Ailleurs : Chapelle des Pénitents blancs, manifestation du rétablissement canonique des confréries de laïcs au XIXème siècle à L'Isle-sur-la-Sorgue

 

La Chapelle des Pénitents blancs, à proximité de l'ancien couvent des Ursulines, est la seconde chapelle de cette confrérie. Inscrite au titre des monuments historiques par arrêté du 24 octobre 2022, son aspect vétuste actuel laisse peu de doute sur un état de conservation dégradé. La bâtisse finalisée en 1819 se distingue par clocher à plan carré, élevé sur quatre niveaux à l'Ouest et une façade principale de style néo-classique enduite de plâtre. La nef, large de 8 mètres, longue de 18, s'achève au Sud par une abside en hémicycle. La chapelle dépouillée de ses boiseries conserve des éléments représentatifs de l'esthétique de la fin du XVIIIème siècle ainsi que des motifs plus locaux du début du XIXème siècle, plafond ornée de gypserie et de staffs, hauts-reliefs de draperie, anges, couronnes de roses. Une tiare pontificale rappelle la fidélité à l'autorité du Pape. Aujourd'hui bâtiment privé, la Chapelle des Pénitents blancs attend une nécessaire restauration.

Les Pénitents, fraternités de prière, sont des confréries de laïcs catholiques d'inspiration franciscaine. Ils se consacrent à l’édification chrétienne par des manifestations de piété publique telles que les processions et l’engagement caritatif. Ils chantent les offices, servent durant les enterrements, oeuvrent au service des indigents, des malades, des infirmes, des prisonniers. Ils revêtent des habits le "sac", symbole d’égalité, de prière et de service. Chaque confrérie se distingue par une couleur. À l'Isle sur la Sorgue, ils existent quatre congrégations, les Pénitents blancs, bleus, noirs et verts, placées sous l'autorité de l'évêque.

L'existence de la confrérie des Pénitents blancs est attestée dans les registres dès 1545 à la suite d'un legs en leur faveur. À l'origine, ils sont établis au monastère des Franciscains au-delà des fortifications de la ville. Au cours des Guerres de Religion, les troupes huguenotes menacent le couvent. La communauté trouve alors refuge à l'intérieur des remparts de l'Isle-sur-la-Sorgue en 1562. 

Les Pénitents blancs s'installent dans les locaux de la Collégiale Notre Dame des Anges. Entre la fin du XVIème et le début XVIIème siècles, ils font édifier une chapelle dans le voisinage. Sa configuration se modifie au gré de l'évolution urbanistique, construction du moulin huile voisin, puis du grenier public. De 1779 à 1780, l'architecte Esprit-Joseph Brun (1710-1802), natif de l'Isle-sur-la-Sorgue, frère de Jean-Ange Brun, auteur de la Chapelle des Pénitents bleus, intervient sur l'édifice.

La Révolution supprime la confrérie en 1792. Leurs biens sont nationalisés. La Chapelle des Pénitents blancs originelle est vendue en 1796. Aujourd'hui, elle appartient à la commune. Lors du rétablissement canonique de la confrérie des Pénitents blancs, le 15 juin 1816, la communauté n'est pas en mesure de recouvrer ses propriétés. En 1817, les Pénitents blancs font l'acquisition d'une parcelle dans le quartier de Villevieille en face du couvent des Ursulines, sur laquelle est élevée une nouvelle chapelle, bénie en 1819. 

Chapelle des Pénitents blancs

10 rue du Docteur Jean Roux - 84800 L'Isle sur la Sorgue

Caroline Hauer, journaliste depuis le début des années 2000, a vécu à Londres, Berlin et Rome. De retour à Paris, son port d’attache, sa ville de prédilection, elle crée en 2011 un site culturel, prémices d’une nouvelle expérience en ligne. Cette première aventure s'achève en 2015. Elle fonde en 2016 le magazine Paris la douce, webzine dédié à la culture. Directrice de la publication, rédactrice en chef et ponctuellement photographe de la revue, elle signe des articles au sujet de l’art, du patrimoine, de la littérature, du théâtre, de la gastronomie.