L'Église Saint-Pierre de Chaillot se niche au coeur du quartier huppé du Triangle d'or, avenue Marceau dans le XVIème arrondissement. L'architecte Émile Blois (1875-1950), mandaté en 1931, s'inspire des styles roman et byzantin tout en embrassant la modernité d'une structure de béton armé revêtue de pierre. À la monumentalité de la façade, il associe l'épure des lignes. Il conçoit une église surmontée de cinq coupoles, dômes octogonaux, et un clocher en béton armé paré de briques, haut de 65 mètres. L'utilisation du béton armé donne une ampleur remarquable au dôme principal plus vaste que celui de la basilique du Sacré-Coeur. Le porche d'entrée à trois arcs en plein cintre se caractérise par un tympan sculpté d'Henri Bouchard (1875-1960) qui représente la vie de saint Pierre. Il a fait l'objet d'une restauration d'envergure en 2023. Bouchard réalise également les sculptures du maître-autel.
À l'intérieur, les fresques sur béton par Nicolas Untersteller (1900-1967), selon la technique des contours gravés puis peints, dominent le programme décoratif. Les quatre oeuvres sur les axes et les piliers représentent la vie spirituelle de l'Église. Les verrières, vitraux aux motifs géométriques, oculi et mosaïques, sont signées Charles Mauméjean, troisième génération d'une dynastie de maîtres verriers gascons. Les quatre grandes verrières exécutées en 1937, prennent place au sein de l'église en 1938. Encadrant l'autel de la chapelle mariale, deux fresques de Jacqueline Mesnet, élève de Nicolas Untersteller, réalisées en 1989, représentent l'enfance du Christ.
L'Église Saint Pierre de Chaillot est inscrite au titre des Monuments historiques par arrêté du 3 novembre 2016 et labellisée Patrimoine du XXème siècle.
L'Église Saint Pierre de Chaillot actuelle succède dans les années 1930 à plusieurs sanctuaires primitifs. La première chapelle dédiée à saint Pierre, voit le jour au XIème siècle, vers 1097. Un arrêt du Conseil du roi de juillet 1659 érige le village de Chaillot en faubourg de Paris et devient le "faubourg de la Conférence". Il prend de l'ampleur et s'embourgeoise. Maisons de plaisance et hôtels particuliers s'y multiplient. Le lieu de culte primitif est rasé pour être lieu de culte agrandi est reconstruit en 1679.
Les églises appartiennent aux communes depuis le Concordat de 1802, à l'exception de certains sanctuaires construits après la loi de 1905 de séparation de l'Église et de l'État. L'ancienne église de Saint Pierre de Chaillot était la propriété de la Ville de Paris, la nouvelle édifiée entre 1931 et 1938 sur un terrain public, également.
Au XIXème siècle, alors que Chaillot se développe, l'église du XVIIème siècle s'avère trop exigu pour accueillir la foule des fidèles. Les dons des paroissiens financent la construction d'une nouvelle église. L'architecte Émile Blois imagine un édifice néo-byzantin aux influences romanes caractéristique des années 1920-30.
Le chantier débuté en 1933 s'achève en 1938. L'église Saint Pierre de Chaillot est inaugurée le 18 mai 1938 par le cardinal Verdier, archevêque de Paris, fondateur de l'Œuvre des Chantiers du Cardinal, en présence du cardinal Baudrillart (1859-1942) et du cardinal Valerio Valeri (1883-1963) nonce apostolique, ambassadeur du Vatican en France. Le projet d'isoler l'église en démolissant les bâtiments adjacents n'aboutit pas.
Le clocher et la façade relient les deux églises, haute et basse, développées sur un même plan en croix grecque. L'église basse vaste de 980m2, développée sur le modèle des cryptes, se distingue par ses piliers massifs, sa voûte inclinée en béton et l'autel dédié aux morts de la Première Guerre Mondiale. Le clocher marque le centre de l'église haute, église principale, d'une superficie 1960m2. La coupole centrale s'entoure de quatre autres plus modestes, conçues sur un plan octogonal emprunté au style byzantin.
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