La passerelle Simone de Beauvoir, oeuvre de Dietmar Feichtinger, architecte autrichien basé à Paris, relie le parvis de la Bibliothèque François Mitterrand à la terrasse du parc de Bercy. Le parcours se constitue de deux voies de liaison, flux libres entrecroisés qui relient les rives et les quartiers. Propice à la promenade, à la contemplation, le trente-sept septième pont de Paris s’inscrit dans un programme de piétonisation des franchissements de la Seine, quatrième de son genre privilégiant les circulations douces. Ainsi sa conformation favorise les animations et activités culturelles ponctuelles organisées par la Mairie. Suggérée en 2005 par Bertrand Delanoë alors maire de Paris, sa dénomination rend hommage à Simone de Beauvoir (1908-1986), philosophe et essayiste. Après avoir été désigné comme la passerelle Bercy-Tolbiac, l’appellation passerelle Simone de Beauvoir est entérinée par un arrêté municipal du 1er juin 2006. Le pont est inauguré le 13 juillet 2006 en présence de Sylvie Le Bon de Beauvoir, fille adoptive de la femme de lettres. Fluidité, souplesse, épure des lignes caractérisent cet ouvrage, récompensé par le prix spécial de l’Equerre d’Argent en 2006.
La passerelle Simone de Beauvoir, pont à superstructure lenticulaire d’acier laminé et moulé, franchit les berges, les voies rapides et la Seine d’un seul mouvement. L’ancrage rotationnel sur ses appuis en assure la stabilité par des tirants, fondations de barrettes en béton armé. Les amortisseurs dynamiques réduisent les vibrations, par un système d’encastrement glissant sur les culées équilibrant les contraintes liées à la dilatation de l’ouvrage. Long de 304 mètres, le pont est constitué de deux éléments distincts, un arc élancé et une chaîne, suspente caténaire qui emprunte la forme d’une corde suspendue entre deux points. La portée se développe sur 190 mètres. Les deux courbes se rencontrent au milieu de l’ouvrage au niveau de la lentille centrale, 106 mètres de long, 12mètres de large, conçue d’un seul tenant, un seul bloc d’acier suspendu au-dessus du fleuve. La passerelle traverse la Seine sans pile intermédiaire appuyée dans l’eau
Les cinq travées composées d’éléments en acier mécano-soudés ouvrent plusieurs voies de traversées. Elles rejoignent d’une part les berges hautes directement sur le parvis de la Bibliothèque François Mitterrand rive gauche et le parc de Bercy rive droite, et d’autre part grâce aux doubles appuis situés au niveau des berges basses, permettent d’accéder aux quais François Mitterrand et de Bercy. Le tablier de la passerelle est revêtu d’un plancher de chêne, platelage vaste de 4000m2. La structure métallique pèse au total 1600 tonnes. L’ouvrage principal de franchissement 1100 tonnes, comprend la lentille centrale lourde de 550 tonnes.
L’idée d’une passerelle reliant le parc de Bercy à la nouvelle Bibliothèque François Mitterrand voit le jour avec l’achèvement du chantier mené par l’architecte Dominique Perrault. Le concours lancé en octobre 1998 distingue le projet présenté par l’agence Feichtinger Architectes. L’architecte Dietmar Feichtinger imagine un pont en treillis lenticulaire avec des âmes, parties verticales de la structure, en pente, qui associe légèreté et robustesse. Le coût global de l’entreprise se chiffre à 18,9 millions d’euros. En juin 1999 débutent les études. Le chantier initié en juin 2004 est livré en juillet 2006.
L’agence Feichtinger architectes en charge de la conception, la réalisation est confiée à des entreprises de renommée internationale, Eiffel Constructions Métalliques, Joseph Paris et Solétanche-Bachy. Les aciéries Dillinger-Hütte-GTS dont les laminoirs se trouvent à Dillinger en Allemagne et à Dunkerque, fournissent 70% du métal utilisé, notamment les plaques plus épaisses traitées à Lauterbourg sur le site Eiffel. Les 30% restants, à destination des sous-traitants de la société Eiffel Constructions Métalliques, sont produits par les forges de Duferco-Clabecq en Belgique.
L’entreprise Eiffel Constructions Métalliques façonne 95% des éléments qui constituent la passerelle parmi lesquels la lentille centrale, pièce majeure de l’ouvrage, coulée d’un seul tenant. Cet élément est transporté sur deux barges navigant en synergie, depuis les ateliers de Lauterbourg vers Paris. Les embarcations quittent l’Alsace le 21 octobre 2005, descendent le Rhin jusqu’à la mer du Nord, via Rotterdam. Le port est rejoint le 30 novembre 2005. La traversée maritime s’effectue jusqu’au Havre avant de remonter de la Seine. Le 28 janvier 2006, la lentille est hissée en place depuis les barges.
Les travaux s’achèvent en juin 2006. Les derniers essais sous charges dynamiques, dits essais de foule, dirigés par le CSTB, se déroulent le 10 juillet 2006. La passerelle est officiellement inaugurée le 13 juillet 2006.
Passerelle Simone de Beauvoir
Accès parvis de la BNF François Mitterrand Paris 13 / terrasse du parc de Bercy Paris 12
Caroline Hauer, journaliste depuis le début des années 2000, a vécu à Londres, Berlin et Rome. De retour à Paris, son port d’attache, sa ville de prédilection, elle crée en 2011 un site culturel, prémices d’une nouvelle expérience en ligne. Cette première aventure s'achève en 2015. Elle fonde en 2016 le magazine Paris la douce, webzine dédié à la culture. Directrice de la publication, rédactrice en chef et ponctuellement photographe de la revue, elle signe des articles au sujet de l’art, du patrimoine, de la littérature, du théâtre, de la gastronomie.
Bibliographie
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