Issu de la culture street art, Brusk s'est fait connaître par ses fresques monumentales sur les murs la ville. Aujourd'hui, il réinterprète en atelier son propre vocabulaire plastique. Regard critique et poésie, il déploie ses motifs fétiches sur toile dans un cadre créatif plus intimiste. Poussant la réflexion sur la place de l'homme dans son environnement, sur les dérives d'un monde malade de ses propres excès, cet artiste engagé aborde des thématiques fortes en prise avec le réel. Ecologie et actualité, réchauffement climatique, pollution des océans, cause animale, critique de la société de consommation, drame des migrants, Brusk met la puissance émotionnelle de sa création au service d'un message militant. Toiles, dessins à l'encre de Chine, sculptures installations, la galerie Laurent Strouk présente une cinquantaine d'œuvres inédites à travers une exposition intitulée In Memoriam.
Au début des années 90, Brusk le lyonnais a quinze ans quand il descend dans la rue. La ville devient son terrain de jeu. Si dans un premier temps, prendre possession de l'espace urbain est une satisfaction suffisante, très vite, le jeune homme y trouve un moyen d'expression esthétique et de revendication libre. Il prend pour pseudo Angkor puis Bizer et enfin Brusk en lien avec son style particulier.
Au cours de ses études aux Beaux-Arts de Saint-Etienne, il se construit un univers visuel au carrefour des influences et expérimente les pratiques, design graphique, light graffiti, sculpture, installation et réalisation de films en stop motion. En 2006, il rejoint le crew Da Mental Vaporz à l'invitaiton de Bom.k, Iso et Kan. Premières commandes publiques et fresques monumentales, il fait le tour du monde aux côtés de Dran, Gris1, Blo, Lek & Sowat.
Scènes urbaines, silhouettes humaines, animaux, si Brusk trouve sa pleine expressivité dans la figuration, il explore les formes de l'abstraction par le biais de techniques particulières dont le dripping style, la coulure qui est devenue sa marque de fabrique. Torsions, explosions de couleur, sens du détail, la recherche graphique fait partie intégrante de ses expérimentations. Le travail en atelier lui permet de dépasser la nature éphémère de l'art urbain.
Détournant les pratiques du street art, Brusk aborde la toile avec précision, mêlant bombe aérosol, acrylique et feutre gouaché (posca) ou encore encre de Chine. Le dessin est au coeur de sa création. Clair-obscur, effet de 3D, il joue sur la lumière, les superpositions de plans, les couches de matière qui donnent mouvement, reliefs et volumes.
Conscient du rôle politique de l'artiste, Brusk donne libre court à son goût de l'illustration, délivrant le plus simplement possible un message de sensibilisation, accessible à tous. Consacrée aux réfugiés, la série sur papier à l'encre de Chine est particulièrement forte. Figures mythologiques détournées, symboles de la société de consommation égratignés, références iconiques désarçonnées servent un propos engagé empreint d'humour, de mélancolie et de poésie.
Brusk - In Memoriam
Du 8 juin au 15 juillet 2017 - Entrée libre
Galerie Laurent Strouk
2 avenue Matignon - Paris 8
Tél : 01 40 46 89 06
Horaires : du lundi au samedi de 10h30 à 19h - fermé le dimanche
Caroline Hauer, journaliste depuis le début des années 2000, a vécu à Londres, Berlin et Rome. De retour à Paris, son port d’attache, sa ville de prédilection, elle crée en 2011 un site culturel, prémices d’une nouvelle expérience en ligne. Cette première aventure s'achève en 2015. Elle fonde en 2016 le magazine Paris la douce, webzine dédié à la culture. Directrice de la publication, rédactrice en chef et ponctuellement photographe de la revue, elle signe des articles au sujet de l’art, du patrimoine, de la littérature, du théâtre, de la gastronomie.
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