Cinéma, les sorties DVD : Je ne suis pas un salaud et Maggie a un plan - Par Didier Flori et Prune



Je ne suis pas un salaud d’Emmanuel Finkiel
Avec Nicolas Duvauchelle, Mélanie Thierry, Driss Ramdi, Nicolas Bridet
Sortie dvd le 21 septembre 2016

Invisible au milieu de la foule, Eddie (Nicolas Duvauchelle) vit à la marge d’une société qui l’ignore. Commercial sans emploi, il se plie à l’exercice humiliant des ateliers de formation. Seul son fils semble le maintenir un peu à flot, tandis que la mère de ce dernier (Mélanie Thierry) préfère éviter tout contact avec lui. Alors Eddie boit pour noyer son mal-être, jusqu’à ce qu’un soir il provoque une bande de délinquants et se fasse violemment poignarder. Cet incident va cependant être l’occasion pour lui de se redresser, quitte à incriminer l’innocent Ahmed (Driss Ramdi) qu’il reconnaît comme son agresseur.

S’inspirant de l’histoire d’un de ses amis qui s’était fait arrêter à tort suite au témoignage d’une victime d’agression, Emmanuel Finkiel adopte le point de vue de l’accusateur pour construire un drame troublant de vérité. L’antihéros de son film n’est pas qu’un simple "salaud", mais un homme tourmenté en quête de reconnaissance et de dignité à tout prix. En nous plaçant à ses côtés, le cinéaste crée une atmosphère de tension constante. L’engrenage mensonger lancé par Eddie ne peut avoir d’issue positive, et la question est de savoir quelle sera l’étendue du désastre annoncé. Face à un Nicolas Duvauchelle pareil à une bouilloire sur le point d’exploser, Mélanie Thierry est toute de douceur et de calme, une lumière apaisante mais vacillante dans un métrage qui réussit à susciter un vrai malaise.


Cinéphile averti, Didier Flori est l’auteur de l’excellent blog consacré au cinéma Caméra Critique que je ne saurais trop vous conseiller. Egalement réalisateur et scénariste, c’est avec ferveur qu’il œuvre dans le cadre de l’association Arte Diem Millenium qui soutient les projets artistiques de diverses manières, réalisation, promotion, distribution… Style ciselé, plume inspirée et regard attentif, goûts éclectiques et pointus, ses chroniques cinéma révèlent avec énergie toute la passion pour le 7ème art qui l'anime.




Maggie a un plan de Rebecca Miller
Sortie dvd le 20 septembre 2016

Maggie, new yorkaise de 30 ans, désire plus que tout être mère. N’arrivant pas à pérenniser ses histoires d’amour, elle se décide à faire appel à un donneur de sperme, Guy. Mais elle rencontre le très marié à Georgette, John, dont elle tombe amoureuse et enceinte. Quelques années plus tard, lassé de l’égoïsme de son mari, elle décide de le jeter dans les bras de son ex-femme. Le film de facture très sundancienne nous perd dès le début. La situation de départ qui va déclencher le "plan" peine à se mettre en place, c'est lent, c'est long, c’est verbeux, les personnages ne sont pas attachants, sauf celui de Guy qui, malheureusement, ne fait que passer. Ils sont égoïstes, égotiques, nombrilistes, immatures, bref, de charmantes personnes dont on se fiche si elles s’aiment pas, plus ou non. Seule Julianne Moore, impériale comme toujours, sort son épingle du jeu. Et que dire de la fin, avec ce mini twist prévisible après les vingt premières minutes de ce film, qui a tout d’un téléfilm charmant à regarder au coin du feu (en faisant un peu autre chose tant une attention particulière n’est point nécessaire) et à vite oublier.


Prune a deux passions : le monde de la beauté et le cinéma. Bon, les livres aussi. Ce qui fait donc trois. De salles obscures à Netflix, sa dose quotidienne de Septième art doit avoisiner celle d'un critique de Télérama. Cinéphile dans l'âme, elle est trop modeste pour accepter le titre d'experte que nous lui accordons tous. Belle plume énergique et gouailleuse, je rêve qu'elle reprenne le chemin de son blog La Femme Idéale n'Existe Pas parce qu'elle arrivait à me faire rire au sujet des cosmétiques. Vous pouvez la retrouver sur son fil Twitter.