La tombe d'Amedeo Modigliani (1884-1920) et Jeanne Hébuterne (1898-1920) se trouve au Cimetière du Père Lachaise, dans le XXème arrondissement de Paris. L'artiste et sa dernière compagne reposent dans la Division 96 Avenue Transversale 3. Sculpteur et peintre italien, affilié à l'École de Paris, symbole du Montmartre et du Montparnasse des arts, Amedeo Modigliani incarne dans l'imaginaire populaire la figure d'artiste maudit hanté par ses démons. Jeanne Hébuterne, également artiste, a acquis une dimension d'héroïne romantique tragique dans un dernier geste fatal à la suite de la disparition de son compagnon. La sépulture commune comporte une épitaphe en italien, "Amedeo est mort alors qu’il atteignait la gloire", "Jeanne fût sa compagne dévouée jusqu’à l’extrême sacrifice".
Amedeo Modigliani s'installe à Paris en 1906. À partir de 1914, il se consacre à la peinture et au dessin. Toulouse-Lautrec, Pablo Picasso et sa période bleu, Paul Cézanne, ainsi que le cubisme naissant influencent son œuvre.
Fille de la petite bourgeoise - le père Achille Hébuterne (1867-1925) est comptable - Jeanne Hébuterne (1898-1920) est introduite dans le milieu de Montparnasse par son frère André Hébuterne, peintre paysagiste. Modèle du peintre Foujita et élève à l'atelier Colarossi puis l'atelier de la Grande Chaumière, son amie la sculptrice Chana Orloff (1888-1968) lui présente Amedeo Modigliani en mars 1917, lors d'une soirée à la Rotonde. Débute une vie commune de bohème et d'excès. Jeanne rompt avec sa famille catholique qui voit d'un mauvais œil sa relation avec un artiste juif à la réputation sulfureuse. Elle devient la muse du peintre et renonce à son propre art. Leur premier enfant, Jeanne, nait le 29 novembre 1918.
La santé fragile de Modigliani décline avec ses excès, abus de drogue et d'alcool. À une pleurésie dont il souffre depuis l'enfance, s'ajoute une méningite tuberculeuse. Le 22 janvier 1920, Amedeo est alité depuis quatre jours quand il est transféré d'urgence à l'hôpital de la Charité. Il décède le 24 janvier. Jeanne est alors enceinte de leur second enfant.
À la suite de la veillée funèbre auprès du corps de son compagnon, elle se résout à retourner chez ses parents au 8 rue Amyo dans le Vème arrondissement. Échappant à la vigilance bienveillante de son frère, elle se défenestre au petit matin du 26 janvier 1920. Un ouvrier découvre son corps sans vie dans la rue. Les parents Hébuterne, horrifiés par le geste de leur fille, n'ouvrent pas à l'homme. Il transporte alors la dépouille jusqu'à l'Académie de la Grande Chaumière. Là, le portier refuse de la prendre en charge sous prétexte que Jeanne Hébuterne n'était pas officiellement locataire. Le corps demeure dans la rue durant toute la matinée. Seule l'intervention du commissaire de quartier permet de débloquer la situation. Selon les volontés de ses parents, Jeanne Hébuterne est inhumée le 28 janvier 2020, loin de son compagnon, au cimetière de Bagneux, dans la plus stricte intimité.
Faute de passeports obtenus à temps, la famille Modigliani ne peut assister aux funérailles d'Amedeo Modigliani mais couvre les frais. Le peintre Moïse Kisling (1891-1953) organise la cérémonie qui se tient le 27 janvier 2020. Un millier de personnes assiste aux obsèques, amis, Picasso, Vlaminck, Soutine, Cendrars, modèles, marchands, admirateurs. Amedeo Modigliani est inhumé au cimetière du Père Lachaise.
L'enfant du couple, Jeanne (1918-1984), quatorze mois au décès de ses parents, sera élevée en Italie, à Florence, auprès de sa grand-mère paternelle et de sa tante.
André Hébuterne, le frère aîné de Jeanne, les amis de Modigliani, notamment la femme de Fernand Léger, interviennent auprès d'Achille Hébuterne. Ils parviennent à le convaincre en 1921 de réunir Jeanne et Amedeo afin qu'ils reposent dans une même sépulture.
Tombe Amedeo Modigliani et Jeanne Hébuterne
Division 96 Avenue Transversale 3
Cimetière du Père Lachaise
Entrée principale : 8 boulevard de Ménilmontant - Paris 20
Horaires d’ouverture :
- De novembre à mi-mars : du lundi au vendredi de 8h à 17h30 - le samedi de 8h30 à 17h30 - le dimanche et les jours fériés de 9h à 17h30
- De mi-mars à octobre : du lundi au vendredi de 8h à 18h - le samedi de 8h30 à 18h - le dimanche et les jours fériés de 9h à 18h
Caroline Hauer, journaliste depuis le début des années 2000, a vécu à Londres, Berlin et Rome. De retour à Paris, son port d’attache, sa ville de prédilection, elle crée en 2011 un site culturel, prémices d’une nouvelle expérience en ligne. Cette première aventure s'achève en 2015. Elle fonde en 2016 le magazine Paris la douce, webzine dédié à la culture. Directrice de la publication, rédactrice en chef et ponctuellement photographe de la revue, elle signe des articles au sujet de l’art, du patrimoine, de la littérature, du théâtre, de la gastronomie.
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