.

Zach Harris - Purple Cloud
Du 18 mai au 29 juillet 2017

Galerie Perrotin
76 rue de Turenne - Paris 3
Horaires : Du mardi au samedi de 11h à 19h - Fermé lundi et dimanche
Entrée libre



Caroline Hauer, journaliste depuis le début des années 2000, a vécu à Londres, Berlin et Rome. De retour à Paris, son port d’attache, sa ville de prédilection, elle crée en 2011 un site culturel, prémices d’une nouvelle expérience en ligne. Cette première aventure s'achève en 2015. Elle fonde en 2016 le magazine Paris la douce, webzine dédié à la culture. Directrice de la publication, rédactrice en chef et ponctuellement photographe de la revue, elle signe des articles au sujet de l’art, du patrimoine, de la littérature, du théâtre, de la gastronomie.