L’exposition « Machu Picchu et les trésors du Pérou » à la Cité de l’architecture et du patrimoine conte trois-mille ans d’histoire à travers les artefacts, objets artisanaux et œuvres artistiques, produites par les sociétés précolombiennes disparues. L’empire Inca (1438-1533), l’une des plus célèbres civilisations andines, n’aura duré que quatre-vingt-quinze années. La cité du Machu Picchu, édifiée vers 1450, incarne l’apogée de cette culture. Perdue, oubliée après l’effondrement de l’empire Inca à partir de 1533, date de la prise de Cuzco par Francisco Pizarro et les conquistadors espagnols, la citadelle n’a été redécouverte que près de cinq-cents ans plus tard, en 1911, par un explorateur américain, Hiram Bingham (1875-1956). Sa beauté, son état de conservation remarquable en ont fait une nouvelle merveille du monde distinguée par l’Unesco et classée au patrimoine mondial. Si le règne de l’empire Inca fut bref, il a marqué les esprits par son haut niveau de compétence, fruit d’un syncrétisme technologique unique. Il a intégré les savoir-faire techniques, agraires, administratifs, militaires, artistiques des civilisations antérieures préhispaniques. « Machu Picchu et les trésors du Pérou » éclaire sous un jour nouveau la richesse culturelle des sociétés précolombiennes du groupe andin qui ont précédé, Chavin (1250 / 200 avant J-C), Nasca (300 avant J-C / 650 après J-C), Mochica (100-800 après J-C), Huari (600 / 1300 après J-C), Chimu (900/1470 après J-C), et dont les Incas ont été les héritiers. La Cité de l’architecture et du patrimoine expose un ensemble rare de cent-quatre-vingt-douze artefacts, issus des sites archéologiques et des musées péruviens les plus prestigieux. Céramiques, objets rituels, vaisselle, parures, bijoux variés, prêts exceptionnels de pièces proviennent du Musée Larco de Lima et du Musée de Sitio Manuel Chàvez Ballòn d’Agua Calientes. De nombreuses pièces, trésors rares, sont exposées pour la première fois hors du Pérou.
Plus souriante, une remarquable idole de bois, découverte à Chan Chan capitale de l’empire Chimu, convoque les souvenirs d’enfance et l’une des aventures de Tintin signées Hergé, « L’oreille cassée ». La salle consacrée au travail des orfèvres évoque un savoir-faire exceptionnel dont il demeure peu de traces les conquistadors espagnols ayant fondu les métaux précieux. Parures pectorales, coiffes, colliers, scintillent d’or et d’argent dans une pénombre évocatrice.
Le dernier module de l’exposition est consacré à l’empire Inca (1438-1533) et au Machu Picchu. Ce royaume, alliance de populations hétérogènes dont l’ethnie dominante était celle des Quechuas, s’étend sur neuf-cent-mille kilomètres carrés, de l’Argentine actuelle jusqu’au Sud de la Colombie. En absence d’écriture, à la différence des Mayas et des Aztèques, le système administratif inca trouve d’autres moyens de recensement tels que les quipus, système de nœuds le long de cordelettes de couleurs variées. Architecture, astronomie, mathématiques omniprésentes dans l’art et les tissages, agriculture rationnalisée, la société déploie une haute technicité.
La citadelle du Machu Picchu, nichée à deux-mille-quatre-cents mètres d’altitude, redécouverte en 1911 par l’explorateur américain Hiram Bingham, a été révélée au monde entier en 1913, à l’occasion d’un numéro entièrement dédié du National Geographic. L’exposition propose une expérience de réalité virtuelle afin de parcourir ce site unique classé au patrimoine mondial de l’Unesco. Un film a été réalisé par drone en 2020, à l’occasion de la fermeture du Machu Picchu à la suite de la pandémie. Les images fabuleuses du lieu rendu à la quiétude sans aucun touriste, ont permis de créer un court-métrage immersif. Assis dans un siège cocon mobile, casque VR fixé sur la tête, les visiteurs ont la possibilité de survoler le site avec le grand condor, pour une visite absolument inédite.
Machu Picchu et les trésors du PérouJusqu’au 4 septembre 2022
Billets en vente sur le site expo-machupicchu.fr
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