Expo Ailleurs : Cécile Bart & Ode Bertrand. Dialogue avec la collection Albers-Honegger - Espace de l'Art Concret E.A.C - Mouans-Sartoux - Jusqu'au 31 mars 2024

Cécile Bart - Lisses (2023)

 
L’Espace de l’Art Concret de Mouans-Sartoux présente un nouveau cycle d’accrochage annuel de ses collections permanentes, la donation Albers-Honegger qui comporte près de sept-cents pièces. L’édition 2023 éclaire le travail des figures de l’art abstrait présentes au sein de ce fonds à l’aune des œuvres de deux artistes contemporaines majeures de la scène française, Cécile Bart et Ode Bertrand. La relecture souligne similitudes et dissemblances entre ces deux plasticiennes. Elles partagent un intérêt commun pour la notion de trame et de maillage. Leurs expérimentations minimalistes s’inscrivent dans un souci de l’échelle, du minuscule au monumental. La géométrisation qu’elles empruntent à leur façon propre traduit une quête d’épure similaire. Cécile Bart et Ode Bertrand placent la lumière au cœur de leurs recherches. Variations de densité, de médiums, elles explorent les possibilités des matériaux. 

La commissaire d’exposition, Fabienne Grasser-Fulchéri, directrice de l'Espace de l'Art Concret, curatrice, critique d’art, assistée d’Alexandra Deslys, chargée des expositions à l’EAC, a sélectionné un corpus qui illustre l’originalité des artistes sur la voie de l’abstraction radicale. Aux côtés des œuvres de Cécile Bart et Ode Bertrand, les productions de Bernard Aubertin, Marcelle Cahn, Antonio Calderara, Dadamaino, Jean-François Dubreuil, Gottfried Honegger, Frantisek Kupka, Verena Loewensberg, Aurelie Nemours, Vera Molnar, Gerwald Rockenschaub, Michel Seuphor, Karl-Heinz Ströhle, Elisabeth Vary, vibrent et trouvent des échos inédits dans une scénographie propice à la contemplation. « Cécile Bart & Ode Bertrand Dialogue avec la collection Albers-Honegger » se tient à l’Espace de l’art concret jusqu’au 31 mars 2024. 


Aurélie Nemours / Ode Bertrand

Vera Molnar - Carré coupé en 2 (2018)

Elisabeth Vary / Ode Bertrand - Plan IV (1998) / Aurélie Nemours

Ode Bertrand - Plan IV (1998)

Cécile Bart - Gerwald Rockenschaub


Ode Bertrand, née en 1930 à Paris, fait le choix de l’abstraction géométrique à l’instar de sa tante, Aurélie Nemours auprès de laquelle elle travaille en atelier durant trente-cinq ans. Longtemps danseuse, son art du trait traduit un sens unique du rythme, une rigueur de ballerine. Sur toile, sur papier, encre, mine de plomb, peinture à l’huile, elle travaille en séries. Dans une palette chromatique réduite, prédilection pour le noir et le blanc, rejet de la couleur pure, elle trace des formes aux teintes sombres ou presque blanches. Préliminaires, Ode Bertrand quadrille la surface de lignes droites. Puis elle applique le noir sur ce maillage, déterminé par le nombre d’or, fonction graphique. 

L’épure formelle marque la structure même des compositions, carrés, losanges. Saturation de la matière jusqu’à l’opacité ou parti pris de la transparence, Ode Bertrand recherche l’équilibre entre les éléments, l’ordre de la construction et le chaos du hasard qui s’insinue dans toute création, altérant la finalité. La précision calligraphique du geste illustre la radicalité de la pratique, son exactitude, son économie.



Ode Bertrand / Cécile Bart - Tangram (2023) / Jean-François Dubreuil

Cécile Bart - Peintures / Ecrans

Dadamaino / Ode Bertrand 

Ode Bertrand - Quanta 19 I (1981-2019)

Cécile Bart


Née en 1958 à Dijon, proche de Gottfried Honegger et Sibyl Albers dès les années 1980, Cécile Bart produit une œuvre coloriste dans le cadre de protocoles spécifiques. Dès 1986, elle détermine les motifs à venir de son vocabulaire plastique, écran, peinture, lumière, couleur, espace. Elle enduit de peinture des morceaux de tissu, Tergal plein jour, ensuite essuyé afin d’obtenir des effets de transparence, de matière. La surface peinte tendue sur panneaux devient un écran, un paravent. Posés au sol, accrochés aux cimaises, marouflés directement sur le mur, enchâssés dans des structures d’aluminium et suspendus, ces éléments sont mis en situation dans une relation particulière à l’espace. 

