Paris : Histoire condensée du VIème arrondissement, création, urbanisation, développement au coeur de la Capitale

Angle des rues de Furstemberg et de l'Abbaye - Paris 6

Le VIème arrondissement, réputé dans le monde entier se caractérise par l'association de prestigieux quartiers résidentiels, d'axes touristiques et d'illustres institutions culturelles École des Beaux-Arts de Paris, Institut de France, théâtre de l'Odéon, théâtre du Vieux Colombier. De dimensions modestes, 215,4 hectares, ses limites ont été déterminées sous le Second Empire par loi du 16 juin 1859. Le décret de 1860 - annexion des communes limitrophes au territoire de Paris - redécoupe la ville administrative et créé vingt arrondissements. Le VIème se déploie sur quatre quartiers, Monnaie, Odéon, Notre Dame des Champs, Saint Germain des Prés. Son architecture enracinée dans l'Histoire, géographie sensible, raconte à travers les vieilles pierres des hôtels particuliers du XVIème au XVIIIème siècle, les vestiges des grandes congrégations religieuses, les joyaux préservés tels que le jardin du Luxembourg et la mémoire des hauts lieux révolutionnaires à l'instar de l'ancien couvent des Cordeliers. Coeur historique de l'arrondissement, l'abbaye de Saint Germain des Prés a légué en héritage deux grandes églises, Saint Germain des Prés et Saint Sulpice. Arrondissement littéraire, le VIème draine maisons d'éditions, imprimeurs et écrivains, de Molière, à Simone de Beauvoir, Jean-Paul Sartre ou encore Marguerite Duras, Boris Vian, Albert Camus. Les clubs de jazz des années 1940, le Tabou, le Club Saint Germain, la Cave du Vieux Colombier ont disparu mais les cafés iconiques le Flore, les Deux Magots, la Closerie des Lilas demeurent tout pétrifiés dans leurs souvenirs.


Eglise Saint Sulpice - Paris 6

Jardin du Luxembourg - Paris 6


A la fin du IVème siècle, la rive gauche de la ville devient la cible privilégiée des invasions barbares. Les Huns, les Wisigoths, les Burgondes dévastent la cité héritée des Romains qui est abandonnée au profit de la rive droite. L'abbaye Saint-Germain des Prés, fondée au VIème siècle par le roi Childebert Ier (497-558), fils de Clovis, et saint Germain (496-576), évêque de Paris, est fondée afin de conserver des reliques en provenance de Saragosse, un fragment de la vraie Croix, la tunique de saint Vincent. L'église basilique consacrée en 558 à Sainte Croix et Saint Vincent de Saragonne devient nécropole royale, bientôt supplantée par la basilique de Saint Denis.

En 754, l'église est dédiée à Saint Germain à l'occasion du transfert de la dépouille de l'ancien évêque de Paris dans le choeur. Le monastère se développe progressivement autour de la basilique. La congrégation exploite un vaste domaine qui s'étend alors de l'actuelle rue Saint Jacques jusqu'au Champ de Mars. A partir de 845, les Normands mènent des raids dévastateurs. La basilique est pillée à plusieurs reprises. Lors de l'attaque viking de novembre 885 et du siège entrepris, l'évêque Gozlin (834-886) s'illustre à la tête de la défense de la cité mais ne parvient pas à sauver l'église qui est incendiée.

A la fin du Xème siècle, Robert II le Pieux (972-1031) et l'abbé Morard (980-1014) relèvent l'ancienne basilique ruinée et redonnent vie à la communauté monastique. Les religieux adoptent alors la règle de saint Benoît, diffusée en France à cette époque par l'Ordre de Cluny. Les vastes bâtiments conventuels, édifiés au milieu des champs, seront achevés au cours du XIIIème siècle. Fief planté de vignes, le Clos de Laas ou « clos de Lias », propriété de l'abbaye de Saint Germain des Prés, attise les convoitises dès le XIIème siècle. En 1179, le domaine s'étend de l'actuelle rue de la Huchette au collège Mazarin en passant par la rue Saint-André-des-Arts, de la rue des Petits Augustins, à la limite du Pré aux Clercs, et de la tour de Nesle à l'abbaye Saint-Germain des Prés jusque vers la rue Hautefeuille. 

