Ailleurs : Monument aux morts de Béthune, un mémorial édifié place du 73è en 1928

Le Monument aux morts de Béthune, place du 73è, au croisement des rues Gambetta, de l'Église, des Treilles, Ludovic Bouteux, a été érigé en hommage aux morts de la Grande Guerre. Aujourd'hui, il témoigne des ravages des deux guerres mondiales. Le mémorial voit le jour dans le cadre de la reconstruction de la ville de Béthune dans les années 1920. L'architecte Jacques Alleman (1882-1945) et le sculpteur lillois Edgar Boutry (1857-1938) imaginent un monument commémoratif hautement symbolique. La municipalité adopte leur projet le 12 juillet 1927. La figure allégorique centrale "Minerve de la Paix" personnifie le deuil de la commune tandis que les palmes évoquent le sacrifice des soldats pour la défense de la patrie et les lauriers, la victoire finale.

Le maire de Béthune, Alexandre Ponnelle (1857-1937), inaugure le monument aux morts de Béthune le 11 novembre 1928, en présence de Myrtil Stirn (1880-1950) préfet des Hautes-Pyrénées, ancien sous-préfet de Béthune. Le mémorial est béni dans le même temps par le chanoine Pruvot (1882-1931) archiprêtre de Béthune et figure importante de la reconstruction de l'église Saint-Vaast de Béthune

 





Lors de sa conception, le Monument aux morts de Béthune fait l'objet d'une controverse parmi les habitants qui estiment que le site d'implantation manque de prestige. Les édiles entérinent l'emplacement en justifiant leur choix par la modestie du budget, cent-mille francs, et des dimensions réduites du projet. Les volumes modérés de la place du 73è trouvent une forme d'adéquation avec la taille de l'ouvrage final. L'ensemble est inscrit au titre des Monuments historiques par arrêté du 9 août 2018.

Dès 1914, le front de la Première Guerre Mondiale se fixe à huit kilomètres de la ville de Béthune qui occupe dès lors une position stratégique. D'Arras à Ypres, les combats de tranchées font rage. Béthune devient la base arrière des forces Alliées. En avril 1918, la bataille de la Lys place la ville sous le feu de l'ennemi. Le 15 mai, Béthune fait l'objet d'un bombardement intensif qui déclenche un incendie dévastateur dans le centre. La ville est livrée aux flammes durant quatre jours. 






De mai à juin, cinquante-mille obus s'abattent sur la cité de Buridan. À la libération du Bassin Minier et du Pas-de-Calais, la ville est exsangue. 90% du centre-ville est détruit. 53% de la population se trouve à la rue sans domicile. Dès 1919, elle se relève de ses cendres sous la direction de Louis-Marie Cordonnier, coordinateur du chantier de reconstruction de la vallée de la Lys. 

Monument aux morts de Béthune
Place du 73è - 62400 Béthune



Caroline Hauer, journaliste depuis le début des années 2000, a vécu à Londres, Berlin et Rome. De retour à Paris, son port d’attache, sa ville de prédilection, elle crée en 2011 un site culturel, prémices d’une nouvelle expérience en ligne. Cette première aventure s'achève en 2015. Elle fonde en 2016 le magazine Paris la douce, webzine dédié à la culture. Directrice de la publication, rédactrice en chef et ponctuellement photographe de la revue, elle signe des articles au sujet de l’art, du patrimoine, de la littérature, du théâtre, de la gastronomie.