Le Musée en herbe a investi un nouvel espace rue de l'Arbre-Sec, plus grand, plus adapté à ses projets. Première exposition en ce lieu, L'Art et le Chat met à l'honneur l'humour pince-sans-rire de l'insolent félidé né sous le crayon de Philippe Geluck. Revisitant une trentaine d'œuvres d'art de grands maîtres, tableaux et sculptures majeurs, symboliques et significatifs, le dessinateur belge rend hommage à la création artistique de l'Antiquité à nos jours. Véritable voyage à travers l'histoire des arts, Geluck réinterprète avec malice des toiles emblématiques dans un face-à-face entre détournements et originaux. Un jeu de miroir rendu possible grâce aux prêts de musées, galeries et collectionneurs partenaires. Vision décalée et ludique, entre réflexion sagace, second degré piquant et ironie mordante, le greffier philosophe nous donne un point de vue cocasse sur l'art, désacralisant le concept afin de le rendre accessible.
L'Art et le Chat évoque une facette récente du travail de Philippe Geluck mêlant art et humour, ce dernier jouant le rôle d'objet de médiation. Cette exposition pédagogique qui s'adresse à tout le monde de 3 à 103 ans - mieux que Tintin - permet d'initier les jeunes visiteurs à la création artistique tout en divertissant les adultes sensibles aux coups de griffes du matou matois.
Sur les pas du Chat, personnage bonhomme, l'accrochage audacieux a pour vocation d'aller à la rencontre d'un public différent tout en éveillant la curiosité grâce au rire, d'aiguiser le sens critique, de pousser la réflexion et l'analyse. Au-delà de l'émotion sensible éprouvée face à une œuvre, l'hommage irrévérencieux de Geluck aux grands maîtres, iconoclaste parfois mais toujours talentueux, propose une lecture spirituelle très personnelle des courants de l'art. Pour les enfants, jeu de piste, livret-jeu et animations guidées rendent l'expérience encore plus ludique.
Les noirs de Pierre Soulages, les drippings de Jackson Pollock, l'art brut de Jean-Michel Basquiat, l'impressionnisme de Claude Monet, les portraits sérigraphiés polychrome d'Andy Warhol, le cubisme de Picasso, ou encore l'art optique de Victor Vasarely, la lumière de Jan Vermeer, le bleu d'Yves Klein, Philippe Geluck travers l'histoire de l'art avec un sens incomparable de la sotie et de l'à-propos.
La satire est aimable, la tendresse sincère, les jeux de mots savoureux comme pour la série de sculptures rendant grâce à la Vénus de Milo qui en voit de toutes les couleurs. En matière de toiles, c'est ainsi que l'Angélus de Millet devient l'Angélus de Milou sous la mine du dessinateur.
Le Discobole de Myron, la Joconde de Léonard de Vinci sont traités avec autant d'insolence et se parent des courbes girondes du Chat. Giuseppe Arcimbolodo, Jeff Koons, Piet Mondrian, Jean-François Millet, César, Keith Haring, Eugène Boudin, la compagnie est richement inspirée mais, petite anecdote, Daniel Buren a refusé de figurer parmi ces artistes. Ultime clin d'œil à la rebuffade, Philippe Geluck a décidé d'exposer, dans les toilettes du Musée en herbe, l'échange de courrier avec l'homme aux colonnes.
L'Art et le Chat
Jusqu'au 31 août 2016 - Prolongation jusqu'au 2 janvier 2017
Jusqu'au 31 août 2016 - Prolongation jusqu'au 2 janvier 2017
Musée en Herbe
23, rue de L'Arbre-Sec - Paris 1
Tél : 01 40 67 97 66
Horaires : Du lundi au dimanche de 10h à 19h sans interruption, vacances et jours fériés Nocturne le jeudi jusque 21h
Caroline Hauer, journaliste depuis le début des années 2000, a vécu à Londres, Berlin et Rome. De retour à Paris, son port d’attache, sa ville de prédilection, elle crée en 2011 un site culturel, prémices d’une nouvelle expérience en ligne. Cette première aventure s'achève en 2015. Elle fonde en 2016 le magazine Paris la douce, webzine dédié à la culture. Directrice de la publication, rédactrice en chef et ponctuellement photographe de la revue, elle signe des articles au sujet de l’art, du patrimoine, de la littérature, du théâtre, de la gastronomie.
Enregistrer un commentaire