Paris : Cénotaphe de Charles Baudelaire au cimetière du Montparnasse, mémorial hommage inauguré 35 ans après son décès, non loin du caveau familial où repose le poète - XIVème


Le Cénotaphe de Charles Baudelaire (1821-1867), monument commémoratif en hommage au poète, s'élève entre la 26ème et la 27ème divisions du cimetière du Montparnasse. Oeuvre du sculpteur José de Charmoy (1879-1914), le mémorial, inauguré le 26 avril 1902, se compose d'un gisant entouré de bandelettes, reprenant les traits de l'homme de lettres, et d'une colonne drapée dans les ailes d'une chauve-souris surmontée d'un buste sculpté. Le visage de "La Pensée amère", ange de la mort ou génie du poète, s'inspire des traits du comédien Edouard de Max (1869-1924). La tombe de Charles Baudelaire, où repose le poète auprès de sa mère et de son beau-père dans le tombeau de famille, se trouve de l'autre côté du cimetière du Montparnasse, 11ème division.  












En mars 1866, lors d'une visite à Namur, en Belgique, Charles Baudelaire est victime d'un accident cérébral. Rapatrié en France, il finit ses jours dans un hospice, victime d'hémiplégie, et d'aphasie. Il décède le 31 août 1867. La cérémonie d'inhumation se tient le 2 septembre 1867, en présence de ses amis, Charles Asselineau, Félix Nadar, Jules Champfleury, Paul Verlaine. Théodore de Banville prononce l'éloge funèbre. Selon les directives prises par sa mère, Caroline Aupick, Charles Baudelaire est enterré dans le caveau familial, auprès de son beau-père le général Jacques Aupick. Elle les rejoindra dans cette éternelle demeure en 1871. 

Vingt-cinq ans plus tard, Léon Deschamps (1863-1899), romancier et poète, fondateur en 1889 de la revue littéraire La Plume, lance une souscription publique afin de financer un mémorial dédié à Charles Baudelaire. Le 1er août 1892, il publie un message dans les pages de cette gazette, reprenant l'idée d'un monument commémoratif évoquée au préalable par Léon Cladel et Roger Marx. 








Dès le 1er septembre 1892, alors que de nombreux hommes de lettres soutiennent l'initiative, Ferdinand Brunetière (1849-1906), historien de la littérature et critique littéraire, s'insurge dans la Revue des deux Mondes contre ce projet. Il juge l'oeuvre de Baudelaire amorale, décadente et l'auteur des "Fleurs du Mal" indigne des hommages publics. La querelle fait rage durant près de dix ans entre adhérents et détracteurs. 

Le sculpteur Auguste Rodin (1840-1917), pressenti pour la réalisation du monument, passe le relais à un jeune artiste qu'il soutient, José de Charmoy. Le cénotaphe de Charles Baudelaire est inauguré le 26 avril 1902, par le critique d'art Armand Dayot (1851-1934), secondé par Jules Troubat (1836-1914), journaliste et poète, et avec la participation de la comédienne Marguerite Moreno (1871-1948) et du poète et politicien Clovis Hugues (1851-1907). 

Cénotaphe de Charles Baudelaire
Division 27, section 1

Cimetière du Montparnasse 
3 boulevard Edgar-Quinet - Paris 14
Tél : +33 (0)1 44 10 86 50
Horaires : Du 16 mars au 05 novembre, tous les jours de 8h à 18h. 8h30 le samedi et 09h00 le dimanche. Du 06 novembre au 15 mars, tous les jours de 8h à 17h30. 8h30 le samedi et 09h00 le dimanche
Métro : Raspail lignes 4 et 6 / Gaîté ligne 13




Caroline Hauer, journaliste depuis le début des années 2000, a vécu à Londres, Berlin et Rome. De retour à Paris, son port d’attache, sa ville de prédilection, elle crée en 2011 un site culturel, prémices d’une nouvelle expérience en ligne. Cette première aventure s'achève en 2015. Elle fonde en 2016 le magazine Paris la douce, webzine dédié à la culture. Directrice de la publication, rédactrice en chef et ponctuellement photographe de la revue, elle signe des articles au sujet de l’art, du patrimoine, de la littérature, du théâtre, de la gastronomie.