Paris : Tombe d'Honoré de Balzac (1799-1850) au Cimetière du Père Lachaise, sépulture qui réunit l'écrivain et son grand amour Mme Hanska (1804-1882) - XXème arr

La tombe d'Honoré de Balzac (1799-1850) se trouve au Cimetière du Père Lachaise, chemin du Tertre dans la 48ème division. Il repose auprès de son épouse Ewelina Konstancja Wiktoria Hańska (1804-1882), et la fille de cette dernière, née en 1828 d'un premier mariage, Anna Hanska, veuve de Georges Mniszech, comte Wandalin. Romancier, essayiste, journaliste, critique, Honoré de Balzac a mené en parallèle une existence de dandy flamboyant et une vie de labeur acharné. L'auteur de La Comédie Humaine, œuvre monde, "histoire naturelle de la société" en quatre-vingt-quatorze romans, nouvelles, contes publiés entre 1829 et 1855, a signé "Les Chouans" (1829), "Le Père Goriot" (1835), "Illusions perdues" (1837-1843), "La cousine Bette" (1846), "Le Colonel Chabert" (1832), "La peau de chagrin" (1831), "Eugénie Grandet" (1833), "Le lys dans la vallée" (1836).

La sépulture du Père Lachaise est surmontée d'un buste de bronze daté de 1844, réalisé par le sculpteur David d’Angers (1788-1856), et le fondeur Quillet, gravé par Obermayer selon Jouin. La statue a été exécuté d'après un modelage de terre réalisé par le sculpteur lors de séances de pose en 1842. L'oeuvre de Balzac est représentée par des éléments de bronze complémentaire, un livre sur la couverture duquel est gravé "La Comédie humaine", une plume écrivain et une palme. Une grille de fonte entoure le tombeau. Celui-ci a fait l'objet de deux restaurations, la première en 1933, la seconde, financée par la Ville de Paris, en 2013 à la suite d'un accident, une collision avec un camion. 




La tombe d'Honoré de Balzac réunit l'écrivain et son grand amour, Ewelina Konstancja Wiktoria Hańska. Admiratrice, mécène, amante, l'aristocrate polonaise ne deviendra son épouse que sur le tard, six mois avant le décès du romancier. Gonzague Saint Bris résume ainsi leur histoire : "Dix-huit ans d'amour, seize ans d'attente, deux ans de bonheur et six mois de mariage."

Issue de la noblesse polonaise, sœur de l’écrivain Henryk Rzewuski et de l'espionne russe Karolina Rzewuska, Ewelina nait en 1801. Réputée pour sa beauté, polyglotte, elle parle le russe et le polonais, le français, l'anglais et l'allemand. En 1819, elle épouse le comte polonais Wacław Hański (1782-1841), maréchal de la noblesse de Volhynie, riche propriétaire terrien. Il a vingt-et-un ans de plus qu'elle, une santé fragile, et une réputation d'aimable excentrique, peu loquace mais très cultivé. De leurs six enfants, seule leur fille Anna, née en décembre 1828, survit.

Ewelina, retirée au domaine familial de Verkhovnia, en Ukraine, trompe l'ennui grâce aux journaux et romans français. Elle découvre les œuvres d’Honoré de Balzac. À l'automne 1831, elle envoie une lettre anonyme signée "L'étrangère" à l'écrivain qu'elle admire. La lettre parvient à Balzac le 28 février 1832. Il lui répond par annonce dans La Gazette de France le 2 avril 1832. Mais le journal est interdit en Russie. Dans une deuxième missive, datée du 7 novembre 1832, Mme Hanska lui suggère de publier ses réponses dans les pages de La Quotidienne. Balzac confirme en faisant publier un mot dans ce journal le 9 décembre 1832. La réelle correspondance débute en février 1833, par l'intermédiaire d'Henriette Borel, dite Lirette, gouvernante d'Anna. Durant dix-huit ans, Balzac enverra 414 lettres à Mme Hanska. Si les missives de l'écrivain ont été conservées celles de son amante ont disparu. Dès la troisième lettre, Balzac déclare sa flamme, lui promet un amour immortel sans rien connaître d'elle. 



À l'automne 1833, Mme Hanska voyage à travers la Suisse en compagnie de son époux. Elle arrange une première rencontre avec Balzac, le 25 septembre 1833, au bord du lac de Neuchâtel mais ils parviennent difficilement à trouver l'occasion d'un tête-à-tête. Par la suite, Balzac séjourne à Genève de la mi-décembre 1833 à la fin janvier 1834. Ils se voient le 26 janvier 1834, date que le romancier qualifie de "jour inoubliable". Malgré les tentatives rocambolesques de réunion, au gré des voyages de la dame et de son époux, en Italie et à Vienne, Balzac et Mme Hanska ne se revoient plus durant sept ans mais poursuivent leurs échanges épistolaires. 

Veuve en 1841, Mme Hanska tergiverse, effrayé par la mauvaise réputation de Balzac son goût des femmes, son train de vie dispendieux. Surendetté, il est harcelé par les créanciers. Elle finit par accepter de l'épouser. Le mariage est célébré le 14 mars 1850. 

Bourreau de travail, Balzac a brûlé la vie par les deux bouts au dépend de sa santé. Malade du coeur, il est victime de crise d'étouffement. Dès juin 1850, il manifeste un œdème généralisé. Une péritonite dégénère en gangrène et il meurt le 18 août 1850, à l'âge de cinquante-et-un ans. Le cercueil est exposé dans la chapelle Saint Nicolas du Roule voisine de l'Hôtel Beaujon, dernière demeure de Balzac. Les funérailles se déroulent le 21 août 1850, en l’église Saint Philippe du Roule, en présence d'une foule importante, amis du monde des lettres et des arts, Alexandre Dumas, le ministre de l'intérieur Pierre Jules Baroche. Victor Hugo prononce l'oraison funèbre. Balzac est inhumé au cimetière du Père Lachaise. Mme Hanska le rejoindra sans cette demeure éternelle en 1882.

Tombe d'Honoré de Balzac
Chemin du Tertre 48ème division 

Cimetière du Père Lachaise
Entrée principale : 8 boulevard de Ménilmontant - Paris 20
Horaires d’ouverture :
- De novembre à mi-mars : du lundi au vendredi de 8h à 17h30 - le samedi de 8h30 à 17h30 - le dimanche et les jours fériés de 9h à 17h30 
- De mi-mars à octobre : du lundi au vendredi de 8h à 18h - le samedi de 8h30 à 18h - le dimanche et les jours fériés de 9h à 18h 



Caroline Hauer, journaliste depuis le début des années 2000, a vécu à Londres, Berlin et Rome. De retour à Paris, son port d’attache, sa ville de prédilection, elle crée en 2011 un site culturel, prémices d’une nouvelle expérience en ligne. Cette première aventure s'achève en 2015. Elle fonde en 2016 le magazine Paris la douce, webzine dédié à la culture. Directrice de la publication, rédactrice en chef et ponctuellement photographe de la revue, elle signe des articles au sujet de l’art, du patrimoine, de la littérature, du théâtre, de la gastronomie.