La paroisse Saint Sulpice voit le jour dans l'extension du domaine de l'abbaye de Saint Germain des Prés. Vers 1180, sur l'emplacement occupé par l'oratoire Saint Jean Baptiste cité dans les archives dès 807, est construite l'église Saint Sulpice, dédié à saint Sulpice le Pieux, archevêque de Bourges. 



Jardin du Musée Delacroix - Paris 6

Bar du Marché - Paris 6


Les nouvelles fortifications défensives amorcées rive droite dès 1190 s'étendent rive gauche, à l'occasion d'un chantier entrepris à partir de 1200 jusqu'en 1215. L'enceinte Philippe Auguste comporte à l'origine cinq portes, bientôt huit portes. Elle scinde les paroisses de Saint Germain et de Saint Sulpice et repousse hors des frontières de la ville une grande partie de leurs domaines. Cette situation engendre très tôt des difficultés entre les abbés de Saint-Germain et l'évêque de Paris qui revendique les terrains intra-muros de l'abbaye. Au milieu du XIIIème, le couvent des Cordeliers est créé grâce au soutien du roi Saint Louis (1214-1270). Au pieds des remparts, rue de la Harpe, actuelle rue de l'École de Médecine, les bâtiments conventuels s'adjoignent une grande chapelle et l'église de Saint Côme Saint Damien à l'angle de notre rue Racine et du boulevard Saint Michel. Dans le voisinage, les collèges se multiplient, sujets de rivalité entre l'abbaye et l'Université de Paris. Le chanoine Raoul d'Harcourt fonde en 1280 le collège d'Harcourt, rue de la Harpe, dont le bâtiment s'adosse au rempart défensif. Il deviendra notre actuel lycée Saint Louis, dont l'entrée se trouve boulevard Saint Michel. 

Entre 1210 et 1212, la première église Saint André de Laas, dont le nom évolue en Saint André des Arcs et finalement Saint André des Arts, voit le jour. Au XIIIème siècle, l'actuel territoire du quartier Saint André des Arts devient le lieu de résidence privilégié des évêques et archevêques de province. La paroisse se développe au sein d'une parcelle de l'ancien Clos de Laas entre la Seine et les futures rue Mazarine, rue de l'Ancienne-Comédie, rue Danton et place Saint-Michel. L'église est placée sous le patronage de l'abbaye de Saint-Germain-des-Prés jusqu'en 1345, date à laquelle les religieux la rétrocèdent à l'Université. En 1368 l'Université déjà propriétaire du Grand Pré aux Clercs, sur l'actuelle rue de l'Université, revendique et obtient le Petit Pré aux Clercs. Reconstruite et agrandie en 1660, l'église Saint André des Art est définitivement démolie entre 1875 et 1882. 

Au XIIème et au XIIIème siècles, l'abbaye de Saint Germain des Prés accroit son pouvoir et constitue un important domaine à travers toute la France, notamment en Bretagne et Moselle. Autour de l'abbaye hors de l'enceinte défensive de Paris, la vie économique prend son essor. Le réseau des nouvelles voies commerciales s'appuie sur l'ancienne voie romaine qui passe par la porte de Buci laquelle débouche vers la rue Saint André des Arts, point de passage entre le bourg de Saint Germain et la ville de Paris. Aux abords, l'église Saint Sulpice est reconstruite du XIIème au XIVème siècle.

En 1486, Louis XI accorde aux religieux de l'abbaye Saint Germain le droit de tenir une foire franche chaque année, héritière de la foire Saint Germain mentionnée dès 1176, au carrefour des actuelles rues de Buci et de Seine, disparu au XIIIème siècle. En 1512, Guillaume Briçonnet, abbé de Saint-Germain, fait construire une première halle, bientôt doublée d'une seconde, afin d'accueillir des marchands de qualité, orfèvres, ébénistes et drapiers. La foire se tient trois à quatre semaines par an. En contrepartie d'une taxe, les forains obtiennent le droit, dès le XVIIème siècle, d'organiser des spectacles. Ces représentations remportent un tel succès, que bientôt l'activité se déplace sur les boulevards à l'année dans des lieux autonomes, ancêtres des théâtres populaires des boulevards créés au XVIIIème siècle. En 1762, un incendie détruit la majorité des deux grandes halles du XVème siècle. La reconstruction entreprise dès 1763, favorise le développement de petits pavillons isolés. En 1811, la foire rasée est remplacée par le Marché Saint Germain. 