Le dispositif des « peintures/écrans » qu’elle image à cette époque répond au principe d’installation de toiles tendues sur châssis. Disposées à travers l’espace d’exposition, elles le transforment en volume pictural. L’artiste prend en compte les déplacements des visiteurs autour de l’œuvre, la lumière, qui traverse l’œuvre ou pas. Juxtaposition de rectangles monochromes, combinaisons d’écrans, la série par ses jeux de transparence, fait référence à la fenêtre. Il s’agit de regarder le monde à travers l’œuvre- fenêtre, œuvre étant également le cadre dans lequel le monde s’inscrit.


Cécile Bart - Cousus / Karl-Heinz Ströhle 

Dadamaino

Dadamaino - Ode Bertrand - Marcelle Cahn - Disque rose (1957)


Antonio Calderara 


A partir de 1989, Cécile réfléchit aux « peintures/collages », toiles peintes marouflées directement sur le mur, processus auquel s’ajoute au gré des expérimentation toute une typologie d’œuvres : Échantillons, Lisses, Projections (vidéos ou diapositives), Posters (photographies), Murs Peints, Tableaux, Peintures/Collages, Lisses (installations de laine). Cécile Bart documente son processus créatif. Elle collectionne et répertorie les matériaux de son art, les outils de la couleur : fils de laine, de coton, papiers colorés, nuanciers, peintures industrielles. Ses abstractions monochromes trompent l’œil, font intervenir le hasard. Au cœur de l’exposition qui se tient à l’EAC, Cécile Bart a déployé une installation de la série « Lisse ». Les fils de laines de laine de couleur, suspendus et plombés, tombent du plafond et délimitent une forme aux lignes courbes.

Artistes : Bernard Aubertin, Cécile Bart, Ode Bertrand, Marcelle Cahn, Antonio Calderara, Dadamaino, Jean-François Dubreuil, Gottfried Honegger, Frantisek Kupka, Verena Loewensberg, Aurelie Nemours, Vera Molnar, Gerwald Rockenschaub, Michel Seuphor, Karl-Heinz Ströhle, Elisabeth Vary

Cécile Bart & Ode Bertrand Dialogue avec la collection Albers-Honegger
Jusqu’au 31 mars 2024

Espace de l'Art Concret
Château de Mouans - 06370 Mouans-Sartoux
Horaires : de septembre à juin ouverture du mercredi au dimanche de 13h à18h / juillet et août du lundi au vendredi de 11h à 19h 
Tarifs Entrée - 7.00€
 
Comment s'y rendre
Parking du château (240 places + parking intermodal) • 2mn à pied
Parking de la gare SNCF (350 places) • 10 mn à pied
Parking de la Laiterie (150 places) • 15 mn à pied
Parking des sources (80 places) • 15 mn à pied
Parking du CAM (60 places) • 5 mn à pied

Transport en commun :
Train au départ de Nice (durée 1h) • Train au départ de Cannes (durée 25')
Train Ligne Cannes - Grasse – Arrêt Gare Mouans-Sartoux (15 mn de la gare de Cannes)
En avion Aéroport International Nice Côte d’Azur (30 km) par l’autoroute
En voiture Par la R.N.85 ou la pénétrante depuis les villes de Cannes (10 km) et Grasse (9 km) - Sortie autoroute 42 : Mougins / Mouans‑Sartoux / Cannes / Grasse

Parkings gratuits à proximité de l’eac :
Parking du Château ( à 2mn à pied)
Parking de la Gare (à 5 mn à pied)

En bus
Réseau Lignes d’Azur :
n°600 (Grasse – Cannes par Mouans-Sartoux)
n°650 (Mouans-Sartoux – Mougins – Sophia Antipolis)
n°530 (Grasse – Valbonne – Sophia Antipolis par Mouans-Sartoux)

Réseau Palmbus :
Palm Express B (Mouans-Sartoux – Cannes SNCF)



Caroline Hauer, journaliste depuis le début des années 2000, a vécu à Londres, Berlin et Rome. De retour à Paris, son port d’attache, sa ville de prédilection, elle crée en 2011 un site culturel, prémices d’une nouvelle expérience en ligne. Cette première aventure s'achève en 2015. Elle fonde en 2016 le magazine Paris la douce, webzine dédié à la culture. Directrice de la publication, rédactrice en chef et ponctuellement photographe de la revue, elle signe des articles au sujet de l’art, du patrimoine, de la littérature, du théâtre, de la gastronomie.