Paris : Fontaine-sculpture de la rue Jacob, une oeuvre de Guy Lartigue - VIème


La Fontaine-sculpture de la rue Jacob, oeuvre de Guy Lartigue, se niche au cœur d’un délicieux confetti vert d’inspiration japonisante et planté de graminées. Située à l’angle des rues Jacob, de l’Echaudé et de Seine, dans le jardinet Auguste Scheurer-Kestner, ancien jardinet Jacob, cette charmante réalisation illustre une intégration heureuse de l’art contemporain dans un tissu urbain ancien, quartier tourné vers toutes les formes d’expression artistique. La sphère distribuée en lamelles de marbre se déploie en superposition de disques clairs. L’eau jaillit du sommet et ruisselle jusqu’à un bassin circulaire convexe. Guy Lartigue inscrit sa démarche dans une dynamisation de l’espace en instaurant un jeu de lignes entre l’horizontalité de la fontaine et le quadrillage du treillage en trompe-l’œil sur le mur. Cette réalisation est dédiée au fils de l’artiste comme l’atteste une plaque à moitié dissimulée par la végétation. La sobre élégance de cette sculpture-fontaine semble avoir conquis le cœur des riverains qui se sont mobilisés afin qu’elle soit récemment remise en eau.









Neveu du photographe Jacques-Henri Lartigue, Guy Lartigue nait en 1927. Formé dans les académies de Montparnasse, il fréquente les ateliers de Jean Souverbi, Emmanuel Auriscote et Ossip Zadkine. En 1960, il réalise une sculpture-fontaine, première d’une vaste série, pour la résidence du roi d’Espagne à Marseille. Dès lors, il s’absorbe dans un processus créatif qui associe le modelage de l’élément liquide et la sculpture. Il expérimente et joue sur les propriétés des matériaux, la lumière du métal poli, la réflexion de l’inox, la chaleur du cuivre, la matité de la pierre.  

Il acquiert une belle notoriété avec ses œuvres en eau. Elles trouvent une place privilégiée dans les grands ensembles architecturaux des années 1970 s’intégrant à l’architecture. Ses fontaines-sculptures ornent notamment de nombreux centres commerciaux tels que les Flanades à Sarcelles, Belle Epine dans le Val-de-Marne, Parly 2 dans les Yvelines, département où il a établi son atelier à Viroflay.







De Bordeaux à Monaco jusqu’à Paris et Sarcelles, les édiles comme les promoteurs font appel à Guy Lartigue pour agrémenter l’espace urbain. Parmi les quatre-vingt œuvres d’art public réparties dont il est l’auteur, il y a vingt-cinq sculptures monumentales classiques et près d’une soixante de sculptures-fontaines. Guy Lartigue s’attache à faire vivre ses créations au cœur du quotidien des villes, espace public accessible à tous. Il refuse que ses « oeuvres prennent la poussière dans les musées ».  Il ajoute « Je préfère qu'elles vivent sous le soleil et la pluie dans les villes et les cités, côtoyant la population au quotidien ».

Fontaine-sculpture de la rue Jacob
2 rue Jacob - Paris 6



Caroline Hauer, journaliste depuis le début des années 2000, a vécu à Londres, Berlin et Rome. De retour à Paris, son port d’attache, sa ville de prédilection, elle crée en 2011 un site culturel, prémices d’une nouvelle expérience en ligne. Cette première aventure s'achève en 2015. Elle fonde en 2016 le magazine Paris la douce, webzine dédié à la culture. Directrice de la publication, rédactrice en chef et ponctuellement photographe de la revue, elle signe des articles au sujet de l’art, du patrimoine, de la littérature, du théâtre, de la gastronomie. 


Bibliographie
Paris de fontaine en fontaine - Jacques Barozzi - Parigramme
Les fontaines de Paris : l'eau pour le plaisir - Marie-Hélène Levadé, Hughes Marcouyau - Editions Chapitre Douze
Le guide du promeneur 6è arrondissement - Bertrand Dreyfuss - Parigramme

Sites référents