Paris : Église Saint Ferdinand des Ternes et Sainte Thérèse de l'Enfant Jésus, un lieu de culte de la première moitié du XXème siècle - XVIIème

 


L'Église Saint Ferdinand des Ternes, a été édifiée en plusieurs étapes sur les plans originaux de Paul Thédéon (1896-1990). Sa construction poursuivie à partir de 1941, par les architectes Pierre Durand et Bertrand Frédéric qui en modifient l'aspect final, s'achève de 1953 à 1957 sous la direction de Lucien Carcary (1905-1994). Le sanctuaire de style néo-byzantin, mâtiné d'inflexions romanes, s'inscrit dans plan en croix latine, nef couverte de trois coupoles en référence à la Trinité, abside en cul de four pour le choeur. La crypte dédiée à sainte Thérèse de l'Enfant Jésus lui vaut le double vocable, Église Saint-Ferdinand-et-Sainte-Thérèse-de-l'Enfant-Jésus. La façade d'angle, grand mur-clocher, se divise en trois travées, scandées par des arcades en plein cintre. Au tympan, se trouvent trois bas-reliefs de Georges Muguet (1903-1988), Saint Ferdinand, le Christ, Sainte Thérèse. Le clocher possède trois cloches, Désirée, Fernand et Rosalie bénies en 1857, héritée de l'église originelle. 








L'église Saint Ferdinand des Ternes primitive voit le jour entre 1842 et 1847 sur les plans de l'architecte Paul Eugène Lequeux (1806-1873). À l'instar de la chapelle Notre-Dame de la Compassion, elle commémore le tragique accident du prince héritier, Ferdinand d'Orléans (1810-1842), décédé prématurément dans un accident de calèche au niveau de la barrière de l'Étoile voisine. 

En 1860, le lieu-dit des Ternes, jusqu'alors rattaché à Neuilly, est annexé au territoire de la Ville de Paris. L'augmentation de la population rend l'ancien sanctuaire trop exigu. En 1934, Paul Thédéon, architecte paroissien, présente un projet au Comité diocésien, lequel comprend trois coupoles, façade néo-romane, clocher sur la droite. 

La première pierre est posée le 31 octobre 1937. Le chantier débute par la construction de la façade sur la rue Armaillé, la sacristie, les bureaux. Au gré de la progression, les éléments de l'ancienne église sont démolis au fur et à mesure. Mai 1938 marque l'achèvement de la première coupole, le transept, l'abside qui surmonte une vaste crypte ainsi que l'église basse. En août 1939, il est question d'ouvrir l'église basse au culte en octobre. La Seconde Guerre Mondiale interrompt le chantier en 1940. 








Fin 1940, l'administration des Beaux-Arts propose au cardinal Suhard, archevêque de Paris, de prendre en charge le programme décoratif intérieur. Onze artistes travaillent sous la houlette de Pierre Dionisi (1904-1971), peintre, sculpteur et Grand Prix de Rome. Il peint dans l'abside la Cène, la Trinité, la sortie du purgatoire, l'Église avec le pape, les évêques et les fidèles. Le peintre Maurice Guy-Loë (1898-1991) exécute notamment les décors de la chapelle absidiale Saint-Jean-Marie-Vianney. Georges Deplanque (1903-1999) intervient dans la chapelle de la Vierge, André Tondu (1903-1980) dans la chapelle de saint Joseph.

Un Christ en Croix de bronze, oeuvre du sculpteur Auguste Préault (1809-1879) orne le transept gauche. Une peinture naïve de Pauline Peugniez (1890-1987) illustre l'ordination, le mariage et l'onction des malades. Dans le transept droit, se trouve une peinture murale de Roger Bezombes (1913-1994) et Hélène d'Oriencourt. Elle figure les sacrements du baptême, de la confirmation et de la pénitence. En 1941, l'artiste mexicain Angel Zarraga (1886-1946) décore la crypte dédiée à sainte Thérèse de l'Enfant Jésus. 

Le 12 janvier 1941, l'archevêque de Paris, Monseigneur Emmanuel Suhard bénit la nouvelle église basse consacrée à saint Thérèse de Lisieux. Les architectes Pierre Durant et Frédéric Bertrand proposent un nouveau projet en décembre 1941 afin d'achever l'édifice. Georges Muguet, auteur des bas-reliefs en façade, réalise également les sculptures du Gisant de la petite soeur sainte Thérèse en 1941, le décor de la crypte en 1942, la table de communion en 1943, les chapiteaux en 1944, les quatre évangélistes en 1946.








Les derniers vestiges de l'ancienne église disparaissent en 1947. Les plans modifiés en février 1953, le clocher est recentré. Le chantier s'achève sous la houlette de Lucien Carcary. L'église est bénie le 6 octobre 1957 par l'archevêque de Paris, le cardinal Maurice Feltin

En 1990, la décoratrice Madeleine Deiner réaménage le chœur, autel, ambon, mobilier, chandeliers. Il est inauguré le 19 janvier 1991 par le cardinal Jean-Marie Lustiger, archevêque de Paris. De 1991 à 1993, Cécile Bouvarel, peintre mosaïste, imagine un chemin de croix en mosaïque de pierre pour représenter les quatorze stations de la Passion.

De 2011 à 2015, l'archidiocèse de Paris et la municipalité financent une importante campagne de rénovation des infrastructures et de mise aux normes. En septembre 2017, une statue en pied de sainte Teresa de Calcutta réalisée par le sculpteur Jean-Marc de Pas rejoint le transept droit.

Église Saint-Ferdinand-et-Sainte-Thérèse-de-l'Enfant-Jésus
27 rue d'Armaillé - Paris 17
Horaires : Du lundi au vendredi 9h30-18h45. Samedi 9h30-18h15. Dimanche 17h-18h15
Métro Ternes ligne 2



Caroline Hauer, journaliste depuis le début des années 2000, a vécu à Londres, Berlin et Rome. De retour à Paris, son port d’attache, sa ville de prédilection, elle crée en 2011 un site culturel, prémices d’une nouvelle expérience en ligne. Cette première aventure s'achève en 2015. Elle fonde en 2016 le magazine Paris la douce, webzine dédié à la culture. Directrice de la publication, rédactrice en chef et ponctuellement photographe de la revue, elle signe des articles au sujet de l’art, du patrimoine, de la littérature, du théâtre, de la gastronomie. 

Bibliographie
Le guide du promeneur 17è arrondissement - Rodolphe Trouilleux - Éditions Parigramme
Guide d’architecture Paris 1900-2008 - Éric Lapierre - Pavillon de l’Arsenal
Guide de l’architecture moderne à Paris 1900-1990 - Hervé Martin - Éditions Alternatives