Ailleurs : Nouvelle salle dédiée au fonds de sculpture ancienne au Monastère royal de Brou, des collections valorisées, un espace modernisé, une médiation repensée - Bourg-en-Bresse


Depuis octobre 2022, les collections de sculpture ancienne du Monastère royal de Brou ont retrouvé leur écrin, l’ancien réfectoire d’été des moines, rénové. Attenante aux cuisines où se prenaient les repas d’hiver au chaud, la salle conserve aujourd’hui encore, l’ancien passe-plat, lien entre les deux pièces. La nouvelle scénographie a été inaugurée à l’occasion du lancement des célébrations du centenaire de l’installation du musée des Beaux-Arts de Bourg-en-Bresse dans l’enceinte du couvent. Dès l’aménagement en 1922, les collections de sculptures, éléments lourds difficiles à déplacer, sont réunies dans le réfectoire. Sa restauration marque la dernière étape de la vaste campagne de rénovation des espaces d’exposition. 

Pierre-Gilles Girault, conservateur en chef du patrimoine, administrateur du site et Magali Briat-Philippe, conservatrice en chef responsable du service des patrimoines ont repensé le lieu afin de susciter l’envie de s’y attarder. Ultime salle du parcours muséal, les sculptures anciennes étaient boudées par les visiteurs. Désormais, la monstration modernisée, notamment l’éclairage, les décors et les socles, rend l’expérience plus chaleureuse et valorise l’architecture patrimoniale. 








La nouvelle salle des sculptures anciennes du Monastère royal de Brou, musée municipal de Bourg-en-Bresse, cherche à faire vivre les œuvres, les rendre plus accessibles. La scénographie chronologique du XIème au XVIème siècle présente les sculptures emblématiques du fonds, en pierre, en bois, restaurées. Certaines inédites, sorties des réserves à cette occasion, sont présentées pour la première fois. Images de saints, de la Vierge, du Christ, artefacts religieux originaires de Brou, Bourg-en-Bresse, Leux, Dagneux, Ramasse, chapiteaux de colonnes, consoles d’encorbellement, tabernacle, constituent les derniers vestiges d’églises, chapelles, couvents souvent disparus. L’ensemble illustre les pratiques de la religion et du culte mais apporte également des précisions sur la vie quotidienne au Moyen-Âge et à la Renaissance. 

Parmi les pièces rares, œuvres aindinoises réalisées en Bresse, les plus fragiles ont rejoint les niches d’une vitrine déployée à la façon d’un cabinet de curiosités. Un retable en pierre de Brou se distingue par sa finesse d’exécution. Une mise au tombeau avec un gisant grandeur nature marque l’un des temps forts des collections. Exécutée en 1443 en Bourgogne à la demande de Thomas Guillot, bourgeois de Bourg-en-Bresse, elle était destinée à la propre chapelle funéraire de ce notable burgien, dans l’église des Cordeliers.










Seul exemple de ce type dans le département de l’Ain, une brique figurée datée aux alentours de l’an mil, représente une scène de chasse, un homme soufflant dans un cor et son chien. Une Vierge à l’enfant en bois de style roman conserve les traces de la polychromie d’origine. Cette sculpture du XIIème siècle, réalisation remarquable, est la plus ancienne du département avec celle de Poncin. Elle provient de la chapelle de Longchamp à Lent, important lieu de pèlerinage.  

Lieu de vie et de culture, le Monastère royal de Brou s’adapte aux nouvelles technologies. Afin d’améliorer l’expérience de visite, trois nouveaux supports de médiation ont été imaginés pour la salle des sculptures anciennes rénovée.

Une tablette tactile propose une cartographie interactive pour découvrir les sites d’origines des œuvres et visiter virtuellement les édifices. Une borne sonore destinée aux plus jeunes diffuse un conte médiéval original dont l’héroïne, la petite Louison, guide les enfants à travers la Bresse au Moyen-Âge. Une vidéo complète le dispositif.









Pour célébrer le centenaire de l’institution de Bourg-en-Bresse, les équipes du musée ont mené une réflexion sur les façons d’appréhender différemment la médiation. Elles ont imaginé un parcours jeune accessible via QR code et développé un agenda évènementiel riche en surprises, concerts, escrime, yoga, méditation, cours d’œnologie. Autant d’initiatives au diapason du dialogue nourri entre les fonds permanents et les expositions temporaires. 

63 boulevard de Brou - 01000 Bourg-en-Bresse
Tél : 04 74 22 83 83
Horaires : Du 1er octobre au 31 mars de 9h à 12h et 14h à 17h - Du 1er avril au 30 juin de 9h à 12h30 et de 14h à 18h - Du 1er juin au 30 septembre de 9h à 18h



Caroline Hauer, journaliste depuis le début des années 2000, a vécu à Londres, Berlin et Rome. De retour à Paris, son port d’attache, sa ville de prédilection, elle crée en 2011 un site culturel, prémices d’une nouvelle expérience en ligne. Cette première aventure s'achève en 2015. Elle fonde en 2016 le magazine Paris la douce, webzine dédié à la culture. Directrice de la publication, rédactrice en chef et ponctuellement photographe de la revue, elle signe des articles au sujet de l’art, du patrimoine, de la littérature, du théâtre, de la gastronomie.