Ailleurs : Basilique Saint Denys d'Argenteuil, lieu de conservation de la Sainte Tunique, relique de la Passion

 


La Basilique Saint-Denys d’Argenteuil est dédiée au premier évêque de Paris, saint et martyr du IIIème siècle. Edifiée entre 1862 et 1865 sur les plans de l’architecte Théodore Ballu (1817-1885), nommé architecte en chef des travaux de la ville de Paris pour les édifices consacrés au culte en 1860, elle remplace alors une église paroissiale vétuste, Notre-Dame de l’Humilité, datant de 1449. Le sanctuaire consacré le 22 avril 1866, est érigé en basilique en 1898 par le pape Léon XIII. Le monument porte au fronton la devise républicaine, "Liberté, égalité, fraternité" car il a été en partie édifié grâce à un financement public, avant la loi de séparation de l’Eglise et de l’Etat datant de 1902. La Basilique Saint-Denys d’Argenteuil abrite la Sainte Tunique, une relique objet de pèlerinage depuis le Moyen-Âge. La Basilique Saint-Denys d’Argenteuil a inspiré les peintres Alfred Sisley et Claude Monet qui l’ont représentée à plusieurs reprises. Elle se trouve à proximité des vestiges de l’abbaye Notre Dame d’Argenteuil, propriété de l’abbaye de Saint Denis et prieuré d'hommes à partir de 1129 jusqu’à sa confiscation et sa vente comme bien national à la Révolution et de la chapelle Saint Jean.







Sous le Second Empire, la Basilique Saint-Denys est établie sur une parcelle d’un ancien cimetière paroissiale. La nature du terrain ne permet pas d’opter pour l’orientation classique est-ouest. Elle est construite sur un axe nord-sud selon un plan en croix latine. Le clocher s’élève à cinquante-sept mètres de haut. Les contreforts, les arcs-boutants ainsi que les baies géminées marquent l’allure extérieure. De style néo-roman, longue de soixante-seize mètres, un triple porche monumental la précède. Adossée au chevet, se trouve la pierre tombale de la famille Mirabeau. 

La grande nef centrale composée de six travées d’ogives s’ouvre sur deux bas-côtés ornés de vitraux. Autour du chœur un déambulatoire débouche sur trois chapelles rayonnantes. Deux grandes rosaces éclairent le transept. Les vitraux originaux détruits lors des bombardements de la Seconde Guerre Mondiale ont été remplacés par des créations postérieures à 1950, œuvres des maîtres-verriers Max Ingrand (1908-1969) et Jean Barillet (1912-19897) fils aîné et héritier de Louis Barillet (1880-1948).







L’édifice se déploie sur une triple élévation, grandes arcades, triforium à mi-hauteur et partie supérieure scandée par des fenêtres hautes, vitrées de grisailles. Deux chapelles monumentales à chevet plat occupent les ailes du transept. L’aile gauche accueille une chapelle dédiée à saint Joseph. L’aile droite, la chapelle de la Sainte Tunique où est conservée la relique, considérée par les fidèles comme le vêtement porté par le Christ lors de la Passion.

La Sainte Tunique offerte par Irène l’Athénienne, impératrice de Byzance (vers 752-803) à Charlemagne (742-814) a été déposée à l’abbaye Sainte Marie d’Argenteuil, vers 803/804, monastère féminin dont Théodrade, fille du roi des Francs était la prieure. L’authenticité de cette relique est remise en question par la datation au Carbone 14 qui indiquerait qu’elle aurait été tissée entre 530 et 630 après JC. La châsse néo-gothique dorée et émaillée a été réalisée en 1827 par l’orfèvre Placide Poussielgue-Rusand.







Le Maître autel en cuivre doré repoussé est décoré de pierres fines. L’orfèvre bronzier Louis Bachelet, actif entre 1851 et 1867 à Paris, a réalisé cette pièce en 1866. Spécialiste des objets à l'usage du culte, il collabore avec Viollet-le-Duc et Ruprich-Robert. De part et d’autre, le tintinnabule et l’ombrellino à moitié ouvert, distinguent la basilique mineure.

L’orgue remarquable l’un des deux plus grands instruments conçus facteur francilien Louis Suret (1807-1876), a été restauré en 2008/09. Il comporte trois claviers, cinquante-six notes, un pédalier de trente-deux notes avec quarante-trois jeux. La Basilique Saint-Denys d’Argenteuil comporte une importante collections d’artefact religieux protégés au titre des Monuments historiques. 







Parmi ces objets classés, il y a la tunique d'Argenteuil, sa châsse néo-gothique de Placide Poussielgue-Rusand et le petit reliquaire néo-roman de 1807. Dans cette même chapelle, un tableau de Friedrich Bouterwek, représente l’arrivée de la Sainte Tunique à l’abbaye Notre-Dame. Le grand reliquaire d'ostension réalisé en 1897 pour présenter au public la sainte tunique en pied, est exposé à l'entrée de la Basilique. 

Un tableau du XVIIIème siècle attribué à Nicolas Guy Brenet, représente le martyre de saint Denis. Une sculpture en bois de la Vierge à l'Enfant du XVIIème siècle provient de l'ancienne église dite Notre-Dame-d'Humilité. La cloche date du XVIIème siècle. Un bâton de procession de la confrérie Notre-Dame-de-Liesse du XVIIIème est actuellement déposé dans les fonds du musée d'Argenteuil.







D'autres artefacts remarquables attirent l'attention. Dans la chapelle ouest du chevet se trouvent le retable et l'autel du XVIIème siècle de la chapelle provenant de l'église de l'ancien hospice d'Argenteuil tenu par la Confrérie de la Charité fondée à Argenteuil dès 1634 par saint Vincent de Paul. Un tableau hérité de l'ancienne église représente la Sainte Famille de l'école italienne du XVIIème siècle. A l'entrée, se trouvent trois reliquaires du XVIIIème siècle contenant des reliques de saint Denys, de saint Boniface et de Marie-Madeleine. Dans la chapelle d’hiver, une fresque récente a été peinte en 2019 par l'italien Paolo Orlando représentant la Crucifixion. 

Basilique Saint Denys d’Argenteuil
17 Rue des Ouches - 95100 Argenteuil



Caroline Hauer, journaliste depuis le début des années 2000, a vécu à Londres, Berlin et Rome. De retour à Paris, son port d’attache, sa ville de prédilection, elle crée en 2011 un site culturel, prémices d’une nouvelle expérience en ligne. Cette première aventure s'achève en 2015. Elle fonde en 2016 le magazine Paris la douce, webzine dédié à la culture. Directrice de la publication, rédactrice en chef et ponctuellement photographe de la revue, elle signe des articles au sujet de l’art, du patrimoine, de la littérature, du théâtre, de la gastronomie.