Au cours de la seconde moitié du XVIème siècle, l'enceinte Philippe Auguste disparait tout à fait rive droite, emportée par les élargissements des fortifications successives. Rive gauche, le pouvoir royal fait le choix à partir de 1590 de creuser des fossés au-delà des faubourgs de la ville plutôt que d'étendre la muraille défensive maçonnée. Ces nouvelles frontières englobent désormais l'église de Saint Germain des Prés, abbaye intramuros. La municipalité autorise la construction des terrains situés entre les remparts et les fossés favorisant ainsi l'expansion du bourg Saint Germain des Près dès le XVIème. Au siècle suivant, les fossés sont définitivement remblayés. 

A la fin du XVIème siècle, les anciennes tuileries du Cherche Midi, situées au Sud-Ouest de notre VIème arrondissement, sont abandonnées. L'ancienne voie romaine menant de Lutèce à Vaugirard, est investie par les grandes familles avant même le développement du faubourg Saint Germain.


Eglise Saint Germain des Prés - Paris 6

Square Laurent Prache - Paris 6


En 1607, la rue Dauphine est percée dans le prolongement du Pont Neuf. De 1605 à 1615, le domaine particulier de Marguerite de Valois (1553-1615), la reine Margot, s'étend le long de la Seine sur le territoire de l'actuel VIème arrondissement. En 1613, elle offre des terrains prélevés sur son fief à la communauté des Augustins afin d'édifier un monastère. En 1619 sous la protection de la reine Anne d'Autriche, le couvent des Petits-Augustins déchaussés, puis « réformés », est fondé le long d'une rue qui prend le nom des Petits-Augustins, avant de devenir l'un des trois tronçons de la rue Bonaparte en 1852. 

Au milieu du XVIIème siècle, l'église Saint Sulpice fait l'objet d'une campagne d'agrandissement. Le chantier débute en 1645 sous la houlette de l'architecte Christophe Gamard, voyer de l'abbaye de Saint-Germain-des-Prés. Il va se poursuivre durant près de cent trente ans. En 1655, Louis Le Vau propose de nouveaux plans, en 1660 Daniel Gittard, architecte du Grand Condé s'en mêle. Pierre Gittard son fils reprend le flambeau puis en 1719, Gilles-Marie Oppenord, en 1732, Giovanni Niccolò Servandoni. Après 1765, Oudot de Maclaurin intervient puis en 1777, Jean-François Chalgrin. Le chantier ne prend fin qu'en 1870. En 1871, les obus prussiens endommagent la tour Nord.

Le couvent des Prémontrés du Saint Sacrement ou de la Croix Rouge est créé en 1662 avec le soutien de la reine Anne d'Autriche, sur les terrains des anciennes tuileries du Cherche Midi, au niveau de notre actuel carrefour de la Croix Rouge. La congrégation est chassée à la Révolution en 1790. Les biens sont nationalisés en 1792. L'église et le monastère sont rasés, ainsi que les maisons édifiées par la communauté.

A la fin du XVIIème siècle, le territoire du VIème arrondissement s'urbanise vers le Sud et le Sud Est. La reine Marie de Médicis acquiert le domaine lié à l'hôtel du duc de Piney-Luxembourg, le long du chemin vers Vaugirard. L'architecte Salomon de Brosse (1565-1626) relayé par le maître maçon Marin de la Vallée œuvrent à la création du Palais du Luxembourg, édifié de 1615 à 1651. Le vaste jardin s'étend au Sud jusqu'à l'enclos des Chartreux, établi sur le domaine par Saint Louis.

En 1672, un décret royal entérine la démolition systématique des anciens remparts qui scindaient le territoire de l'actuel VIème arrondissement en deux. Malgré la disparition des fortifications entre Saint André des Arts et Saint Germain des Prés, les deux quartiers conservent leur propre caractère. A travers le VIème arrondissement, demeurent de nombreux vestiges de la muraille. La topographie de la ville conserve les curiosités architecturales des anciens bâtiments édifiés contre le rempart disparu, Cour du Commerce-Saint-André, cour de Rohan, 11 quai de Conti, 34 rue Dauphine, passage Dauphine, 35 rue Mazarine, 13 rue de Nesle, impasse de Nevers, 27 et 29 rue Guénégaud.



