Les immeubles du 19 et 21 correspondent au 20 rue Poulletier. Ces maisons et hôtels ont été construits par Louis Le Vau père et fils entre 1637 et 1639 pour Melchior Gillier de Lagny maître d’hôtel du Roi. Le 19 quai d’Anjou s’élève entre 1635 et 1642 pour Jean de La Grange conseiller du roi. Devenu Hôtel Méliand, il porte le nom de Blaise Méliand, procureur général qui s’en porte acquéreur en 1644. Racheté par la Ville de Paris en 1894, il accueille désormais des écoles maternelle et élémentaire. L’édifice inscrit au titre des Monuments historiques depuis le 4 juillet 1988 possède un intéressant escalier de pierre à balustres, à clefs pendantes et masques. La façade du numéro au 21 est marquée par un joli balcon. Les numéros 23 et 25, formaient quatre hôtels particuliers bâtis sur pilotis, conçus dès 1658 pour la famille de Gayardon de Levignen. Réunis en deux entités, les hôtels sont vendus à la Révolution. Au XXème siècle, le peintre Paul de Lapparent habite au numéro 25.
Les numéros 27, 29 et 31, hôtel du XVIIème siècle, constitue à l’origine une grande propriété appartenant à la famille Lelong du Dreneuc puis Gayardon de Levignen. A noter, les portes, le balcon, les ferronneries, les mansardes et le puits bouché au numéro 27. L’écrivain Charles-Louis Philippe, l’un des fondateurs de la NRF et auteur de « Bubu de Montparnasse », s’installe au 29 en juin 1889. Durant l’Entre-deux-guerres, l’immeuble est le siège des éditions Contact fondées par l’écrivain américain Robert McAlmon.
Au numéro 33, se situe de 1904 à 1953 restaurant Au Marinier, repaire d’artistes et d’écrivains fréquenté par Pablo Picasso, John Dos Passos, Pierre Drieu La Rochelle, Ernest Hemingway, Aragon, Georges Simenon, Blaise Cendrars. Frédéric Vitroux résident du quai d’Anjou consacre un livre à l’histoire de cet établissement.
Aux numéros 35 / 37 / 39, la maison construite pour le carrossier de Louis XIV en a été divisée en trois entités qui possèdent chacune leur porte cochère. Le numéro 35 se distingue par cette porte cochère ouvragée, une voûte d’entrée à solives et dans la cour une mansarde à poulie. Au 37, se trouve également une belle porte. Au numéro 39, le théâtre de l’Ile Saint Louis Paul Rey et sa salle à l’italienne conservent le souvenir d’une ancienne école de jeunes filles. La voûte de l’escalier est intéressante.
Quai d’Anjou – Ile Saint Louis - Paris 4Bibliographie
Connaissance du vieux Paris – Jacques Hillairet – Editions Rivages
Le guide du patrimoine Paris – sous la direction de Jean-Marie Pérouse de Montclos – Editions Hachette
Atlas de Paris _ Evolution d’un paysage urbain – Danielle Chadych et Dominique Leborgne – Editions Parigramme
Le guide du promeneur 4è arrondissement – Isabelle Brassart et Yvonne Cuvillier – Editions Parigramme
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