Expo : La FIAC s'échappe à l'air libre - Hors les Murs 2013 au Jardin des Tuileries



Loin des allées bondées du Grand Palais et des cimaises feutrées des galeries, à l’occasion de la FIAC, l’art prend place au cœur de la ville pour la huitième édition de Hors les Murs. La manifestation alternative est associée depuis 2006 au Domaine National du Louvre afin de présenter des œuvres d’art contemporain sélectionnées par les plus prestigieuses galeries dans le Jardin des Tuileries. L’occasion de découvrir sous un éclairage différent des créations monumentales en suivant un parcours d’exposition des Tuileries aux Berges de la Seine en passant par la place Vendôme et le Jardin des Plantes. Nez au vent, les parisiens découvrent en flânant installations, sculptures, performances impliquant une interaction directe avec le public. Cet événement en marge du grand raout de la FIAC est totalement libre d’accès. Je suis allée me promener dans le Jardin des Tuileries afin de découvrir la mouture 2013. Entre désir d’harmonie et volonté de visibilité, les œuvres présentées offrent un contraste saisissant avec le cadre imaginé par André Le Nôtre au XVIIème siècle. Petit tour de piste à l’ombre des arbres frappés de rousseur automnale et panorama totalement subjectif.


Jean Dupuy, Here - 2013
Jean Dupuy, Where et Here - 2013
Berger&Berger, Planetarium Sorrow - 2013
Gary Hume, Neptune - 2012

George Harold, Liver of Love - 2011 / 2013
Hector Zanora, Brasil - 2013
Hector Zanora, Brasil - 2013
Shen Yuan - Le Pont - 2004
Shen Yuan - Le Pont - 2004

En sortant du métro Tuileries, la première création que l'on croise est celle de Jean Dupuy, Where et Here - 2013. Œuvre produite avec le soutien de la Ville de Paris, elle apporte une identité plastique aux mots. Les lettres découpées au laser inscrivent leur typographie en négatif dans le paysage. J'ai beaucoup aimé le côté ludique, joyeusement régressif de Neptune - 2012 de Gary Hume. Installée au centre d’un bassin, Neptune fait partie de la série des Snowmen, une version sculpturale minimaliste et abstraite de la peinture de l’artiste. A travers ses formes rondes, cette œuvre invite le spectateur à se déplacer dans un mouvement circulaire découvrant l’environnement qui se reflète dans le poli de l’acier sous un angle totalement nouveau. 

De loin, la curieuse bicyclette Hector Zanora, Brasil - 2013, comme suspendue dans son mouvement semble prête à se renverser sous le poids des briques de terre qui la surmontent. En figeant le mouvement dans un instant d’équilibre précaire l’artiste cherche à en révéler l’essence profonde. En s'aventurant plus avant dans l'allée centrale, on découvre Le Pont - 2004 de Shen Yuan dont la silhouette gracile attire l'attention de nombreux spectateur. Cette sculpture représente un pont stylisé dont le décor de céramique s’inspire à la fois des carreaux traditionnels du monde arabe et de la porcelaine Ming. A première vue, elle évoque la circulation des idées et les échanges mais le pont infranchissable de par sa structure met en lumière la difficulté d’interaction entre les différentes cultures. 


Francisco Sobrino, Sans titre - 1963 / 1971
Ernesto Neto, A tree on the way - 2013
Ernesto Neto, A tree on the way - 2013
James Lee Byars - The Golden Sphere - 1992 / 2012
James Lee Byars - The Golden Sphere - 1992 / 2012
Didier Faustino, Memories of Tomorrow - 2012

La sculpture hybride d'Ernesto Neto, A tree on the way, entre mobilier urbain, banc public et représentation stylisée d’un arbre, cette sculpture joue sur les opposés, les ambivalences. Nature organique de la plante et symbole industriel fort du métal. Le spectateur invité à s’asseoir devient acteur de l’œuvre qui semble faire écho à son environnement arboré.

Le bassin octogonal, vers la Concorde est illuminé par une sphère dorée flottant sur l'onde. A l’origine conçue en plâtre recouvert de feuilles d’or, The Golden Sphere de James Lee Byars devait orner le Palais de Charles Quint à l’Alhambra. Elle sera finalement installée à Grenade dans le Palais de Cordoue. La simplicité formelle de cette sculpture de 3 mètres de diamètre, rééditée en bronze, prend une dimension singulière dans un environnement historique. La perfection de la sphère entre en résonance avec l’architecture classique des lieux dans lesquels elle a été exposée. 

La dernière oeuvre du parcours est une réalisation de Didier Faustino, Memories of Tomorrow - 2012. Etrange installation composée des classiques barrières Vauban utilisées pour canaliser les mouvements de foule, cette création interroge le rapport entre le corps et l’espace, repoussant l’aspect purement pratique de ce matériau très prosaïque pour lui apporter une forme d’esthétique brute.

Foire Internationale d’Art Contemporain
Hors les Murs 2013
Jardin des Tuileries 

Artistes et galeristes les représentant :

Giovanni Anselmo, Tucci Russo, Torre Pelice, Torino
Tarek Atoui, Chantal Crousel, Paris
Jean Dupuy, Loevenbruck, Paris
Berger&Berger, TORRI, Paris
Valentin Carron, Eva Presenhuber, Zürich
Koenraad Dedobbeleer, C L E A R I N G, Brooklyn, Brussels, Micheline Szwajcer, Antwerp; Mai 36, Zürich
Sam Falls, Balice Hertling, Paris, Eva Presenhuber, Zürich
Didier Faustino, Michel Rein, Paris
Georg Herold, Bärbel Grässlin, Frankfurt
Gary Hume, White Cube, London, Hong Kong, São Paulo
Alicja Kwade, Kamel Mennour, Paris
James Lee Byars, Michael Werner, New York, London
Maria Nordman, Marian Goodman, Paris
Ernesto Neto, Max Hetzler, Berlin
Francisco Sobrino, Jousse Entreprise, Paris
Shen Yuan, Kamel Mennour, Paris
Héctor Zamora, Luciana Brito, São Paulo.