Rue / Place de Furstemberg - Paris 6

Square Gabriel Pierné - Paris 6


La nouvelle ligne fortifiée détermine le développement de la ville, sur le plan architectural et économique. Le lotissement du territoire du VIème arrondissement s'étend jusqu'au niveau de notre actuel boulevard Raspail. L'urbanisation progresse aux abords de la rue de Sèvre. Le Petit Pré aux Clercs loti au cours du XVIIème se couvre d'immeubles de rapport.

Encouragée par la couronne, les communautés religieuses s'installent le long du "chemin herbu" future Notre Dame des Champs. La communauté des Carmes déchaussés, les Carmélites du faubourg Saint-Germain, s'établit de 1688 à 1792 rue de Grenelle, à proximité de l'abbaye de Panthemont et du couvent de Bellechasse. A la Révolution, les bâtiments conventuels transformés deviennent la caserne de Grenelle avant d'être rasés en 1828 lors du lotissement du quartier.

Au début du XVIIIème siècle, sur le plan Turgot, au-delà de la rue de Vaugirard s'étend encore la campagne. A la frontière du vieux village de Saint Germain se développe dès 1750 un faubourg investi par les grandes familles de l'aristocratie qui font construire villégiatures, et folies agrémentées de jardins. Le phénomène accentue la poussée d'urbanisation vers l'Est. A la veille de la Révolution, le territoire de l'arrondissement actuel est quasiment entièrement construit hormis le sud-ouest où perdurent les champs des congrégations et les jardins des hôtels particuliers.

L'actuel carrefour de l'Odéon, très dense, se manifeste comme foyer d'insurrection, épicentre des idées révolutionnaires. Clubs révolutionnaires, cabinets de lecture et cafés très prisés attirent des figures politiques. Parmi celles-ci un certain nombre réside même dans le quartier, notamment Danton. Le Club des Cordeliers où interviennent Camille Desmoulins, Jean-Paul Marat, occupe l'ancien couvent sur l'actuelle rue de l'École de Médecine. Le Café Procope se trouve à côté rue des Fossés Saint Germain, actuelle rue de l'Ancienne-Comédie. 
 
En 1792, la nationalisation des biens du clergé modifie profondément le tissu urbain. Monastères rasés, terrains lotis, bâtisseurs et spéculateurs se lancent dans de grandes opérations immobilières. Le phénomène n'est pas nouveau. Dès la moitié du XVIIIème, les urbanistes parisiens nourrissent le projet de moderniser l'ancien tissu urbain de Saint-Germain-des-Prés. Ils rêvent d'aérer le secteur Buci et Saint André des Arts, d'ouvrir les étroites ruelles et raser les vieilles maisons du XVIème et XVIIème siècles.


Institut de France - Paris 6

Boissonnerie - rue de Seine - Paris 6


A partir de 1853, les grands travaux du baron Haussmann vont réaliser en partie ces fantasmes de modernité. Le boulevard Saint Michel percé dès 1855 à l'Est scinde le Quartier Latin en deux. Le boulevard Saint Germain est tracé d'Est en Ouest, la rue de Rennes du Sud au Nord. Ces nouvelles voies marquent la séparation physique entre les quartiers Odéon et Saint André des Arts. Le plus important chantier reste à venir. La percée au travers du coeur du VIème arrondissement entre la rue Hautefeuille, le carrefour de Saint Germain des Prés et celui de l'Odéon, modifie la géographique de l'arrondissement désormais constitué. Le préfet de la Seine trace des voies dont les dimensions facilitent l'intervention des forces de l'ordre et rend impossible de dresser des barricades.

