Nos Adresses : Didon, pépite ensoleillée au coeur de Saint-Germain-des-Prés, bistronomie métissée et saveurs méditerranéennes - Paris 6



Adresse intimiste aux accents ensoleillés, Didon dispense les plaisirs d’une bistronomie méditerranéenne, cuisine expressive, métissée. Le nom de l’établissement rend hommage à la reine mythologique, fondatrice de Carthage. Imaginée par le duo d’entrepreneurs restaurateurs Imad et Carole Kanaan, créateurs des heureux Hébé et Ya Bayté, cette table joueuse, inspirée, décline une cuisine du Sud relevée par le raffinement des accents libanais, la vivacité des embardées italiennes, les épices du Moyen-Orient. Les nourritures affables s’y prêtent volontiers à des rituels conviviaux entre assiettes individuelles et compositions à partager. La cuisson au charbon de bois marque l’identité de la maison. La caresse de la flamme apporte un fumet unique, une tendreté particulière aux viandes, des nuances séduisantes aux légumes. La carte travaillée en binôme a été conçue par le chef consultant Michel Portos doublement étoilé, au Saint-James à Bordeaux Bouliac, cuisinier de l’année Gault&Millau en 2012. Le chef Erik Marchesan, ancien du Four Season Milan, du Four Season Paris, du Brach et du Sinner l’exécute avec panache apportant densité et amplitude à des plats bien tournés. Bons produits, maîtrise de la cuisson, précision des assaisonnements, la cuisine volubile y déploie une belle humeur sans esbroufe, quiétude avisée aux évidences heureuses. La fusion s’autorise des incursions réussies dans le classique, les envolées culinaires dans le badinage déluré. L’accueil délicieux, service complice à l’écoute - merci à l’adorable Eden qui s’est occupée de nous - confère à l’expérience une qualité rare à Paris. Coup de cœur de la rédaction !









Ouvert fin 2021, le succès de Didon ne se dément plus depuis. Aux fourneaux comme en salle, les conversations enjouées diffusent un sentiment, qui se propage, se partage. Il suffit de tendre l’oreille à cette petite musique, harmonie chorale pour se laisser gagner par les lieux, l’enthousiasme contagieux, la bonté même. Etablissement de poche savamment agencé, le restaurant se déploie sur deux étages. 

L’architecte Jose Pascal signe un décor épuré, cadre raffiné à la sobriété minérale, carrelage en pierre, plateaux en marbre, murs sablés. Le mobilier élégant, chaises tapissées, luminaires en laiton, tables aux plateaux de pierre, traduit une vision discrète et imparable du chic ultime. La cuisine s’ouvre en verrière sur un rez-de-chaussée animé. L’étage plus intime, feutré, est idéal pour les festivités entre amis.

Le chef Erik Marchesan arpente les rives de la Méditerranée au gré d’assiettes sereines, vaillantes, pimpantes. Bistronomie déliée, allègre, la carte de Didon assume une générosité solaire à la faconde appuyée. La vivacité précise des ponctuations enlève les compositions maternantes vers des sommets gourmets. 









Stéphane Derenoncourt, consultant avisé, a pensé une carte des vins à explorer en intégralité car les belles références sont toutes disponibles au verre grâce au magique Coravin qu’on ne présente plus. Les bons conseils sont les bienvenus dans cette avalanche de jolis flacons. Vin blanc du Mâconnais, Le Clos des Rocs Mâcon-Loché « Charpaux », 2021, élevé par le vigneron Olivier Groux, se révèle complexe et équilibré, notes acidulées de pomme, d’agrumes, notes boisées, accents beurrés et une salinité intéressante qui renforce sa belle longueur.

L’amuse-bouche, houmous frais, au zaatar, vinaigre balsamique au sésame à déguster sur du pain au levain de la maison Poujauran annonce la coloration méridionale. En entrée, le Maquereau à la flamme, ratatouille et caviar fumée d’aubergine, bouillon dashi, franchise réjouissante, donne la note pour une fusion hautement spirituelle. Le feu de la cuisson au charbon de bois souligne les parfums de Méditerranée. La Carotte en déclinaisons, gingembre, moutarde, cacahuète, tout en célérité, en textures contrastées, tape fort et propose des variations sur un même thème carotte rôtie, en pickles, en purée, accentuée par la puissance d’une moutarde gentiment piquante.









Bordeaux des Côtes de Castillon, le Château La Croix Lartigue 2011, fruit du travail des vignerons Blanchard, Derenoncourt et Lavenu, déploie une complexité aromatique marquée par un fruité expressif, de belles notes truffées, de sous-bois et une élégante finale calcaire. 

Le Cabillaud en pavé grillé, ratatouille à la provençale, émulsion marinière - sauce au beurre montée avec tomate et piquillos - , chips, chant a capella enjoué, donne le sourire par sa bonne humeur. Le Porc, poitrine confite et grillée, sauce shiso et basilic thaï, parfait ses frasques gourmandes inattendues entre Extrême-Orient et Occident, fumet de braise inégalable. En accompagnement, l’Aubergine grillée, yuzu, mesclun, plantureuse sincérité, scande les plats avec esprit. La sucrine à la braise, fromage blanc, sumac, précise une douceur, un entrain souriant. Le Poulpe, fenouil, câpres, anchois, citron confit, salicorne, bouillon, déploie les sortilèges d’irrésistibles incantations gourmandes.







La rondeur des desserts complète le sentiment d’exquise langueur. La Prune grillée, amandes caramélisées, sorbet pêche de vigne, lait d’amande, annonce le réconfort des dernières saveurs d’été. Le Chocolat blanc en mousse, cannolo, farandole de fruits rouges, sorbet fraise menthe et purée de mûres, contrebalance ses opulences par les notes pointues, les acides de la framboise, la fraîcheur de la menthe.

Didon, une belle cuisine sans complexe, des produits bruts travaillés maison, une franchise joyeuse pour un éveil des papilles et de grands moments de convivialité. Une adresse incontournable à Saint-Germain-des-Prés !

Didon
8 rue du Dragon - Paris 6
Tél : 01 81 69 63 72
Horaires : Du Lundi au Jeudi : dîner de 19h à 22h30 / Vendredi : déjeuner de midi à 14h et dîner de 19h à 23h / Samedi : déjeuner midi à 14h30 et dîner de 19h à 23h / Dimanche : déjeuner de midi à 14h30 et dîner 19h à 22h30



Caroline Hauer, journaliste depuis le début des années 2000, a vécu à Londres, Berlin et Rome. De retour à Paris, son port d’attache, sa ville de prédilection, elle crée en 2011 un site culturel, prémices d’une nouvelle expérience en ligne. Cette première aventure s'achève en 2015. Elle fonde en 2016 le magazine Paris la douce, webzine dédié à la culture. Directrice de la publication, rédactrice en chef et ponctuellement photographe de la revue, elle signe des articles au sujet de l’art, du patrimoine, de la littérature, du théâtre, de la gastronomie.