Ailleurs : Les Franciscaines Deauville, lieu de culture hybride, musée, médiathèque, espace d'expositions et de rencontres

 

Les Franciscaines, inaugurées en 2021 au coeur de Deauville, associent dans un même lieu transversal, musée, espaces d'exposition, auditorium, médiathèque, bibliothèque et centre de documentation. Les savoirs et les arts, cinéma, photographie, littérature, peinture, sculpture, spectacle vivant, musique, coexistent et dialoguent par le biais de ce nouveau pôle d'attractivité de la région Normandie. En 2012, la municipalité rachète l'ancien orphelinat Saint Joseph de la congrégation des soeurs Franciscaines Notre-Dame de la Pitié de Deauville, bâtiment du XIXème siècle, édifié en 1876. Dans le cadre d'une valorisation du patrimoine architectural deauvillais, il est réhabilité sous la houlette de l'agence Moatti-Rivière. En charge de la reconversion, les architectes, parmi lesquels Alain Moatti, auteur du réaménagement du premier étage de la Tour Eiffel, de la Cité internationale de la Dentelle et de la mode de Calais ou encore du musée des Arts décoratifs de Marseille, font le choix de préserver l'ancien en lui adjoignant des éléments fonctionnels contemporains.

Aux Franciscaines, vieilles pierres et outils numériques cohabitent pour mieux assurer la continuité entre le passé et la nouvelle identité du lieu. Le bâtiment repensé vaste désormais de 6200m2 s'articule autour d'espaces anciens et modernes géométrique. Le carré du cloître originel surmonté d'une haute verrière contemporaine se double d'un espace jumeau parallèle avec la cour des expositions. Le lieu hybride innovant déploie, au service du projet global, un atelier de restauration, des réserves muséales dédiées aux collections municipales, peintures, sculptures, affiches, textiles, livres anciens, photographies, ainsi que salle de spectacle et de réunion, espace de création numérique. Boutique librairie et cafétéria dans l'ancien Réfectoire complètent les équipements. L'inauguration prévue en juin 2020, a été reportée par la pandémie mondiale, à mai 2021.







En 1875, engagées dans diverses oeuvres de charité sur la Côte Fleurie, Adèle et Joséphine Mérigault, qui ont grandi à Trouville - leur père était capitaine des Douanes - envisagent de créer un orphelinat pour les enfants des marins disparus en mer. Elles font l'acquisition en 1876 d'un terrain de 25 hectares auprès de la Ville de Deauville, parcelles situées de part et d'autre de l'église Saint-Augustin. Le premier bâtiment édifié est consacré à l'orphelinat de filles. Quatre religieuses de la congrégation des Franciscaines de Notre-Dame de la Pitié de Perrou dans l'Orne prennent en charge l'établissement. 

De nouveaux bâtiments, pavillon Saint Joseph, cloître, écuries, remises, buanderie voient le jour en 1878 grâce à la générosité des familles de la ville. L'évêque de Bayeux et Lisieux, Monseigneur Hugonin, approuve la fondation de la communauté des Franciscaines de Notre Dame de la Pitié de Deauville en 1881. Une série de dons permet l'extension des lieux, deux bâtiments en L financés par la famille Biesta Monrival, édification du porche, du hall, du réfectoire et en annexe, la chapelle des soeurs. Hôpital auxiliaire durant la Première Guerre Mondiale, dispensaire au cours de la Seconde, école de filles, lycée professionnel, le bâtiment conserve une vocation sociale, charitable, éducative au gré des affectations. La communauté des Franciscaines déménage en 2010 dans de nouveaux bâtiments modernes. 









La municipalité de Deauville acquiert le couvent, le pavillon Bestia-Monrival, l'aumônerie de la Congrégation des soeurs franciscaines en 2012. L'année suivante, le programme de résidence du Festival Planches Contact investit la salle du rez-de-chaussée et la chapelle. En 2014 la Ville lance un concours pour la réhabilitation de l'ancien site des Franciscaines, la conception d'un lieu de vie et de culture. L'Agence Moatti-Rivière, lauréate en 2015, mène un projet architectural ambitieux : valoriser le patrimoine et l'adapter à sa vocation contemporaine, intégrer harmonieuse des éléments anciens aux fonctions d'un équipement culturel de pointe. Budget global, 25 millions d'euros. Le chantier débute en 2018, s'achève en 2020. 

Façade et volumes principaux sont conservés tandis que tombent les cloisons afin d'ouvrir les espaces dans un objectif de modularité. La scénographie est susceptible de s'adapter aux différents événements à venir, expositions, spectacles, concerts, rencontres littéraires, conférences, rendez-vous culturels d'envergure en lien avec l'actualité municipale tels que le Festival du Cinéma américain, le Festival Planches Contact, le Festival Livres et Musiques, la saison hippique. 








La reconversion pensée par L'agence Moatti-Rivière s'inspire de l'esthétique des matériaux originels, briques jaunes et pierre de meulières. Les éléments historiques sont préservés et valorisés. La façade principale se prolonge d'une extension contemporaine à laquelle répond la création d'un nouveau parvis. L'ancien cloître et son jardin, 400m2, sont recouverts d'une verrière. Un lustre monumental constitué de 14 285 tubes en polycarbonate adapte la luminosité aux besoins des exercices. La Cour des expositions, galerie destinée aux évènements temporaires, s'établit dans la nouvelle annexe qui reprend le plan carré du cloître. L'ancienne chapelle conventuelle, reconvertie en auditorium privatisable de 253 m2, est dotée de gradins rétractables pouvant accueillir jusqu'à 230 spectateurs assis.

L'espace des Franciscaines s'organise autour de quatre pôles d'exposition. Le Musée André Hambourg (1909-1999) consacré à l'oeuvre du peintre a été créé grâce à la donation de la veuve de l'artiste en 2011. Il réunit un fonds de 4000 oeuvres, 539 peintures signées André Hambourg et plusieurs milliers de dessins, ainsi que près de 500 oeuvres de Marie Laurencin, Foujita, Van Dongen, Derain etc, collection personnelle réunie par le couple au cours de leur vie. Ces dernières ont rejoint le deuxième espace, la galerie des Maîtres. La galerie photographique expose les clichés produits à l'occasion des résidences du Festival Planches Contact. Et finalement, la Cour des expositions se consacre aux évènements temporaires. 








En parallèle, l'espace médiathèque décloisonnent les disciplines, distribué en cinq axes thématiques : art de vivre, cheval - collection labellisée par la BNF -, spectacle et cinéma, histoire de Deauville et de la région, jeunesse. Le fonds des Franciscaines, 150 000 documents, ouvrages multi-supports, est réparti sur différents secteurs pour lesquels ont été développé des univers, des codes couleurs, du mobilier. 

Les Franciscaines
145 b avenue de la République - 14800 Deauville
Accueil : 02 61 52 29 20
Horaires : Ouvert du mardi au dimanche de 10h30 à 18h30 - Fermé le lundi



Caroline Hauer, journaliste depuis le début des années 2000, a vécu à Londres, Berlin et Rome. De retour à Paris, son port d’attache, sa ville de prédilection, elle crée en 2011 un site culturel, prémices d’une nouvelle expérience en ligne. Cette première aventure s'achève en 2015. Elle fonde en 2016 le magazine Paris la douce, webzine dédié à la culture. Directrice de la publication, rédactrice en chef et ponctuellement photographe de la revue, elle signe des articles au sujet de l’art, du patrimoine, de la littérature, du théâtre, de la gastronomie.