Spectacle : Madame Foresti, le nouveau one woman show de Florence Foresti au Zénith de Paris jusqu'au 24 janvier puis en tournée dans toute la France



Pour son retour sur scène, après les affres de la grossesse, Florence Foresti s’attaque à la crise de la quarantaine. A la fois drôle et grave, l’humoriste dresse un bilan de vie post maternité sans se départir de son mordant. "Je suis à un âge fatidique où tu arrêtes de boire, tu arrêtes de manger, tu arrêtes de vivre !" Réflexion aiguë sur ses angoisses existentielles, à travers une performance scénique très physique, un spectacle façon stand up, d’une traite sans pause même pas pour boire un verre d’eau, Florence nous amène à rire de la condition humaine tout en dénonçant au passage l’objetisation de la femme. « Dès que je m’absente 5 minutes c’est le bordel dans ce pays. Je me vois donc dans l’obligation de remonter sur scène au plus vite afin de remettre un peu d’ordre dans ce merdier. » Décapant, survolté, Madame Foresti, un one woman show en mode stand up très efficace !
 




"Je ne comprends pas pourquoi on n'a pas tous quitté le navire depuis tout ce temps. On va tous crever, ma prochaine aventure, c'est le cancer."

Bête de scène tour à tour touchante, hilarante, pimpante, Florence Foresti s’approprie le gigantesque plateau du Zénith de Paris avec une énergie communicative. La gestuelle est millimétrée, les mimiques d’une rare expressivité - merci les écrans géants, mais que cette salle est grande ! Verve trépidante, les saillies drolatiques jaillissent en rafale. La qualité du texte permet à l’humoriste d’alterner des moments burlesques et des passages très écrits dévoilant un plaisir évident du jeu malgré quelques baisses de régime minimes.





"La beauté, j’en suis revenue, il y a une date de péremption, moi, je suis longue conservation, je ne suis pas vieille, je suis vintage."

Observatrice amusée de ses contemporains, Florence Foresti, pratique l’autodérision en disséquant ses névroses. Elle se penche sur l’absurdité du quotidien et incarne avec férocité la vie de tous les jours. Le décalage des quadra qui virent vieux cons, s’embourgeoisent, ne s’adaptent plus à l’évolution de la société et ronchonnent contre les réseaux sociaux, la 3D, les téléphones multifonctions. L’horripilante mère parfaite aka la maman d’école calme - certainement une ancienne fille douée en amour - le père de famille cool à trottinette et les mères ordinaires débordées, les séductrices, les muses et les femmes normales autant de personnages que complètent une galerie d’animaux exotiques loufoques ou de grands philosophes grecs. 




"Je préférerais que ma fille voit Massacre à la tronçonneuse plutôt que les clips de Miley Cyrus." 

Florence Foresti conclut son spectacle par un intelligent, et néanmoins désopilant, plaidoyer contre l’image de la femme-objet hyper sexualisée véhiculé par la mode et la publicité ainsi que les nouvelles idoles. Avec l’élégance d’un humour caustique, dans un très bel épilogue en forme de clin d’œil à Arletty, elle milite pour un nouveau féminisme réhabilitant la féminité, la maturité. Merci, Madame !

Madame Foresti
Au Zénith de Paris jusqu'au 24 janvier 2015 
Retour à Paris du 9 au 20 juin au Palais des Sports