Ailleurs : Église Saint Vaast de Béthune, lieu de culte reconstruit au lendemain de la Première Guerre Mondiale dans un style néogothique aux influences néoflamandes


L'Église Saint Vaast de Béthune se caractérise par une architecture monumentale de style néo-gothique régionaliste aux inflexions néoflamandes, largement diffusé sur le territoire de la plaine de la Lys lors de la reconstruction au lendemain de la Première Guerre Mondiale. L'église béthunoise originelle de style gothique, inaugurée en 1547, âge d'or des Pays-Bas espagnols, est entièrement détruite lors des bombardements allemands de mai 1918. Les ruines serviront de carrière de pierre dans le cadre de la restauration d'anciens monuments. En 1919, Jean Mercier, directeur de la Compagnie des mines, se porte acquéreur d'éléments du cloître, colonnes et chapiteaux, qu'il fait transférer en 1921, vers le Château de Montfort, sa propriété de Dordogne. 








Inspiré par les travaux d'Eugène Viollet-le-Duc, l'architecte Louis-Marie Cordonnier (1854-1940), en charge de la reconstruction de l'église Saint Vaast de Béthune ainsi que de nombreux édifices dans le Nord et le Pas-de-Calais, associe le vocabulaire gothique classique aux techniques modernes, en particulier pour la structure. Les voûtes sont, notamment, soutenues par une charpente métallique. Le chantier débute en 1924 et s'achève en 1927. 

L'ouvrage se distingue par sa bichromie, brique rouge et pierre blonde, ainsi que son riche programme décoratif extérieur et intérieur. Ces éléments témoignent de la sensibilité de l'architecte aux mouvements régionalistes et leur répertoire formel. L'église remarquable par son envergure, le coût d'un chantier conséquent, le plus important du diocèse en matière de budget, à l'époque de la reconstruction post Grande Guerre. L'imposante tour-porche carrée s'inspire de la physionomie de l'édifice disparu, auquel un beffroi avait été ajouté en 1611. Haute de 68 mètres, la tour en façade surmonte trois porches en arc brisé. 








Déployée en plan croix latine, l'église Saint Vaast de Béthune se distingue par sa clarté, l'importance accordée à la lumière naturelle. Des chapelles scandent le déambulatoire. La chapelle de l'abside axiale dispose d'un retable en bois sculpté consacré aux Mystères de la Vierge. Des plaques commémoratives rendent hommage aux combattants de la Première Guerre Mondiale. Des jubés latéraux blancs entourent le choeur. Un banc de communion préconciliaire est placé face à la nef.

L'église conserve un ensemble de statues du sculpteur Maxime Réal del Sarte (1888-1954) notamment un saint Michel terrassant le dragon, auquel s'ajoute un triptyque de l'artiste contemporain, René Ducourant (1932-2024). Les vitraux, inscrits aux Monuments historiques, ont été composés dans les ateliers lorrains du maître-verrier feu Charles Champigneulle (1880-1908) alors dirigés par sa veuve et son jeune fils Jacques-Charles Champigneulle (1907-1955). Réalisés d'après les cartons du peintre Henri Pinta (1856-1944), prix de Rome de peinture en 1884, ils retracent l'histoire de la Béthune, à l'instar de la fondation de la confrérie des Charitables de saint Éloi au Moyen-Âge, et des épisodes de la vie de saint Vaast, Waast en picard et Gaston en français, premier évêque d'Arras. 








L'orgue Merklin originel de l'église Saint Vaast de Béthune, daté de 1888, est détruit en même temps que le bâtiment lors des bombardements de 1918. En 1930, un instrument de la maison Krischer de Lille prend place dans le nouveau lieu cultuel. Il est déposé en 1971. Le facteur René Godefroy livre un remplaçant en 1974. L'orgue en chêne actuel, de facture suisse romande, réalisé dans les ateliers Freytag und Tricoteaux Orgelbau de Felsberg, est inauguré en 2001. 

Le clocher comprend quatre cloches de volée fondues en 1927 par Charles Wauthy, fondeur de cloches à Sin-le-Noble et baptisée le 20 mars 1927 : Ghislaine-Louise 1900kg, Marthe-Julia 780kg, Henriette-Magdeleine 550kg, Marie-Elisabeth-Monique 390kg. 

Église Saint Vaast de Béthune
Place Saint-Vaast - 62400 Béthune
Tél : 03 21 68 00 67




Caroline Hauer, journaliste depuis le début des années 2000, a vécu à Londres, Berlin et Rome. De retour à Paris, son port d’attache, sa ville de prédilection, elle crée en 2011 un site culturel, prémices d’une nouvelle expérience en ligne. Cette première aventure s'achève en 2015. Elle fonde en 2016 le magazine Paris la douce, webzine dédié à la culture. Directrice de la publication, rédactrice en chef et ponctuellement photographe de la revue, elle signe des articles au sujet de l’art, du patrimoine, de la littérature, du théâtre, de la gastronomie.