La Villa Le Cercle à Deauville, lieu patrimonial de la station balnéaire moderne officiellement fondée en 1864, est l'une des plus anciennes villas du front de mer, entre le Casino et l'Hôtel Royal Barrière. L'ensemble architectural actuel comporte plusieurs corps de bâtiment. Le Cercle, ancienne salle de jeu de paume en briques, espace tronqué au cours de la seconde moitié du XXe siècle, a été construit sous la houlette de l'entrepreneur Reugnet. Le pavillon de style Tudor aligné sur la rue Le Marois a accueilli les bureaux du Pari Mutuel dans les années 1910.
Le Cercle de Deauville, fondé en 1873, succursale du Jockey Club de Paris, devient le cénacle de prédilection des passionnés du cheval et des courses hippiques. Fréquenté par l'aristocratie et la haute bourgeoisie parisienne, les milieux des propriétaires d'écuries, ce club privé reprend les codes des Gentlemen's clubs anglais. Des personnalités parisiennes d'envergure composent le comité fondateur, le vicomte O. Aguado, G. Brinquant, G. Delahante, le comte Delamarre, L. Delatre, le comte H. Greffulhe, le comte Hallez-Claparede, le comte Hocquart du Turtot, le marquis de Saint-Sauveur et le baron de Soubeyran sous l'égide du premier président du Cercle, le vicomte Paul Daru. Ce club comptera jusqu'à 250 membres permanents, français et étrangers. Il s'attache à la promotion de pratiques sportives au-delà des courses hippiques, golf, tir au pigeon. Les adhérents se voient réserver une tribune de l'hippodrome ainsi qu'un droit d'entrée privilégié pour les tournois de golf et de polo.
Les membres du Cercle de Deauville se réunissent tout d'abord dans les salons du casino originel démoli en 1906. Afin d'édifier une villa en front de mer dédiée à ses activités, le club fait appel à l''architecte Desle-François Breney (1804-1891), auteur du plan d'urbanisme à partir duquel la station balnéaire moderne a été développée sous le Second Empire.
La bâtisse principale inaugurée en 1876 reprend les lignes générale de l'Hôtel de Salm, 64 rue de Lille dans le VIIe arrondissement de Paris, aujourd'hui Palais de la Légion d'Honneur. La façade à avant-corps en rotonde axiale, prisée de Thomas Jefferson ambassadeur des États-Unis en France entre 1785 et 1789, a inspiré la conception de la Maison Blanche à Washington, édifiée entre 1792 et 1800. Sa silhouette se caractérise par une terrasse à toit plat, une façade à larges baies vitrées scandées de colonnades, surmontées d'un fronton percé de niches où se tiennent des bustes de terre cuite. Briques rouges de la briqueterie de la Croix Sonnet et de briques jaunes de la briqueterie de Touques recouvrent une structure de béton.
Durant l'entre-deux-guerres, la parcelle au Sud-Est du jardin, vendue à un promoteur est bâtie. Au cours de la Seconde Guerre Mondiale, la Villa Le Cercle, réquisitionnée par l'armée allemande, est pillée. Mobilier, décors variés disparaissent.
En 2000, la bâtisse montre des signes inquiétants de délabrement. Occupé seulement un mois par an, à l'occasion des Grands Prix hippiques d'été, la villa, peu entretenue, est vétuste. Le Cercle et la Ville de Deauville s'accordent afin de sauver ce patrimoine. La municipalité finance une restauration d'envergure qui lui rend son lustre d'antan. Elle dispose dorénavant de l'édifice onze mois par an. Ainsi la Villa Le Cercle, également ouverte à la location pour des manifestations privées, devient l'un des centres d'accueil des différents festivals deauvillais, en particulier le Festival du Cinéma Américain.
La Villa Le Cercle est située dans l'Aire de mise en valeur de l'architecture et du patrimoine de Deauville, zone créée en mars 2005.
Villa le Cercle
1 rue Le Marois - 14800 Deauville
Caroline Hauer, journaliste depuis le début des années 2000, a vécu à Londres, Berlin et Rome. De retour à Paris, son port d’attache, sa ville de prédilection, elle crée en 2011 un site culturel, prémices d’une nouvelle expérience en ligne. Cette première aventure s'achève en 2015. Elle fonde en 2016 le magazine Paris la douce, webzine dédié à la culture. Directrice de la publication, rédactrice en chef et ponctuellement photographe de la revue, elle signe des articles au sujet de l’art, du patrimoine, de la littérature, du théâtre, de la gastronomie.




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