Paris : 61 rue Saint-Louis-en-l'Ile, enseigne au jeune Bacchus et devanture classées, ancienne taverne et restaurant contemporain nostalgique - IVème

 

Au 61 rue Saint Louis en l’Ile, un restaurant très contemporain mais au décor d’inspiration médiévale a conservé en façade, devanture et enseigne classées d’une ancienne taverne établie au XVIIème siècle. La brasserie nostalgique Aux Anysetiers du Roy a été précédée dans les années 1990, d’un établissement, le Petit Bacchus baptisé en l’honneur du personnage jovial perché au-dessus de la porte. L’enseigne en bois annonçait la présence d’un cabaret fréquenté par les sportifs du jeu de Paume voisin au numéro 54. L'original, remplacé par une copie, a rejoint les collections du Musée Carnavalet histoire de Paris. La scène encadrée d’une treille de vigne représente Bacchus enfant à califourchon sur un tonneau de vin, un pichet dans une main, une grappe de raisin dans l’autre. La façade photographiée par Eugène Atget vers 1902 permet de découvrir le nom d’un propriétaire E. Canet. La devanture de boutique et l’enseigne de la maison sont inscrits aux Monuments historiques par arrêté du 22 février 1926.







La plupart des vieilles maisons de l’Ile Saint Louis datent du XVIIème et du XVIIIème siècle. Eléments architecturaux somptuaires et motifs discrets rappellent aux passants la longue histoire du quartier. Un réseau de voies rectilignes distribue l’île.  La rue Saint Louis en l’Ile, artère commerciale, centre de la vie des Ludoviciens, la traverse de part en part. La maison au numéro 61 se distingue par son enseigne corporatiste en ronde bosse et ses barreaux, signes d’une ancienne taverne. 

Auberges, hostelleries et tavernes ont été parmi les premiers commerces à évoquer visuellement la nature de l’établissement par des enseignes. Vers 1300, cette pratique viser faire leur publicité auprès des voyageurs, des pèlerins, un public de passage peu coutumier de la ville visitée. Les commerçants mettent au point des repères variés, le bouchon de paille signale le ravitaillement des chevaux, la coquille un repère sur la route de Saint Jacques de Compostelle.  


1902 Eugène Atget

1902 Eugène Atget

1908 /1924 Gravure Jean-Jules Dufour
(Toulouse 1889 - Paris 1945)



En 1729, une ordonnance royale impose aux marchands de vin ainsi qu’aux tavernes des enseignes pour se distinguer et des barreaux afin de protéger les marchandises, ces établissements étant la cible de fréquentes effractions. Les grilles sont décorées de motifs liés à l’univers vinicole, feuilles de vigne, grappe de raisin, Bacchus le dieu du vin romain, pomme de pin pour évoquer la poix résine utilisée dès l’Antiquité afin d’étanchéifier les tonneaux.

Enseigne et devanture classées
61 rue Saint-Louis-en-l’Ile - Paris 4



Caroline Hauer, journaliste depuis le début des années 2000, a vécu à Londres, Berlin et Rome. De retour à Paris, son port d’attache, sa ville de prédilection, elle crée en 2011 un site culturel, prémices d’une nouvelle expérience en ligne. Cette première aventure s'achève en 2015. Elle fonde en 2016 le magazine Paris la douce, webzine dédié à la culture. Directrice de la publication, rédactrice en chef et ponctuellement photographe de la revue, elle signe des articles au sujet de l’art, du patrimoine, de la littérature, du théâtre, de la gastronomie. 


Bibliographie
Atlas de Paris, évolution d’un paysage urbain - Danielle Chadych et Dominique Lesbros - Parigramme
Curiosités de Paris - Dominique Lesbros - Parigramme
Le guide du promeneur 4è arrondissement - Isabelle Brassart et Yvonne Cuvillier - Parigramme