Ailleurs : Musée de Valence art et archéologie, une institution culturelle au coeur de la Drôme

 

Le Musée de Valence art et archéologie, niche au coeur d'un édifice emblématique du Vieux Valence. Il se déploie au sein de l'ancien palais épiscopal, longtemps siège de l'évêché, situé en face de la cathédrale Saint-Apollinaire, bâtiment riche d'une architecture patrimoniale remarquable, tour médiévale, galerie ogivale, plafonds peints Renaissance. Ses collections réunissent plus de 20 000 oeuvres, de la préhistoire régionale à l'art contemporain, présentées au fil de deux circuits distincts : archéologie et beaux-arts.

Fermé en 2007, le Musée de Valence a fait l'objet d'une vaste campagne de transformation et de modernisation sous la houlette de l'architecte Jean-Paul Philippon. La dernière restauration du site datait de 1971. Le chantier, financé grâce au soutien de l'État, du Conseil régional de Rhône-Alpes, le Conseil général de la Drôme, entre 2009 et 2013, rénove et agrandi les volumes, modifie les infrastructures. Cette extension des espaces permet, dès lors, de renouveler fréquemment l'accrochage dans le but de valoriser les fonds, fruits d'une politique ambitieuse d'acquisitions et de restauration des oeuvres. 








Créé officiellement en 1850 à l'initiative du Conseil municipal, le Musée de Valence investit l'ancien palais épiscopal en 1911-12. L'édifice composite a subi de nombreuses modifications depuis ses prémices. Le bâtiment originel du Vème siècle, fortifié au Moyen-Âge, est profondément transformé aux XVIème et XVIIème siècles. Au XVIIème monseigneur Alexandre Milon de Mesme (1688-1771), évêque de Valence entre 1726 et 1771, en fait le siège de l'évêché. L'aménagement en hôtel particulier entre cour et jardin date de cette époque. Selon toute probabilité, l'ecclésiastique supervise la construction de l'orangerie et la création d'un jardin à la française. Nationalisé et vendu à la Révolution, le site fait l'objet de divers aménagements. Au XIXème siècle, le jardin à la française est adapté dans l'esprit du jardin anglais, plus pittoresque. Il est classé depuis 1941. 

Le Musée de Valence art et archéologie ferme en 2007 afin de subit une profonde transformation. Choisi à la suite d'un concours européen, le projet de l'architecte Jean-Paul Philippon, engagé dans la création du musée d'Orsay en 1986, la métamorphose du musée des Beaux-Arts de Quimper en 1993 et de la Piscine de Roubaix en 2001, voit grand. Le vaste chantier de restauration et de restructuration débute en 2009 pour s'achever en 2013. Durant la phase préliminaire des travaux, les chercheurs ont réalisé des fouilles archéologiques complémentaires sur le site, permettant notamment la redécouverte des vestiges de l'odéon antique de Valence. Aujourd'hui, le nouveau circuit muséal valorise les éléments patrimoniaux remarquables, odéon antique matérialisé par un marquage au sol dans l'entrée du musée, fenêtres médiévales et Renaissance, calade - rue pavée - médiévale, tour primitive du XIIème siècle et galerie à voûte d'ogives du XIVème-XVème siècle, plafonds et enduits peints du XVème siècle, vestige d'un escalier à vis du XVème siècle, citerne du XVIIème siècle.

Jean-Paul Philippon a souhaité ancrer le musée dans sa géographie, son territoire et sa nature en l'ouvrant sur le panorama unique sur la vallée du Rhône, les montagnes de l'Ardèche et du Vercors. Ainsi a été aménagé un belvédère vitré au décor de résille métallique, sur les toits de l'aile Ouest, nouvelle terrasse couverte panoramique. L'aile sud a été doté d'un un niveau supplémentaire, l'aile nord élargie et l'ancienne orangerie ouverte sur le jardin aménagée. La bibliothèque et les bureaux sont logés dans un nouvel édifice inséré entre deux anciennes ailes, dont l'architecture revendique un parti pris résolument contemporain.

Afin d'exploiter les volumes patrimoniaux et de les rendre accessibles au public, les réserves ont été externalisées libérant ainsi des espaces. Il a fallu pour cela créer d'un centre de conservation et de restauration vaste 1200m2, lequel est désormais associé à un dépôt de fouilles de l'État. De 2000m2 avant rénovation, l'institution s'étend sur 5750m2 aujourd'hui. Tout en préservant l'atmosphère intimiste du Musée de Valence, ces interventions ont rendu possible le redéploiement des collections, un fonds permanent riche de plus de vingt-mille oeuvres et artefacts variés composé de deux collections distinctes, archéologie et beaux-arts. L'espace d'exposition inédit sur deux niveaux, vaste de 400m2, complète les trente-cinq salles distribuées sur cinq niveaux. 








