Nos Adresses : Le Crabe-Marteau, du crabe, des maillets et un grand bol d'air breton - Paris 17



Au Crabe-Marteau, c’est la fête des crustacés. Cet établissement original, petit frère parigot de la maison mère à Brest créée en 2004, apporte un vent iodé sur les pavés de la Capitale depuis quatre ans. La Bretagne à Paris, on la doit à Pierre Cosmao et Martine en cuisine qui ont développé le concept de restaurant axé sur les fruits de mer à déguster à la bonne franquette comme dans un petit port de pêche. Dépaysement garanti avec une décoration à l’avenant, filets de pêche, cagettes, souvenirs bretons, hommage aux grands marins du cru et la promesse de célébrer de façon ludique les produits ultra-frais de la mer d’Iroise. En direct de la rade de Brest, à la carte se trouvent de beaux poissons de ligne en fonction de la marée, pêche du jour du Finistère, lieu jaune, bar, turbot et selon la saison, les stars de la maison le tourteau de mai à novembre ou l’araignée de mer de fin décembre à avril. De fin septembre à avril, Ormeaux de Molène, Saint-Jacques de la rade de Brest, pétoncles noirs viennent agrémenter le menu et de septembre à juin, les huîtres de chez Cadoret à Riec-sur-Belon pourraient presque voler la vedette au crabe à moins que le homard bleu de Bretagne grillé ne se mêle de la partie.










Convivialité est le mot d’ordre pour ce restaurant distribué en grandes tablées ou petites tables recouvertes de la presse régionale, Ouest-France en tête, en guise de nappes. Accueil aimable et blanc sec de la maison de rigueur, le Pacherenc de Vic-bihl  servi au boulon (50 cl - 8,50 euro) viennent égayer l’ambiance façon bistrot populaire. Pour le quartier, plutôt coincé dans l’ensemble, c’est une bonne surprise. Toute l’originalité du concept tient dans la simplicité.

Les tourteaux cuits au court-bouillon sont apportés entiers ou par demis, chacun devant soi-même casser la carapace à l’aide d’un maillet en bois. On décortique la bête avec application dans un grand fracas de marteaux et puis l’on jette sans manière, au fur et à mesure, les déchets dans un seau posé à côté de la table. Ludique, bruyant, on en met partout d’où l’utilité des grands bavoirs rouges qui nous sont d’office accrochés au cou. 








Plusieurs formules pour découvrir les spécialités. Le Crabe-Marteau un tourteau entier (26 euro) le Capitaine demi-tourteau et six huîtres creuses de Carantec (28,50 euro) ou le Commandant demi-tourteau et six huîtres plates (31 euro), l’Amiral demi-tourteau et langoustines de Concarneau (35 euro) le tout servi avec des pommes terre vapeur, des petites rates bio, une mayonnaise maison nature ou aux herbes, une rouille pleine d’esprit, du beurre salé de la laiterie Le Gall chez Gilles Falch’un et du pain de campagne. Copieux. Pour le dessert, j’ai tout de même tenté le kouign amann, de chez Thierry Lucas de Douarnenez que je n’ai pas trouvé très en forme, vaguement ramollo.

Pas question de jouer les bégueules, les sucrées ou les précieuses, au Crabe-Marteau, c’est avec les doigts que l’on dîne sans hésiter à en rajouter dans le côté régressif de la chose. On vient ici pour se taper la cloche et on en ressort repu, à peine sonné par le tapage, la tête légère grâce au petit vin blanc pas piqué des hannetons.

Le Crabe-Marteau
16 rue des Acacias - Paris 17
Tél : 01 44 09 85 59  (réservation impérative)
Horaires : Ouvert du lundi midi au samedi soir de 12h à 14h30 et de 19h30 à 22h30