Vêtement tissé par la Vierge pour son Fils, habit de la Passion selon la tradition, la Sainte Tunique, est offerte par Irène impératrice de Byzance (752-803) à Charlemagne (741-814) roi des Francs et empereur d’Occident. La relique rejoint, vers 803/804, les trésors du monastère d’Argenteuil, dont Théodrade, sa fille, est l’abbesse. Entre 845 et 862, les raids normands sur la ville depuis le fleuve se multiplient. Les religieuses emmurent la tunique afin de la préserver. En 846, un assaut contre Houilles dévaste la ville. Les lieux de culte sont incendiés. Le monastère sombre dans l’abandon.
La reconstruction de l’abbaye Notre-Dame d’Argenteuil attend la fin du Xème siècle à l’initiative d’Adélaïde d’Aquitaine (952-1004), reine des Francs, épouse d’Hugues Capet. La coutume de l’ostension, génératrice de revenus, reprend à partir de 1156, alors que le monastère est devenu un prieuré d’hommes dépendant de l’abbaye de Saint Denis et du puissant abbé Suger.
A la Révolution, les biens du clergé sont confisqués. L’abbaye d’Argenteuil sur le déclin depuis la fin du XVIIème siècle, est vendue comme bien national. Les bâtiments démantelés servent de carrière de pierre. L’un des derniers moines de la congrégation tente de sauver la Sainte Tunique. Il la découpe et l’enterre causant des dégâts importants. Remise à jour, la relique est déposée dans la nouvelle église élevée basilique durant la deuxième moitié du XIXème siècle. Volée puis, la Tunique est restituée dans les années 1980. Depuis, restaurée, elle ne quitte plus la chapelle qui lui est dédiée à la basilique Saint Denys.
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