Nos Adresses : Menu brésilien à l'E7, restaurant de l'Hôtel Edouard 7 - 39 avenue de l'Opéra - Paris 2



Le quartier de l'Opéra, lieu hybride alliant, non sans piquant, le sérieux des affaires et la légèreté de la société du spectacle, a longtemps été symbole de modernité d'un Paris réinventé par les grands travaux du baron Haussmann. Cœur de la vie culturelle et sociale des fastes de la Belle Epoque, il est, de nos jours, une halte de choix pour les touristes et les autochtones en goguette qui y croisent de sévères banquiers en costume-cravate. Pierre de taille et façades majestueuses sur lesquelles filent des balcons furieusement parisiens, larges avenues rectilignes, l'architecture caractéristique rappelle la splendeur désirée par Napoléon III. Théâtres, grands magasins, restaurants, cinémas, nombreux y sont les divertissements. Sur les pas des dragons de l'Empire, l'avenue de l'Opéra trotte du Palais Garnier jusqu'au Louvre. Au numéro 39, un prestigieux hôtel, construit en 1877 dans le pur style haussmannien, a su réinventer sa propre mythologie pour offrir une expérience unique aux visiteurs du monde entier. La scénographie de l'hôtel Edouard 7, ancienne villégiature princière, est inspirée du caractère du souverain britannique, reprenant les codes épicuriens d'un chic discret non dépourvu d'audace pour une expérience nouvelle du luxe. Aujourd'hui, je vous emmène découvrir son restaurant l'E7.  







Fils de la reine Victoria, le futur Edouard VII (1841-1910), alors Prince de Galles - il le restera soixante ans - grand amoureux de la Ville lumière, est une figure incontournable de la haute société de la Belle Epoque. Pied à terre de prédilection du monarque en devenir, l'hôtel du 39 avenue de l'Opéra prendra le nom de son royal résident en hommage à cette personnalité complexe, homme de goût, dandy raffiné à qui l'on doit notamment le costume trois pièces, grand séducteur aux conquêtes innombrables. L'hôtel Edouard 7, entièrement rénové lors de son entrée dans la famille du groupe Bessé, célèbre avec prestige et élégance l'art de vivre à la française qui séduisit le roi britannique. "Là tout n'est qu'ordre et beauté, luxe, calme et volupté…" mais je m'égare.

J'ai eu le privilège d'être invitée à déjeuner au restaurant l'E7, une table contemporaine mêlant avec esprit classiques de la gastronomie française et fusion cosmopolite. Lucie, je vous remercie ! Inventive et subtile, la carte signée Rémy Fourmeaux, qui a fait ses classes à Monaco aux côtés de Luc Gamel et Claude Brugel, puis au Citrus Etoile de Gilles Epié ainsi qu'au Trianon Palace avec Simone Zanoni pour Gordon Ramsay, allie l'épure, la délicatesse des parfums et l'équilibre d'une cuisine de saison. Chaque mois une gastronomie du monde est mise à l'honneur et j'ai pu découvrir le menu brésilien de février.









Première note exotico-globetrotteuse, un amuse-bouche décalé du chef, le bortsch, betterave et bœuf, spécialité d'Europe de l'Est dont Russes et Ukrainiens se disputent la paternité, à mi-chemin entre le potage et le pot au feu, présage de belles surprises. Ce déjeuner brésilien débute avec la sopa de manaus, une soupe de banane, tomates, oignons curry, pour un accord sucré-salé subtilement épicé. En alternative, l'oeuf biologique cuit mollet en panure croustillante, sot-l'y-laisse rôti, panais crémeux est joliment tourné.

Le menu se poursuit par une spécialité pour laquelle l'Amérique du Sud est célèbre, la viande de bœuf.  Le churrasco e farofa, entrecôte de bœuf marinée aux poivrons et épices, semoule de manioc, oignons et bananes est dressé dans une assiette rappelant par sa composition colorée le long d'un banc doré de farofa les plages de Rio. La pièce de bœuf particulièrement tendre et savoureuse enchantera les amateurs de plaisirs carnés.






Au dessert, le pudim do Recife, une crème caramel et compotée de courge à la cannelle réinvente un classique au parfum des îles. Chandeleur oblige, en ce moment à l'E7, les crêpes sont à l'honneur. Le directeur de la restauration Simon Peskine, ancien du Mandarin Oriental Paris, nous fait une spectaculaire démonstration de crêpe Suzette à la Simon. Dessert emblématique imaginé par Auguste Escoffier - à moins que ce ne soit pas son disciple Henri Charpentier - la Suzette est ici flambée contrairement à la recette originale. Petite information de choix, la Saint-Valentin approchant, l'E7 a concocté un menu gastronomique spécial 14 février pour les amoureux.








Des plus cosy, le bar à cocktails reflète l'esprit couture qui règne à l'hôtel Edouard 7. Dans une toute nouvelle décoration moderne et intimiste, les cocktails se déclinent entre créations et classiques. Au déjeuner, pour un repas sur le pouce équilibré, le menu Bentox, inspiré des bentos japonais, se déguste au bar ou dans l'un des petits salons attenants. C'est également dans ce cadre idyllique que le tea time se décline dans une sélection de thés Mariage Frères accompagnée de mignardises du chef pour 10 euro.


Le restaurant E7
Horaires : du Lundi au vendredi 12h à 14h et 19h à 22h
Téléphone : 01 42 61 56 90
Menu Brésil à l'honneur : Entrée et plat ou plat et dessert 39 euro - Entrée plat dessert 49 euro
Menu Saint-Valentin du dimanche 14 février : 75 euro par personne hors boisson, 110 euro boissons comprises
Menu Winter Bentox : 22 euro
Tea Time de 15h à 17h : thé et mignardises du chef 10 euro

Hôtel Edouard 7
39 avenue de l'Opéra - Paris 2



Caroline Hauer, journaliste depuis le début des années 2000, a vécu à Londres, Berlin et Rome. De retour à Paris, son port d’attache, sa ville de prédilection, elle crée en 2011 un site culturel, prémices d’une nouvelle expérience en ligne. Cette première aventure s'achève en 2015. Elle fonde en 2016 le magazine Paris la douce, webzine dédié à la culture. Directrice de la publication, rédactrice en chef et ponctuellement photographe de la revue, elle signe des articles au sujet de l’art, du patrimoine, de la littérature, du théâtre, de la gastronomie.