Jean Hugo, artiste singulier méconnu dans l'Hexagone mais exposé aux États-Unis à la Barnes Foundation aux côtés de Cézanne et Renoir, fait l'objet, durant tout l'été 2024, d'une saison hommage en Occitanie. Trois expositions célèbrent l'oeuvre de cette personnalité attachante, trois volets déclinés au Musée Fabre de Montpellier, au Musée Médard de Lunel et au Musée Paul Valéry de Sète. La coopération inédite a été initiée dans le cadre de la candidature de Montpellier au label Capitale européenne de la culture 2028. Cet ensemble d'événements prend la relève des dernières rétrospectives importantes consacrées à Jean Hugo, Toronto en 1973, Sète en 1974, Paris 1976, Montpellier en 1978 et 1995.
Sous le double commissariat de Stéphane Tarroux, directeur du Musée Paul Valéry et d’Ingrid Junillon, conservatrice du patrimoine au Musée Paul Valéry, l'exposition "Jean Hugo. Entre ciel et terre" rend compte de son attachement profond, viscéral aux paysages, à la nature et ses splendeurs. Artiste hors catégorie, ses paysages témoignent d'un style à "la naïveté construite" où se lisent les influences du primitivisme italien, du surréalisme, du réalisme magique, ou encore de Pablo Picasso, du Douanier Rousseau, de Francis Picabia. Jean Hugo développe une approche spirituelle de la nature, généreuse, foisonnante dont il cherche à percer les mystères. Ses oeuvres traduisent plastiquement une vision onirique. Succession des saisons, travail des paysans, la vie des bêtes, les paysages de Jean Hugo exaltent un ordre divin du monde, idyllique, un temps suspendu. Il représente un paradis perdu menacé par la modernité, le progrès technique. Lors de longues marches, cet inlassable promeneur capture sur le motif les impressions, observations sensorielles. Provence, Cévennes, Languedoc, Aveyron, Camargue, Côte d'Azur, Bretagne et Normandie, Espagne notamment la Catalogne, Angleterre où vit une partie de sa famille, Jean Hugo traduit l'harmonie des paysages, une plénitude spirituelle.
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