Paris : Chapelle du Christ Médiateur, sanctuaire privé des Religieuses de l'Assomption, ouvrage brutaliste imaginé par un disciple de l'architecte Le Corbusier - XVIème

 

La Chapelle du Christ Médiateur, sanctuaire privé de la congrégation des soeurs de l'Assomption, est l'œuvre de Noël Le Maresquier (1903-1982), fils de Charles Lemaresquier, disciple du maître moderniste Le Corbusier. La chapelle, édifiée dans un style brutaliste entre 1961 et 1963, s'inscrit dans plan triangulaire. L'esthétique générale, toit en pente, ondulations, moucharabiehs, évoque une tente bédouine, les voiles d'un navire, symbolise les voyages des missionnaires et l'hospitalité. À l'intérieur, les murs de béton armé brut alternent avec les parois de verre, larges vitraux abstraits du maître-verrier Max Ingrand (1908-1969). Entre 2009 et 2010, une réhabilitation donne au site son apparence actuelle. L'agence 3Box intervient sur l'architecture générale, les revêtements muraux, les puits de lumière notamment l'ouverture zénithale au-dessus de l'autel. Le studio John Doe conçoit le nouveau mobilier, prie-Dieu, bancs, autel, lutrin. La chapelle du Christ Médiateur est accessible au public.








En 1782, Jean-Frédéric de La Tour du Pin Gouvernet (1727-1794), général et homme politique, futur député de la noblesse aux États généraux de 1789, ministre de la guerre du roi Louis XVI, fait l'acquisition d'un domaine de cinq hectares. La propriété, dite château de la Tuilerie, dépend de la commune de Passy et s'étend jusqu'à l'actuelle avenue Mozart. Le marquis est guillotiné en 1794, ses biens dispersés, le domaine partiellement loti. 

En 1855, la congrégation des religieuses augustines de l'Assomption rachète le château. Elles y fondent un pensionnat de jeunes filles. Dans le parc, elles font édifier un monastère de style néogothique sous la direction de l'architecte Aymar Verdier (1819-1880), achevé en 1857.

La loi Waldeck-Rousseau du 1er juillet 1901 sur les associations soumet les congrégations à un régime d'exception décrit au titre III de la loi, le terme congrégation désignant des établissements d'enseignement privés tenus par un personnel religieux ayant prononcé des vœux simples. Cette loi conduit à une politique d'interdiction des congrégations enseignantes non autorisées. En 1902, trois-mille écoles ouvertes avant la loi de 1901, établissements scolaires congréganistes, sont fermées par ordre d’Émile Combes (1835-1921), président du Conseil des ministres de France de 1902 à 1905. La loi du 4 décembre 1902 accélère le mouvement et entraîne l'expulsion des congrégations. 

Le domaine des religieuses de l'Assomption est loti afin de concevoir le quartier autour de la place Rodin. Le château et le couvent sont rasés en 1927. 








En 1953, les religieuses de l'Assomption de retour s'installent au n°17 de la rue de l'Assomption, dans une annexe préservée de l'ancien monastère disparu. Dans le jardin, la chapelle du Christ Médiateur voit le jour entre 1961 et 1963. 

En 1975, un sanctuaire est créé à l'occasion du transfert du tombeau de sainte Marie Eugénie de Jésus (1817-1898), fondatrice de la congrégation apostolique des Religieuses de l'Assomption, canonisée en 2007 par le pape Benoît XVI.

Chapelle des Religieuses de l'Assomption dédiée au Christ-Médiateur
Congrégation des Religieuses de l'Assomption
17 rue de l'Assomption - Paris 16
Métro Ranelagh ligne 9



Caroline Hauer, journaliste depuis le début des années 2000, a vécu à Londres, Berlin et Rome. De retour à Paris, son port d’attache, sa ville de prédilection, elle crée en 2011 un site culturel, prémices d’une nouvelle expérience en ligne. Cette première aventure s'achève en 2015. Elle fonde en 2016 le magazine Paris la douce, webzine dédié à la culture. Directrice de la publication, rédactrice en chef et ponctuellement photographe de la revue, elle signe des articles au sujet de l’art, du patrimoine, de la littérature, du théâtre, de la gastronomie. 

Bibliographie
Le guide du promeneur 16è arrondissement - Marie-Laure Crosnier-Leconte - Éditions Parigramme