Le château de la Bâtiaz, dont le nom dérive de l’italien "bastida", veille sur Martigny depuis les hauteurs de son promontoire rocheux. La bastide médiévale du XIIIème siècle, édifiée à l’instigation de l’évêque de Sion, Landry de Mont, et du Comte Pierre II de Savoie, partiellement démolie au XVIème siècle, conserve quelques beaux vestiges. Ils ont inspiré des eaux-fortes à William Turner, et des clichés émouvants au XIXème siècle, lors des prémices de la photographie. La promenade prisée des touristes promet une vue imprenable sur la vallée du Rhône, la vallée des Dranses et le col de la Forclaz. Au sommet, hors saison d’hiver, des animations à thèmes et des visites guidées sur demande attendent les visiteurs. Chasses au trésor, ateliers variés et week-ends grillades sont organisés au printemps et en été. Une taverne médiévale permet de se restaurer. La présentation des six machines de guerre présentes sur le site donne lieu à des démonstrations de tir par ces machines de siège, machines de jet et engins d’attaque.
Les luttes d’influence et les conflits politiques entre personnalités de la région instillent un climat de guerre civile. Georges Supersaxo (1450-1529) fils du prince-évêque Walter Supersaxo s’oppose à Jost de Silenen puis à Matthieu Schiner (1465-1522) le « cardinal de Sion » dont Supersaxo fut le mentor, homme politique, prince-évêque de Sion, puis de Novare en Italie. En 1514, Matthieu Schiner fait établir une loi favorable à l'évêché en instaurant un droit régalien de l'église. En contrepartie, Supersaxo obtient la signature en 1517 de « la Paix des patriotes » stipulant le remplacement du prince-évêque en cas d’absence prolongée de plus six mois. En 1518, Matthieu Schiner hors des frontières valaisannes, Supersaxo attaque Sion et incendie le château de la Bâtiaz placé sous le contrôle du frère de l'évêque, Pierre Schiner. Selon la coutume valaisane de la Mazze, Matthieu Schiner est interdit de territoire. Il est contraint de s’installer à Zurich.
A la suite de ces événements, le château de la Bâtiaz n’est pas reconstruit. Les ruines en revanche font l’objet d’une restauration soigneuse en en 1980. A Martigny, Léonard Gianadda, ingénieur civil et promoteur immobilier, mécène et philanthrope, souhaite que cette bastide, symbole du patrimoine historique et architectural de la cité octodurienne, soit mieux valorisée. Les projets de funiculaire qu’il a initié récemment pourraient peut-être permettre bientôt de rejoindre le sommet du pic rocheux et l’esplanade du château depuis les rives de la Dranse.
Château de la Bâtiazbatiaz.ch
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