"Parade", exposition monographique de Stefan Rinck au Domaine départemental de Chamarande, éclaire l'œuvre sculpturale singulière de l'artiste allemand. L'évènement illustre une approche satirique empreinte d'un humour féroce, fantaisie lyrique au service d'une dimension politique. Dans le parc, trois sculptures monumentales, haute de 3 mètres, "Camarillo in disguise" (2025) en calcaire, "Fate's fool" (2025) en grès, "It Owl" (2021) en calcaire, ouvrent le parcours. Il se prolonge à L'Orangerie où se trouvent une dizaine de sculptures entre 50 centimètres et 1 mètre et un ensemble de dessins à l'encre et au pastel gras.
Stefan Rinck imagine un bestiaire fantasmagorique, monstres, créatures hybrides qui empruntent aux totems amérindiens, aux idoles de l'île de Pâques, aux fétiches africains, aux grotesques des bas-reliefs médiévaux. Les animaux stylisés revêtent des oripeaux humains dans un mouvement de détournement à vocation politique. Les personnages dissimulent leur nature véritable derrière des masques tribaux, aztèques, africains, japonais. Son anthropomorphisme attribue des caractères humains à des figures hybrides. Cette lecture décalée du monde place en exergue "la barbarie du progrès", "le primitivisme du langage scientifique", souligne la cruauté sous l'innocence enfantine.
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