Paris : Tombe de Marcel Mouloudji au Cimetière du Père Lachaise, la mémoire du Paris populaire engagé - XXème

 

Le souvenir de Marcel Mouloudji (1922-1994), chanteur, compositeur, interprète, comédien, demeure vif dans la mémoire des admirateurs. Sa riche discographie associe ballades romantiques, airs mélancoliques et chansons engagées sur des textes de Boris Vian, Louis Aragon, Philippe Pauletto, parolier notamment de Jean Ferrat. Marcel Mouloudji décède le 14 juin 1994. Il est inhumé au cimetière du Père Lachaise, division 42. 





Marcel Mouloudji né à Paris le 16 septembre 1922 dans un foyer modeste du XIXème arrondissement. Son père, Saïd Mouloudji, kabyle algérien, exerce le métier de maçon. Sa mère, Eugénie Roux, bretonne, est aide-ménagère. Les fragilités psychologiques de celle-ci la poussent vers l'alcool. Elle est internée. Le père, membre du Parti communiste, élève seul ses deux fils, André, l'aîné, et Marcel, le cadet. Il fréquente les meetings politiques avec les deux garçons, inscrits aux Faucons Rouges, mouvement de jeunesse proche de la SFIO.

Marcel Mouloudji poursuit sa formation au sein de l'École des enfants du spectacle. Remarqué par Jean-Louis Barrault (1910-1994), comédien, metteur en scène, directeur de théâtre, il fait ses débuts au cinéma dans le film "Ménilmontant" (1936) de René Ruissart, puis "Jenny" de Jean Carné. Marcel embrasse la vie artistique et les combats du Front Populaire. 

La Seconde Guerre Mondiale vient perturber les projets du jeune comédien. Il traverse l'Occupation dans une semi-clandestinité, travaillant à l'occasion sous pseudonyme. Au lendemain de la Libération, Marcel Mouloudji fréquente Jean-Paul Sartre et Simone de Beauvoir. Il devient une figure de la vie artistique germanopratine. Chanteur, il se produit dans les caves et les cabarets de Saint-Germain-des-Prés. Boris Vian remarque son talent. Jacques Prévert parle d'une voix "vraie, vivante, troublante, drôle et parfois déchirante, c'est la sienne, la voix des rues, la voix du coeur." Marcel connait son premier succès public en interprétant "La complainte des infidèles", bande originale du film "La Maison Bonnadieu" (1951) du réalisateur Carlo Rim. Proche de Jacques Canetti, propriétaire du Cabaret des Trois Baudets, producteur, il enregistre "Un p'tit coquelicot", distingué par le Grand Prix du disque en 1953. Succès renouvelé avec le titre "Un jour tu verras" en 1954.





Sur les scènes de Saint-Germain, tels que l'Alhambra en 1955, Marcel Mouloudji chante l'amour et ses engagements. Son répertoire comprend de nombreux airs en soutien aux luttes décoloniales, notamment la cause vietnamienne. Grâce à la reconnaissance publique, en 1964, il fonde sa propre maison de disque, Productions Mouloudji et une société d'édition, Éditions Mouloudji. Il collabore avec de nombreux artistes, compose et interprète des chansons militantes. En 1974, il soutient François Mitterrand dans le cadre de la campagne présidentielle.

Au cours des années 1980, Marcel Mouloudji donne une série de concerts à travers toute la France avant de se consacrer à l'écriture et la peinture. Il publie des souvenirs de jeunesse, "Le petit invité" en 1989, "La fleur de l'âge" en 1991. L'année suivante, une pleurésie lui ôte temporairement la voix et suspend des projets scéniques. Marcel Mouloudji se produit pour la dernière fois au début de 1994. En mars, il est invité au festival Chorus des Hauts-de-Seine, puis donne un dernier récital en avril près de Nancy.

Tombe de Marcel Mouloudji
Division 42

Cimetière du Père Lachaise
Entrée principale : 8 boulevard de Ménilmontant - Paris 20
Horaires d’ouverture :
- De novembre à mi-mars : du lundi au vendredi de 8h à 17h30 - le samedi de 8h30 à 17h30 - le dimanche et les jours fériés de 9h à 17h30 
- De mi-mars à octobre : du lundi au vendredi de 8h à 18h - le samedi de 8h30 à 18h - le dimanche et les jours fériés de 9h à 18h 



Caroline Hauer, journaliste depuis le début des années 2000, a vécu à Londres, Berlin et Rome. De retour à Paris, son port d’attache, sa ville de prédilection, elle crée en 2011 un site culturel, prémices d’une nouvelle expérience en ligne. Cette première aventure s'achève en 2015. Elle fonde en 2016 le magazine Paris la douce, webzine dédié à la culture. Directrice de la publication, rédactrice en chef et ponctuellement photographe de la revue, elle signe des articles au sujet de l’art, du patrimoine, de la littérature, du théâtre, de la gastronomie.