Il faut plus de trente ans pour achever le boulevard Saint Germain entre le pont Sully Morland à l'Est et le Palais Bourbon à l'Ouest. La création de cette large avenue métamorphose le quartier, tout en préservant certaines curiosités, telles que la cour de Rohan. Les rues qui disparaissent infléchissent le tracé de la voie, pas aussi rectiligne que prévu. Du carrefour de l'Odéon au carrefour Mabillon, le boulevard Saint Germain englobe l'ancienne rue des Boucheries, appellation qui renvoie à la présence de la corporation des bouchers de Saint Germain, installée dès le Moyen-Âge au-delà des remparts. Le premier tronçon du boulevard Saint Germain, entre Sully Morland et le boulevard Saint Michel, est achevé en 1865. Le percement de la deuxième portion, qui traverse le VIIème arrondissement, entre le pont de la Concorde et la rue de Bellechasse débute en 1866. En 1878, le boulevard se prolonge jusqu'au carrefour Saint Germain des Prés. 

Le chantier de la rue de Rennes, du Sud vers le Nord, débute en 1866 et s'achève en 1878. La voie débute à Montparnasse pour rejoindre le carrefour de Saint Germain des Prés. Le projet initial prévoyait un prolongement de la rue de Reine jusqu'à la Seine à travers l'ancien tissu urbain sur le tracé approximatif de la rue Bonaparte. Les propriétaires menacés d'expulsion, mobilisés pour la préservation de leurs biens, font suspendre le chantier. La rue de Rennes de ce fait ne débute qu'au numéro 44. 

Le boulevard Raspail, du boulevard Saint Germain à la place Denfert-Rochereau est tracé en plusieurs tronçons successifs. Tout d'abord entre les boulevards du Montparnasse et Saint-Jacques de 1760 à 1767. La portion entre le boulevard Edgar-Quinet et le boulevard Saint-Jacques et la place Denfert-Rochereau est englobée par le Mur des Fermiers Généraux en 1784. Le chantier du boulevard Raspail se poursuit de 1860 à 1906 entraînant la disparition de nombreux hôtels particuliers, d'anciennes congrégations religieuses, l'hospice des Petits-Ménages, situé à l'angle de la rue de Sèvres et de la rue de la Chaise, le couvent des Prémontrés, rue de Sèvres, le couvent des Sœurs de Saint-Thomas de Villeneuve, rue de Sèvres.

Arrondissement des grandes maisons d’édition, le VIème arrondissement voit s'établir, François Didot (1730-1804), le premier imprimeur éditeur moderne au XVIIIème siècle. Par la suite toutes les grandes maisons installent leur siège social dans le quartier, Gallimard, Grasset, les éditions de Minuit etc. La légende de Saint Germain des Prés, rendez-vous des intellectuels, se construit autour des écrivains que leur voisinage draine. Dans les années 1920, la Lost Generation, se réunit autour de la librairie Shakespeare and Company originelle, ouverte au 12 rue de l'Odéon par Sylvia Beach. Ezra Pound, Ernest Hemingway, Francis Scott Fitzgerald y croisent John Steinbeck, John Dos Passos, Henry Miller, James Joyce ou encore le Paris littéraire de Jean-Paul Sartre et Simone de Beauvoir, les cafés, le Flore, les Deux Magots, la Closerie des Lilas, la brasserie Lipp. 

Dans les années 1940, Miles Davis, Art Blakey, Thelonious Monk, John Coltrane, Sidney Bechet, se produisent dans les clubs de jazz du quartier, le Tabou, la Cave Saint Germain. Écrivains, journalistes, intellectuels, acteurs et chanteurs fréquent le Bar vert, Raymond Queneau, Roger Vailland, Antonin Artaud, Maurice Merleau-Ponty, parfois Jean-Paul Sartre. Les nuits déraisonnables du Tabou rue Dauphine sont animées par Boris Vian, Juliette Gréco. Marguerite Duras habite rue Saint Benoît. De Delacroix au XIXème siècle, dont l’atelier est devenu musée rue de Furstemberg, à Balthus qui résida, au XXème siècle, cour de Rohan, les peintres apprécient les espaces singuliers du quartier.




Caroline Hauer, journaliste depuis le début des années 2000, a vécu à Londres, Berlin et Rome. De retour à Paris, son port d’attache, sa ville de prédilection, elle crée en 2011 un site culturel, prémices d’une nouvelle expérience en ligne. Cette première aventure s'achève en 2015. Elle fonde en 2016 le magazine Paris la douce, webzine dédié à la culture. Directrice de la publication, rédactrice en chef et ponctuellement photographe de la revue, elle signe des articles au sujet de l’art, du patrimoine, de la littérature, du théâtre, de la gastronomie.