Le MIAM, musée international des arts modestes, célèbre ses vingt ans par au fil de deux expositions événements "Psychédélices" et "Forever MIAM". L’institution culturelle anticonformiste, fondée en 2000 par Hervé Di Rosa et Bernard Belluc, collectionneurs compulsifs, est née d’une passion commune pour l’accumulation. Dans l’ancien chai sétois réhabilité sous la houlette de l’architecte Patrick Bouchain, le MIAM illustre leur goût pour la transversalité, leur désir de dépasser la notion étroite d’art officiel pour mieux explorer les territoires de l’imaginaire. Cette ode à la fantaisie efface la frontière entre les différentes formes d’expression créatrices pour ne retenir qu’un point commun : la main de l’homme, celle de l’ouvrier, de l’artisan, de l’artiste. "Forever Miam" retrace deux décennies au service des arts modestes, une aventure exceptionnelle, dont la programmation aura suivi six-cents artistes, déployé quarante-cinq expositions et cinquante catalogues. Le parcours proposé jusqu’en janvier prochain offre une sélection pointue et ludique d’objets issus des collections du musée.
Sur le mur qui mène aux espaces d’exposition, un ensemble d’affiches des événements passés rappelle le foisonnement des propositions, mosaïque coloré : en 2001, l’exposition dédiée aux objets kitsch à la gloire d’Elvis Presley, en 2002 celle consacrée aux affiches de cinéma ghanéenne, en 2005 la mise à l’honneur des sculptures de sucre, en 2010 l’hommage à la création contemporaine caribéenne. Hervé Di Rosa a composé à l’occasion des cartes inédites des « Territoires de l’art », mappemondes des arts modestes qui convoquent les notions, Art visuel, Art de la fête, Art de la rue, Art de la table, jouent à rebaptiser les montagnes dont les sommets Carnaval, Cirque, Maison de Bernard Belluc forment autant de pics ironiques. Une vidéo réalisée par le fil d’Hervé Di Rosa, Vincent, retrace l’histoire du MIAM à travers des entretiens menés avec des artistes, tel que le réalisateur canadien Guy Maddin. Le film fait un clin d’œil émouvant à Christophe Salengro regretté président de Groland. Il est porteur d’une parole libérée autour des collections, qu’extraits de concerts, images de fêtes et réflexions inspirées sur la place de l’art viennent compléter.
Au deuxième étage du musée, les collections conjointes de Bernard Belluc et Hervé Di Rosa, mises en scène dans des vitrines forment le cœur battant du MIAM. Cet inventaire cocasse autant qu’hétéroclite a été réagencé à l’occasion de l’anniversaire. Mémoire du quotidien, nostalgie, l’accumulation vertigineuse des objets souligne une attention portée aux détails, aux formes, aux couleurs.
Afin de fêter les vingt ans du musée en musique, art inscrit dans son ADN, L’Hymne du MIAM a été réédité sur vinyle 45T, réalisé par Patrick Chenière alias Général Alcazar et Pascal Comelade, pochette dessinée par Hervé Di Rosa. Un livre, bible des arts modestes, épais volume compilant des textes de Pierre-Jean Galdin, Michel Gauthier ou encore Catherine Millet, a également été publié. Le MIAM fait l’objet d’un projet d’agrandissement. Son déménagement serait prévu en 2026.
Forever MIAMJusqu’au 9 janvier 2022
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