La muséographie suit une chronologie inversée. Le rez-de-chaussée est consacré à l'histoire du palais épiscopal et du groupe cathédrale au Moyen-Âge, la Valence antique, parcours qui se poursuit au troisième et quatrième étages avec la préhistoire sur le territoire de la Drôme. Le circuit beaux-arts s'étend du deuxième étage au rez-de-chaussée, du XVIème siècle jusqu'à l'art contemporain. Aux éléments préhistoriques, silex, céramiques, succèdent les artefacts antiques, pavements de mosaïques, sculptures civile et religieuse, autels, puis les pièces médiévales souvent issues des fouilles sur le site même de l'ancien palais.

La collection beaux-arts s'ouvre sur la fin du XVIème siècle, le maniérisme et le réalisme caravagesque, Martin Faber (1586-1648), l'école franco-flamande. Les classiques du XVIIème siècle sont représentés par des peintres tels que Pierre Patel (1605-1676), Paolo Porpora (1617-1673), Sébastien Bourdon (1616-1671), Pieter Van Mol (1599-1650)

Le fonds dédié à la peinture de paysages, son invention au XVIème siècle jusqu'aux relectures contemporaines, occupe un pan important de la monstration avec tout d'abords des artistes tels que Hyacinthe Rigaud (1659-1743), Jean-Honoré Fragonard (1732-1806), Giovanni Paolo Pannini (1691-1795). La collection Hubert Robert (1733-1808) surnommé Robert des Ruines pour ses nombreux paysages des vestiges de la Rome antique, la plus importante de l'artiste - cent-vingt peintures et sanguines - avec les collections du Louvre et du musée de l'Ermitage à Saint-Pétersbourg, a été initiée à la suite d'une donation en 1835-36. Julien-Victor Veyrenc (1756-1837), peintre et collectionneur, maire de Marsanne de 1829 à sa disparition, lègue cent-un dessins d'Hubert Robert (1733-1808) à la ville de Valence. 

Tableaux et dessins néo-classiques de Marie-Nicolas Ponce-Camus (1778-1839), Jean-Baptiste Joseph Debay (1779-1863), Alexandre-Évariste Fragonard (1780-1850), Xavier Mader (1789-1830) s'associent aux oeuvres des peintres de l'école de Barbizon (1820-1875) qui travaillent en plein air et d'après nature en forêt de Fontainebleau. L'ensemble romantique met en avant les tableaux d'Eugène Delacroix (1798-1863), Paul Huet (1803-1869), Georges Michel (1763-1843), Eugène Devéria (1805-1865), Camille Corot (1796-1875), Jean-Joseph-Xavier Bidault (1758-1846). 

La modernité s'invite avec le pan pré-impressionnistes, impressionnistes, fauve et cubiste représenté par Eugène Boudin (1824-1898), Stanislas Lépine (1835-1892), Alfred Stevens (1823-1906), Claude Monet (1840-1926), Kees van Dongen (1877-1968), André Lhote (1885-1962), Raoul Dufy (1877-1953), André Derain (1880-1954). L'ensemble contemporain, conceptuel, abstrait comportent des oeuvres signées Etienne Martin (1913-1995), Wols (1913-1951), Joan Mitchell (1925-1992), Hamish Fulton (1946-), Sophie Calle (1953-).








Le cabinet d'histoire naturelle, créé dans l'esprit des cabinets de curiosité réunit animaux naturalisés, ossements préhistoriques. Il s'agit du fonds le plus ancien du musée. Son existence est attestée dès 1805, dans les collections municipales.  

Le nom de la bibliothèque Arsène Héritier (1911-1998) rend hommage à un instituteur, passionné archéologie, chercheur bénévole, qui a mené des fouilles durant plus de quarante ans sur les sites drômois et ardéchois. Correspondant de la Direction des antiquités préhistoriques pour la Drôme de 1957 à 1991, membre de l'Académie drômoise des lettres, des sciences et des arts, président de la société des études universitaires drômoises, il est l'auteur de nombreuses études publiées dans les pages de la Revue drômoise et des Études drômoises. En 1999, ses héritiers font don à la ville de ses collections de livres ainsi que ses archives. Aujourd'hui, la bibliothèque en réseau avec la médiathèque et la documentation de l'École supérieure d'art et de design de Valence, compte 10 000 volumes art et archéologie.

Le Musée de Valence propose de nombreuses animations parmi lesquelles des ateliers pédagogiques jeune public et des visites thématiques.

Musée de Valence, art et archéologie
4 place des Ormeaux - 26000 Valence
Tél : 04 75 79 20 80
Horaires : Du mercredi au dimanche de 10h à 12h et de 14h à 18h / Juillet-août 10h à 18h - Nocturne jusqu'à 21h le 3ème jeudi de chaque mois - Fermé les jours fériés 



Caroline Hauer, journaliste depuis le début des années 2000, a vécu à Londres, Berlin et Rome. De retour à Paris, son port d’attache, sa ville de prédilection, elle crée en 2011 un site culturel, prémices d’une nouvelle expérience en ligne. Cette première aventure s'achève en 2015. Elle fonde en 2016 le magazine Paris la douce, webzine dédié à la culture. Directrice de la publication, rédactrice en chef et ponctuellement photographe de la revue, elle signe des articles au sujet de l’art, du patrimoine, de la littérature, du théâtre, de la gastronomie.