Ailleurs : Los Passaros, une oeuvre de Marianne Peretti complémentaire de l'espace Niemeyer surnommé le Volcan - Le Havre

 

« Los Passaros », les oiseaux, double sculpture de l’artiste franco-brésilienne Marianne Peretti (1927-2022) complète l’ensemble imaginé au cœur du Havre par Oscar Niemeyer, surnommé le Volcan. Produite dans le cadre de l’aménagement du site de l’Espace Niemeyer, l’appellation officielle, cette oeuvre a fait l’objet d’une commande le 24 mai 1982 au titre des 1% artistique du projet. L’artiste et l’architecte ont signé de nombreuses collaborations, notamment, à l’occasion de la construction de la cathédrale de Brasilia pour laquelle Marianne Peretti a réalisé les vitraux. Attaché à la symbolique de l’oiseau, la liberté, la paix, Oscar Niemeyer a dessiné autour de son Volcan havrais une esplanade marquée par un parapet, écrin qui embrasse la forme d’une colombe très picassienne, appréciable en vue aérienne. L’architecte demande en 1982 à son amie Marianne Peretti de penser une oeuvre en écho à l’urbanisme du site. Elle s’inspire de cette silhouette, de la figure de la colombe, pour créer une sculpture évocatrice des courbes du bâtiment, deux oiseaux perchés sur leur promontoire. La composition haute de 2,25 mètres, large de 1,80 mètres vibre d’une idée poétique, le vol suspendu. Les formes sont moulées de la résine de polyester teintée dans la masse, matériau prisé d’une autre artiste, Niki de Saint Phalle. « Los Passaros » de Marianne Peretti est le 18 novembre 1982. L’oeuvre est déposée en 2012 à l’occasion d’une campagne de réhabilitation de l’Espace Niemeyer. Stockée dans les réserves de la Ville du Havre, elle ne rejoint pas le site en 2015 à la fin du chantier, faute de financement pour sa restauration. Elle devra attendre 2019.








Grâce à une levée de fonds lancée par les étudiants de Sciences Po Le Havre dans le cadre de l’édition 2018 « Le plus grand musée de France », les oiseaux de Marianne Peretti ont retrouvé leur lustre et leur emplacement originel en 2019. Le projet mené par la fondation Sauvegarde de l’art français s’est donné pour mission de valoriser, restaurer et faire connaître des œuvres d’art public, accessibles à tous, présentées au cœur de la ville. Cet ancrage dans le quotidien marque une forme d’émancipation de l’art. En prise directe avec les habitants, les oeuvres sortent des musées et des galeries pour s’inscrire hors les murs dans les espaces de la cité. 

Le choix de la Ville du Havre se porte en 2018 sur l’oeuvre « Los Passaros » de Marianne Peretti. La sculpture en mal de restauration souffre de peinture écaillée, d’une armature fragilisée, d’un socle à refaire. La Ville du Havre, l’association la Sauvegarde de l’art français, Sciences Po et ses étudiants, la délégation française de l’Unesco, le ministère de la Culture et de la Communication s’impliquent dans l’entreprise. Cinq étudiants de Sciences Po Le Havre, Laurine Blu, Marie-Palmyre de Bray, Juliette Guilbaud, Nicolas Juif, Amélie Melchior, sous la tutelle d’un membre de l’association pour la Sauvegarde de l’art français, lance une opération de financement participatif. Leur mobilisation, les appels aux dons ont permis de réunir les 3482 euros nécessaires à la revalorisation de l’oeuvre, des fonds levés grâce à la contribution généreuse des Havrais. 








La restauration de « Los Passaros » se poursuit dans les ateliers de l’entreprise havraise Solutions Océane Service, restauration qui s’achève quatre ans après la réhabilitation de l’Espace Niemeyer. Les oiseaux retrouvent leur place originelle redonnant ainsi son unité au site du Volcan. L’oeuvre est inaugurée à nouveau le 22 juin 2019 en présence du maire Jean-Baptiste Gastinne, Emmanuel Guillemette consul honoraire du Brésil, Isabella Peretti fille de l’artiste, Gérard Allenbach délégué local du Calvados.

Los Passaros Marianne Peretti
Place Oscar Niemeyer / 5 rue Racine - 76600 Le Havre



Caroline Hauer, journaliste depuis le début des années 2000, a vécu à Londres, Berlin et Rome. De retour à Paris, son port d’attache, sa ville de prédilection, elle crée en 2011 un site culturel, prémices d’une nouvelle expérience en ligne. Cette première aventure s'achève en 2015. Elle fonde en 2016 le magazine Paris la douce, webzine dédié à la culture. Directrice de la publication, rédactrice en chef et ponctuellement photographe de la revue, elle signe des articles au sujet de l’art, du patrimoine, de la littérature, du théâtre, de la gastronomie.