Paris : Tombe de Serge Reggiani au Cimetière du Montparnasse, dernière demeure d'une figure du cinéma et de la chanson de la seconde moitié du XXème siècle - XIVème

 

La tombe de Serge Reggiani (1922-2004), comédien de théâtre, acteur de cinéma, chanteur et peintre, se trouve au cimetière du Montparnasse, division 9. Il repose auprès de ses parents dans le caveau familial. Il décède le 22 juillet 2004, à 82 ans, d'une crise cardiaque. Ses obsèques se déroulent le mardi 27 juillet 2004, en présence de la famille, des officiels notamment le ministre de la Culture, Renaud Donnedieu de Vabres, de ses amis, les acteurs Michel Piccoli et Anouk Aimé, le chanteur Georges Moustaki et de centaines d'anonymes venus lui rendre un dernier hommage. 



Serge Reggiani nait le 2 mai 1922, à Reggio d'Émilie en Italie. Son père est coiffeur, sa mère ouvrière. En 1930, cette famille modeste migre en France pour échapper à la montée du fascisme. Installés à Yvetot en Normandie - Serge a huit ans - ils déménagent bientôt à Paris. Apprenti garçon-coiffeur auprès de son père, le jeune homme lit par hasard une annonce dans le journal. Il rejoint alors le Conservatoire des arts cinématographique où il est distingué par un premier prix de comédie. Figurant sur le film "Le disparus de Saint-Agil" (1938) de Christian Jaque, il fait sa première apparition sur grand écran. En 1939, il intègre le prestigieux Conservatoire d'art dramatique. Il débute sur scène avec un premier rôle dans "Le loup-garou" de Roger Vitrac en 1941.

Révélé par les réalisateurs Marcel Carné, "Les portes de la nuit" (1946) et André Cayatte "Le dessous des cartes" (1948), "Les amants de Vérone" (1949), il endosse des rôles de jeune premier. Sa carrière au cinéma prend un tournant en 1952, avec "Casque d'or", réalisé par Jacques Becker, où Serge Reggiani joue aux côtés de Simone Signoret. Durant quatre décennies, son talent est plébiscité par les cinéastes de générations et de styles très variés, Julien Duvivier "Au royaume des cieux" (1949), Max Ophüls "La ronde" (1950), Jean-Pierre Melville "Le Doulos" (1962), "L'armée des ombres" (1969), Luchino Visconti "Le guépard" (1961), Claude Chabrol "Marie-Chantal contre docteur Kha" (1965), Ettore Scola "La terrasse" (1979), Henri-Georges Cluzot, Theo Angelopoulos, Marco Ferreri, Jacques Rouffio etc. Ses plus grands rôles lui sont donnés par Claude Sautet "Vincent, François, Paul et les autres" (1974) et Claude Lelouch "Le chat et la souris" (1975), "Le bon et les méchants" (1976), "Il y a des jours... et des lunes" (1990). 


Serge Reggiani vient à la chanson tardivement. En 1964 - il a quarante-deux ans - il enregistre, poussé par Jacques Canetti, l'album "Serge Reggiani chante Boris Vian". Il interprète notamment les chansons "Arthur, où t'as mis le corps", "Le déserteur". Il suffirait de presque rien" (1968) écrite par Jean-Max Rivière et composée par Gérard Bourgeois, "Les loups sont entrés dans Paris" (1967) par Albert Vidalie et Louis Bessières marquent le public. Sensible aux textes, Serge Reggiani interprète des poèmes de Jacques Prévert, Arthur Rimbaud, Charles Baudelaire, Jean Cocteau et les chansons de son ami Georges Moustaki, "Ma liberté", "Votre fille a vingt ans", "Sarah", "Ma solitude", "Madame Nostalgie". Sa dernière chanson "Le temps qui reste", figure sur la bande originale du film "Deux jours à tuer" (2008) de Jean Becker. 

Dans les années 1980, Serge Reggiani s'essaie à la peinture. Ses oeuvres font l'objet d'une exposition personnelle en 1991.

Tombe Serge Reggiani
Division 9

Cimetière du Montparnasse
3 boulevard Edgar-Quinet - Paris 14
Tél : +33 (0)1 44 10 86 50
Horaires : Du 16 mars au 05 novembre, tous les jours de 8h à 18h. 8h30 le samedi et 09h00 le dimanche. Du 06 novembre au 15 mars, tous les jours de 8h à 17h30. 8h30 le samedi et 09h00 le dimanche
Métro Raspail lignes 4 et 6 / Gaîté ligne 13




Caroline Hauer, journaliste depuis le début des années 2000, a vécu à Londres, Berlin et Rome. De retour à Paris, son port d’attache, sa ville de prédilection, elle crée en 2011 un site culturel, prémices d’une nouvelle expérience en ligne. Cette première aventure s'achève en 2015. Elle fonde en 2016 le magazine Paris la douce, webzine dédié à la culture. Directrice de la publication, rédactrice en chef et ponctuellement photographe de la revue, elle signe des articles au sujet de l’art, du patrimoine, de la littérature, du théâtre, de la gastronomie.