Critique et journaliste gastronomique pour les plus grands titres de la presse écrite, Le Monde, Le Figaro, créateur du Figaroscope, auteur de nombreux ouvrages hédonistes, de deux romans, François Simon manie la plume avec style et revendique son indépendance comme posture littéraire. Il n’a pas pour autant renoncer aux médias grand public. Incognito à la télévision sur Paris Première, Direct 8, Arte, il préserve sa liberté de ton, un anonymat proche de la double-vie des super-héros. Sans jamais dévoiler son visage, il a été flâneur noctambule pour Paris Dernière à la suite de Philippe Besson. François Simon ose. Il tente, il expérimente et joue avec les nouvelles plateformes. Il cultive la mise en perspective. Des podcasts, un blog, une galerie Instagram, il se renouvelle sans cesse pour pallier à la triste obsolescence de la longue critique, cet art perdu, dépassé par les formules lapidaires de TripAdvisor. Aux « likes » de la modernité pressée, il oppose son sens de la transgression, ses opinions toutes personnelles, une petite musique unique et une certaine volupté de la mélopée.
Esprit libertaire, son insolence qui tourne parfois à la causticité dans la presse embrasse ici grâce et malice pour mieux explorer petits plaisirs et grandes extases. Il décrypte les saveurs de qui le rend heureux, plume exquise, verbe élégant. Ce styliste, spirituel en diable, maîtrise l’image frappante, la métaphore savoureuse et les associations heureuses. Il distille avec science humeur et humour. En creux, se dessine le portrait d’un homme, un moraliste qui cultive le doute et l’humilité sous les abords flamboyants du dandy.
Esthète du plaisir, faussement mondain, ce Des Esseintes contemporain dissimule habilement sa nature farouche et ses penchants misanthropes. Chantre d’un certain art de vivre, il porte un regard affûté sur l’existence et sur ce qui la rend intéressante, les nourritures du corps et de l’esprit, l’amour, la beauté. Sous l’influence manifeste de l’Asie, sensibilité frémissante, il épouse l’étonnement du raffinement jusqu’à sa forme ultime d’épure absolue. A rebours de la modernité ostentatoire, les stratagèmes de la plénitude zen tendent vers l’extrême simplicité. Cueillir quelques mots, prendre le temps de la légèreté, s’inspirer, jouir. Etres incarnés, nos plaisirs le sont aussi souvent. Nature humaine.
Dictionnaire de savoir (bien) vivre - Manifeste hédoniste, parfois on oublie ce qui nous rend heureux - François Simon - Editions du Chêne
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