La tombe de Jacques Higelin (1940-2018), division 20, allée de la Vierge, cimetière du Père Lachaise, est recouverte d'une dalle incrustée de cailloux et de coquillages dessinée par ses trois enfants, Arthur, Kên et Izïa. Artiste généreux, il se singularise par une poésie, une sensibilité au service de talents d'improvisateur et d'une rare présence sur scène. Tout au long de sa carrière musicale, auteur, compositeur, interprète, il signe une vingtaine d'album parmi lesquels "BBH 75" (1974), "Alertez les bébés" (1976), le double album "Champagne pour tout le monde..." et "... Caviar pour les autres" (1979), "Tombé du ciel" (1988), "Amor Doloroso" (2006) et un dernier opus en octobre 2016 "Higelin 75", des chansons inoubliables, "Champagne", "Pars", "Le parc Montsouris", "Tête en l'air", "Je ne peux plus dire je t'aime", "Poil dans la main", "La mort est le berceau de la vie", "Irradié".
Proche de Brigitte Fontaine et Areski Belkacem, Georges Moustaki, Léo Ferré, ses prises de position autant que des actions témoignent d'un militantisme politique et social : soutien au Parti socialiste lors des élections, engagement humanitaire auprès d'associations de soutien aux personnes défavorisées, pétitions, concerts humanitaires, anti-nucléaire, droit au logement.
Jacques Higelin nait le 18 octobre 1940 à Brou sur Chantereine, en Seine et Marne. Il entre dans le monde du spectacle comme acteur dans les années 1960. Sa rencontre avec le guitariste Henri Crolla est déterminante. Il l'initie à la guitare. De retour d'un long service militaire en Allemagne puis en Algérie, Jacques Higelin fait son retour au cinéma. Le producteur Jacques Canetti lui fait enregistrer des morceaux sur une anthologie consacrée à Boris Vian en 1964. Le théâtre continuer de jouer un rôle important dans sa vie.
Encouragé par Brigitte Fontaine et Areski Belkacem, Jacques Higelin se lance dans la musique en solo. Il enregistre ses premières chansons personnelles en 1966 dont certains textes sont signés Marc Oro alias Marc Ormor. Cette même année, Jacques Canetti ouvre son café-concert le Bilboquet, rue Saint-Benoît à Saint-Germain-des-Prés, scène sur laquelle il se produit.
Au début des années 1970, Jacques Higelin se livre à des spectacles improvisés dans les rues tout en poursuivant ses spectacles musicaux dans des théâtres plus classiques. Il se tourne vers le rock. Ses compositions lui ouvrent les portes de la télévision. En 1977, il se produit au Printemps de Bourges avec Charles Trénet auquel il consacrera un spectacle en 2004-05, "Higelin chante Trénet".
En 1981, Jacques Higelin prend ses quartiers au Cirque d'Hiver dans le cadre du spectacle "Jacques, Joseph, Victor dort". Trois ans plus tard, il participe à la première édition des Francopholies de la Rochelle. Au milieu des années 1980, sa musique est influencée par les rythmes africains et il collabore avec Youssou N'Dour et Mory Kanté.
La crise du disque frappe de plein fouet l'industrie au début des années 1990. Jacques Higelin rencontre des difficultés à se produire. Il connait un retour en grâce avec son album "Tombé du ciel" sorti en 1988, son plus gros succès public.
À partir de 2010, des problèmes de santé le contraignent à annuler ou reporter des concerts. La tournée 2016 est entièrement annulée fin 2015. Diminué par la maladie à corps de Lewy, il passe ses dernières années à la Maison nationale des artistes de Nogent-sur-Marne, maison de retraite dédiée aux créateurs de tous les horizons.
Jacques Higelin disparait le 6 avril 2018, à l'âge de 77 ans. Ses obsèques, le 12 avril, débutent par un hommage au Cirque d'Hiver en présence de ses proches, ses amis, des personnalités, ainsi que des anonymes. Il est inhumé au cimetière du Père Lachaise.
Tombe de Jacques Higelin
20ème division - allée de la Vierge
Cimetière du Père Lachaise
Entrée principale : 8 boulevard de Ménilmontant - Paris 20
Horaires d’ouverture :
- De novembre à mi-mars : du lundi au vendredi de 8h à 17h30 - le samedi de 8h30 à 17h30 - le dimanche et les jours fériés de 9h à 17h30
- De mi-mars à octobre : du lundi au vendredi de 8h à 18h - le samedi de 8h30 à 18h - le dimanche et les jours fériés de 9h à 18h
Caroline Hauer, journaliste depuis le début des années 2000, a vécu à Londres, Berlin et Rome. De retour à Paris, son port d’attache, sa ville de prédilection, elle crée en 2011 un site culturel, prémices d’une nouvelle expérience en ligne. Cette première aventure s'achève en 2015. Elle fonde en 2016 le magazine Paris la douce, webzine dédié à la culture. Directrice de la publication, rédactrice en chef et ponctuellement photographe de la revue, elle signe des articles au sujet de l’art, du patrimoine, de la littérature, du théâtre, de la gastronomie.
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