Nos Adresses : La Sourdière by Yvan, cuisine bistrotière de jour et bar-concert de nuit - Paris 1



A deux pas du Marché Saint-Honoré, dans une ruelle improbable parallèle à la rue Saint Roch, jolis immeubles ravalés de frais et petites boutiques pimpantes dont certaines devantures sont classées, rivalisent de charme. Le calme est tel que les amateurs de course à pied y font leur entraînement de fractionné en plein milieu de la chaussée. Ce jour-là, il fait 32°C à l'ombre et je m'interroge sur le niveau de masochisme du sportif parisien. Rue de la Sourdière, un mignon restaurant qui a emprunté son nom à l'adresse propose une cuisine bistrotière traditionnelle joliment troussée à prix tout doux. Produits de saison et vins de propriétés donnent tout son cachet à cette table généreuse qui sait à l'occasion se révéler canaille. La Sourdière by Yvan fait partie de ces établissements discrets dont le nom s'échange avec entrain de bouche à oreille.







Longue table d'hôte haute sur pattes, un bar éclairé de bleu, briques au mur, photos en noir et blanc, moleskine moka, aplat de gris anthracite, pan rouge et rideaux cramoisis, la décoration façon club de jazz newyorkais rend hommage à la passion musicale du patron, Yvan Dousset. 

Tous les jeudi et vendredi soirs, la brasserie de quartier se transforme en bar-concert. La programmation de ces soirées live au son du jazz, du folk, du blues ou encore de la bossa nova est à suivre sur la page Facebook de La Sourdière by Yvan. Les retransmissions d'évènements sportifs animent d'autres belles nuits.








Au service agréable, efficace et souriant, vient s'ajouter une carte variée aux accents bistrotiers plein d'allant. Les entrées traditionnelles - foie gras artisanal, soupe à l'oignon, escargots, œufs mayo (à partir de 6 euro) - couplées aux plats classiques (de 18,50 à 23 euro) - belles viandes entrecôte, pavé au poivre, T Bone de veau, confit de canard - nous rappellent les origines du bistrot parigot. 

Si le cheeseburger se fait tout simple, le hamburger La Sourdière spécial se décline façon terroir au magret de canard. Les grandes salades gourmandes (de 13,50 euro à 17,50 euro) explosent d'abondance et de couleurs. Mais la spécialité de la maison, ce sont les Omelettes à plat d'Yvan, des omelettes traitées comme des pizzas, généreusement garnie sur le dessus. Fromagère, parisienne, norvégienne (12,50 à 13,50 euro), si ce jour-là j'ai passé mon tour, la chaleur écrasante est seule à blamer. Sacrément gourmandes ces assiettes ! Le soir au bar, on craque pour les planches version cochonnailles, saumon ou fromages fermiers.











A l'heure du déjeuner, le bon plan pour les gourmands, c'est la formule express à 20 euro. Entrée du jour, un plat à choisir parmi la sélection de trois à l'ardoise et en dessert un café gourmand. Nous débutons par une salade méli mélo mesclun, tomate, mozza et poivron qui fleure bon l'été. En plat, le pavé de saumon à l'oseille et épinards se défend plutôt bien malgré un petit souci de cuisson - entâmes du pavé un chouilla trop sèches - largement compensé par la subtilité de la crème à l'oseille. L'émincé de volaille à la provençale s'épanouit dans les saveurs bien tomatées de ratatouille occitane. Généreux, savoureux, agréablement parfumé. Côté dessert, le café gourmand est une vraie réussite. Le mini financier ultra-moelleux tient tête à une divine crème brûlée, onctueuse savamment dosée en vanille. Le tour de main du fait-maison est indéniable.  

En résumé, La Sourdière by Yvan est un établissement des plus sympathiques dont l'âme musicale ne fait pas oublier l'authenticité d'une cuisine de bistrot d'une belle sincérité. A noter de toute urgence dans son carnet d'adresses !

La Sourdière by Yvan
4, rue de la Sourdière - Paris 1
Tél : 01 42 60 12 87



Caroline Hauer, journaliste depuis le début des années 2000, a vécu à Londres, Berlin et Rome. De retour à Paris, son port d’attache, sa ville de prédilection, elle crée en 2011 un site culturel, prémices d’une nouvelle expérience en ligne. Cette première aventure s'achève en 2015. Elle fonde en 2016 le magazine Paris la douce, webzine dédié à la culture. Directrice de la publication, rédactrice en chef et ponctuellement photographe de la revue, elle signe des articles au sujet de l’art, du patrimoine, de la littérature, du théâtre, de la gastronomie.